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24 octobre 2022 13:37
Le premier d’une série d’événements autour du fameux ségatier, de son vrai nom Alphonse Ravaton (voir hors-texte), venant de Nextart Factory, compagnie portée par Géraldine Hennequin-Joulia. En attendant, les plus jeunes photographes de l’exposition nous parlent de photos, d’art et, bien sûr, du monsieur.
Ils s’expriment en trois temps. On a le plus ancien (Pierre Argo qui coordonne et épaule les plus jeunes), la génération intermédiaire (comme Frédérick Bréville, fils de feu Tristan Bréville, et Brady Goorapa) et les plus jeunes (Emmanuel Clair, Lorinia Pierre, Ryan Azenor et Yana Vadeevaloo). Ce sont ces quatre derniers qui nous intéressent pour l’expo-photo Ti Frer – Sur les traces d’un géant, où l’on va retrouver de nombreux clichés d’artistes qui incarnent bien la relève du fameux ségatier, eux aussi de plusieurs générations (Eric Triton, Linley Marthe, Edouard Doyal, Philippe Thomas et tellement d’autres).
Et justement, nos jeunes en apprennent beaucoup sur Ti Frer avec cette exposition : «Je ne le connais que de nom, comme un ségatier de letan lontan, mais cette exposition m’a permis d’en savoir plus sur l’évolution de sa musique pour venir jusqu’aux artistes d’aujourd’hui, que ma génération connaît plus», confie Ryan Azenor, 22 ans, qui en est à sa deuxième exposition photo. La première, c’était en 2018, où d’autres comme lui, via la fondation Artis d’alors, ont proposé une exposition dédiée au port.
Emmanuel Clair, 23 ans, faisait aussi partie de ce groupe. «C’est maintenant une vraie chance de pénétrer dans cette culture musicale, de la mélanger avec la photographie. C’est surtout une occasion pour la nouvelle génération de découvrir des jeunes et moins jeunes artistes, et Ti Frer», nous dit celui qui évolue depuis quatre ans dans la photo et qui a une grand-mère musicienne de 80 ans, donc rompue aux sons d’antan comme ceux de Ti Frer.
Plus jeune, Lorinia Pierre, 20 ans, a aussi connu le théâtre pour avoir été en coulisses pour le spectacle Antigone au Caudan Arts Centre. C'est une férue d’art qui trouve que pour en vivre, il faut aller ailleurs : «C’est pourquoi, il faut saluer une initiative comme cette exposition, où l'on découvre autant le talent de jeunes artistes – bien encadrés par monsieur Argo et les autres – que toute une histoire autour de la musique locale, tout en apprenant aussi sur Ti Frer.»
À côté, son amie Yana Vadeevaloo, 22 ans, étudiante en Hospitality Management, abonde dans son sens : «C’est une aventure pour nous, jeunes photographes, d’être bien encadrés ; l’on nous montre ce qui est une bonne photo et de façon plus globale, nous aidons aussi à faire découvrir au public l’art musical local et aussi Ti Frer, son héritage comme son passé.»
En parlant de public, l’exposition est visible pour tous jusqu’au 12 novembre.
Si cette exposition qui arrive durant la semaine devrait bien marquer le coup, il n’est qu’un événement autour de Ti Frer car plusieurs autres arrivent jusqu’à la fin de l’année. Ti Frer, sur les traces d’un géant, c’est aussi un album qui devrait sortir bientôt ; le bassiste Linley Marthe, accompagné de Damien Elisa, Jerry Léonide et Kurwin Castel, va encadrer plusieurs jeunes pour revisiter des morceaux de Ti Frer, le temps d’un album et d’un concert. Avec aussi l’apport de plusieurs d’ailleurs : Danyel Waro (La Réunion), Jacqueline Allas (Rodrigues) et le Mauricien Yannick Nanette qui fait actuellement carrière en Suisse avec le duo The Two.
Aussi au programme en décembre 2022, sur France 5 et/ou Réunion Première, un documentaire d’environ 26 minutes qui lèvera le voile sur la vie et l’œuvre du monsieur. On reviendra sur sa vie (notamment à Quartier-Militaire, où il était connu autant comme chanteur que comme chasseur), ses inspirations, son héritage aussi, avec plusieurs intervenants.
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