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Par Yvonne Stephen
8 juillet 2015 15:05
La terre y a tremblé. Et leur cœur a chaviré. Pas d’amour, pas de pitié. Mais une envie d’aider. Alors que les images inondent les télévisions internationales, ils savent qu’ils iront au Népal, un jour. Pas pour gravir l’Himalaya comme ils l’avaient rêvé plus jeunes, mais pour soutenir un peuple en difficulté. Du Népal à Maurice, la ligne du cœur a opéré. C’est pour cela que deux jeunes Mauriciens ont décidé de s’envoler là-bas pour y construire des maisons. À l’heure où vous lirez ce texte, ils seront déjà sur le terrain à aider à reconstruire une terre à qui il faudra beaucoup de temps pour effacer les traces des séismes. Ritesh Gujadhur et Dilesh Sharma, tous les deux âgés de 27 ans, se sont envolés pour cette contrée qui semble lointaine le 2 juillet. Et reviennent à Maurice le 19 juillet.
Vous pouvez les aider ! En prenant l’avion et en les rejoignant au Népal ? Pas forcément. Il existe un moyen beaucoup plus simple : contribuer (pour le faire, il suffit de prendre contact avec Ritesh et Dilesh à l’adresse suivante : secd9220.rotaract1415@gmail.com), donner un peu de sous et participer à ce qu’une famille puisse retrouver un toit. Les deux jeunes hommes, des amis d’enfance, vont participer à un projet intéressant : construire des maisons à 100 dollars pour 50 familles victimes des tremblements de terre. Il s’agit des EK Shelters faits de barres de fer et de tôles ondulées.
Ces personnes ont tout perdu et vivent, pour l’instant, dans des tentes depuis les séismes. Néanmoins, ces habitations de fortune risquent de ne pas être réellement capables de les protéger avec l’arrivée de la saison de la mousson. Les fortes pluies et leurs conséquences : un nouveau traumatisme, un de trop. C’est en avril qu’un séisme d’une magnitude de 7,8 sur l’échelle de Richter a ébranlé le Népal. Des rues éventrées, d’anciens temples effondrés, des ponts détruits… Deux semaines plus tard, un autre tremblement de terre, de 7,3, a surpris le pays déjà fragilisé. Bilan de ces deux catastrophes naturelles : environ 9 000 morts, 22 000 personnes blessées et des centaines de milliers de personnes sans abri.
Dormir à la belle étoile
Quelques jours avant le grand départ, les deux amis, des habitants de Rose-Belle, peaufinent les derniers détails. Ils savent qu’ils ne doivent rien laisser au hasard. Ce n’est pas leur premier voyage dans l’inconnu. Ils se décrivent comme étant des aventuriers. «Nous avons tout vu et vécu ensemble», confient-ils. Cette nouvelle expédition, ça fait des semaines qu’ils la préparent. À distance, ils ont tout mis en place : «Notre liaison officer sur place est un professeur de l’Université de Katmandu. Nous l’avons rencontré quand il était de passage à Maurice. D’ailleurs, les étudiants de cet établissement tertiaire vont nous aider.»
Partir au bout du monde avec un sac à dos et de la bonne volonté. Se préparer à dormir à la belle étoile et lier son souffle à celui d’un peuple qui souffre. Pour cela, Dilesh et Ritesh sont prêts ! Avec de l’argent en poche pour la construction des maisons, ils espèrent pouvoir changer la vie de ceux qu’ils rencontreront (avec votre aide, ils pourront toucher encore plus de familles). C’est vers les clubs du Rotaract et du Rotary que Ritesh, qui est le représentant du Rotaract au niveau de l’océan Indien, s’est tourné. Dilesh, instructeur en photographie, lui, a organisé des séminaires photos afin de collecter de l’argent.
Même si ce n’était pas la partie la plus évidente, ils ont fait de leur mieux. Comme en 2011. Comme quand ils ont aidé à construire une école au Kenya à travers le Rotaract de Rose-Belle. Actifs dans le social depuis qu’ils sont adolescents, les deux jeunes hommes sont détenteurs du niveau «or» du Duke of Edinburg’s Youth Achievement Award : «Ce programme international a pour but de développer le sens du service, l’altruisme, les compétences artistiques, mais aussi les capacités de survie.»
Durant cet apprentissage, ils ont suivi plusieurs formations sur la lecture de carte, l’orientation, la descente en rappel, le secourisme, entre autres. Ce qui leur a permis de faire des expéditions dans le désert d’Oman, de découvrir la frontière israélienne ou encore de passer une nuit avec les serpents de la forêt endémique de Madras. Une vie d’aventures et de découvertes pour Dilesh et Ritesh.
Ces deux potes ont fait leur scolarité à l’école primaire Seegolam Torul, avant que chacun ne poursuive ses études secondaires dans deux différents établissements (le collège Royal de Curepipe pour Ritesh et le John Kennedy College pour Dilesh). «Mais on se voyait tous les jours. D’ailleurs, Dilesh était obligé de passer par Curepipe pour rentrer», confie Ritesh.
Aujourd’hui, Dilesh travaille à son compte et Ritesh est enseignant. Malgré leur chemin différent, le goût de l’aventure et de l’autre ne les a jamais quittés. Alors, quand la terre a tremblé au Népal, leur cœur a chaviré.
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