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Meurtres à Clémencia et à Curepipe : deux agressions mortelles sur fond d’alcool et de drogue

22 février 2022

Rajaye Heetun, tué par un ami de beuverie


Son neveu Sachin : «Sa dimounn-la inn deza bat mo tonton»

 

 

Il avait des blessures graves à la tête, au dos, aux côtes et au bras gauche. Quand Rajaye Heetun, un laboureur de 58 ans, a été retrouvé sans vie dans sa chambre, vers 9h10, le jeudi 17 février, son cadavre était déjà en état de décomposition. Cet habitant Clémencia, qui vivait seul, était assis dans un fauteuil en rotin. Le rapport d’autopsie a conclu qu’il avait été victime d’un acte malveillant. Car Rajaye Heetun, plus connu comme Ajay, a succombé à des «cranio cerebral injuries». Il aurait été roué de coups lors d’une partie de beuverie.

 

C’est du moins ce que pense la police qui a interrogé une proche de la victime avant d’interpeller cinq suspects. L’un d’eux, soupçonné d’être le présumé agresseur de Rajaye Heetun, a été placé en détention. Il s’agit de Neermal Chamroo, plus connu comme Vinay. Ce planteur de 42 ans, habitant la localité, a déjà participé à une reconstitution des faits, le vendredi 18 février. La police a également arrêté sa mère Damwantee, 65 ans, ainsi que trois autres suspects. Interrogés, ils nient avoir agressé le quinquagénaire. Les limiers ont perquisitionné leur maison respective mais rien d’incriminant n’a été retrouvé chez eux. Ils doivent toutefois rester à la disposition de la police pour les besoins de l’enquête.

 

Depuis la découverte du corps de Rajaye Heetun, ses proches sont en état de choc. Parmi, son neveu Sachin, qui explique qu'il était un «hard worker». Mais depuis son divorce, ce père de trois fils avait de mauvaises fréquentations, confie son neveu. «Mo tonton ti pe travay toulezour. Li ti pe gagn so lavi bien. So sel problem se ki li ti kontan manze, bwar ek sante. Li ti ousi kontan amenn kamarad dan lakaz pou fer fet. Nou ti konn Vinay-la bien. Li abitie vinn amize ek dormi kot mo tonton. Nou konn sa bien parski lakaz mo tonton trouv lor enn terin kot tou fami res ansam. Vinay-la inn mem deza bat mo tonton. Mo bann kouzin ti deza lev ar li kan li ti pe bat mo tonton», explique Sachin. 

 

C'est Damwantee Chamroo qui a fait la macabre découverte. N’ayant pas de nouvelles de son fils, cette dame de 65 ans s’est rendue au domicile de Rajaye Heetun le matin du jeudi 17 février. Elle l’a alors retrouvé mort. «Linn dir sa mo chacha (Ndlr : tonton). Li mem inn telefonn la polis lerla. Ziska ler nou pa kone kinn ariv mo chacha Vinay. Nou tou ankor dan sok. Nou anvi kone kinn ariv li vremem. Li ti ena enn ta blesir. Vinay pou bizin peye si vremem linn fer li kitsoz. Nou fami bizin gagn la zistis», lâche Sachin, triste et révolté comme tous les proches de Rajaye Heetun.

 


 

Gilbert Narrainsamy tabassé à mort après un «deal» qui a mal tourné

 

 

 

Tout a commencé par une supposée affaire de disparition. Dans la matinée du jeudi 17 février, Julia Boodhoo, 24 ans, a consigné une déposition au poste de police d’Eau-Coulée pour dire qu’elle n’a plus de nouvelles de son concubin Gilbert Narrainsamy, un plombier de 35 ans, depuis l'après-midi de la veille. Pressée de question, l’habitante de Crownland, à Cité Malherbes, a fini par fournir d’autres éléments importants à la police qui ont permis à celle-ci d’y voir plus clair dans cette affaire et de l’élucider.

 

Julia Boodhoo a déclaré qu’en fait son compagnon et elle s’étaient rendus à La Vigie le mercredi 16 février pour acheter du cannabis mais que le deal aurait mal tourné. Son concubin et elle ont été agressés par un certain Michael L’Onflé et son complice Nicolas Fidèle. Une équipe comprenant plusieurs unités de la police s’est alors rendue sur place. Le dénommé Michael L’Onflé, âgé de 38 ans, a été arrêté peu après alors qu’il se trouvait sous une tente de camping.

 

La dépouille du plombier a, elle, été retrouvée un peu plus tard sur un terrain broussailleux des environs. Le rapport d'autopsie indique qu’il a succombé à des «cranio cerebral injuries». Le suspect Nicolas Fidèle, 51 ans, a lui aussi été arrêté par la suite. Julia Boodhoo a déjà identifié formellement les suspects. Ces derniers sont provisoirement accusés de «murder». Ils nient toutefois les faits.

 

Cette affaire a provoqué une onde de choc dans les deux camps. «Nou konn Michael bien. Enn rastaman sa. Pa dan so labitid servi violans. Nicolas-la ousi enn boug korek», souligne leur entourage. Julia Boodhoo est, quant à elle, restée injoignable pour un commentaire. Ses proches avancent qu’elle n’a pu assister aux funérailles de Gilbert, le samedi 19 février, car étant en isolement après avoir été testée positive à la Covid-19.

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