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Mois de la santé mentale des hommes : pran li kont !

«Tir to zip ! Met to pantalon zom lor twa !», «Ep mo bien merd mwa, mo enn ti garson» «To enn zom twa ? Zom pa plore sa !»… Ces phrases, ou leur idée, vous avez déjà dû les entendre. Elle rappelle les émotions que l’on tait. Des sentiments dont on n’ose pas parler. Comme si le fait d’être homme, ou de s’identifier en tant que tel, relevait d’un processus magique qui permettait de se déconnecter de ce que l’on est, de ce que l’on ressent. Incroyable, non ? Et pourtant ! C’est pour cela que le mois de juin, le mois du Men’s Mental Health Matters, permet de rappeler que la prise en considération de la santé mentale des hommes est essentielle. Et que l’épanouissement de bann zom est au cœur de celui de tous.tes. Un sujet important qu’Anjum Heera Durgahee, psychologue clinicienne, aborde, cette semaine : «N’oubliez pas que la santé mentale des hommes est importante et qu’ensemble, nous pouvons créer un monde plus sain et plus équilibré pour tous.»

Dans les prochaines lignes, elle évoquera l’importance de briser le tabou : «Les hommes sont souvent confrontés à des défis uniques tels que la stigmatisation sociale et culturelle liée à la recherche d’aide pour des problèmes de santé mentale, ce qui peut les amener à éviter le traitement et à souffrir en silence.» Il est plus que nécessaire de leur permettre de se donner la liberté de prendre en considération leur santé mentale dans un environnement empathique et compatissant. Car il s’agit d’un sujet important : «Les problèmes engendrés par le fait que les hommes négligent leur santé mentale peuvent avoir de graves conséquences sur leur vie et leur bien-être, mais aussi sur ceux des personnes qui partagent leur vie.»

 

Surtout, explique la psychologue, que le monde, aujourd’hui est un challenge pour tous.tes et que l’enfermement, le repli sur soi et son mal-être peuvent, vite, avoir l’air d’une solution quand on ne voit pas d’autres lumières : «Dans le monde d’aujourd’hui, où tout va très vite et où les exigences se multiplient, les hommes jonglent souvent avec des rôles de leadership à la maison et au travail. Cet exercice d’équilibriste peut avoir un impact significatif sur leur santé mentale et leur bien-être général. La pression d’exceller professionnellement tout en assumant des responsabilités en tant que père, partenaire et carer peut entraîner du stress et de l’épuisement professionnel.»  Anjum Heera Durgahee appelle, donc, au travail sur soi et sur ses émotions afin de trouver une certaine harmonie…

 

Briser le tabou. «L’un des défis importants auxquels les hommes sont confrontés est la stigmatisation entourant les problèmes de santé mentale. La société s’attend souvent à ce que les hommes soient stoïques et répriment leurs émotions, ce qui les empêche de demander de l’aide en cas de besoin. Nous devons favoriser un environnement qui encourage les conversations ouvertes sur la santé mentale et qui offre un soutien aux personnes confrontées à des défis. En brisant les tabous, en ne stigmatisant pas la santé mentale des hommes, nous pouvons créer un espace plus inclusif et compatissant pour qu’ils puissent s’occuper de leur bien-être mental.»

 

Parler d’un sujet difficile : les idées suicidaires. «Les hommes sont souvent moins susceptibles de rechercher de l’aide pour faire face à leurs problèmes de santé mentale en raison des attentes de la société et de la stigmatisation entourant l’expression de la vulnérabilité. Cette réticence peut entraîner des problèmes de santé mentale non-traités, notamment la dépression et les pensées suicidaires. Les statistiques sont alarmantes : les hommes sont beaucoup plus susceptibles de mourir par suicide que les femmes. Des facteurs tels que l’isolement social, la toxicomanie et la réticence à demander de l’aide professionnelle contribuent à cette disparité. Pour lutter contre les pensées suicidaires chez les hommes, il faut adopter une approche multidimensionnelle qui comprend une communication ouverte, la réduction de la stigmatisation et l’offre de soutien. En favorisant un environnement où les hommes se sentent en sécurité pour exprimer leurs émotions et demander de l’aide, nous pouvons faire des progrès significatifs dans la réduction des taux de suicide et dans l’amélioration de la santé mentale globale.»

 

Faire la balance. «Atteindre un équilibre sain entre vie professionnelle et vie privée est essentiel pour la santé mentale des hommes. Se réserver du temps pour prendre soin de soi, pour s’adonner à des passe-temps et pour passer des moments de qualité en famille peut permettre aux messieurs de recharger leur esprit et de réduire la pression du multitâche constant. Mettre l’accent sur l’importance de cet équilibre au sein d’organisations/d’entreprises peut entraîner une augmentation de la productivité, de la satisfaction des employés et, aussi, une réduction du taux de turnover des ressources.»

 

Repenser le leadership. «Il est crucial, aujourd’hui, que les leaders masculins repensent les approches traditionnelles du leadership. Le temps est à une culture qui donne la priorité à l’empathie et à la compréhension. En dirigeant avec compassion et en reconnaissant l’importance de la santé mentale, les leaders masculins peuvent donner un exemple positif à leurs équipes. La promotion d’un environnement de travail sain qui reconnaît et soutient le bien-être mental des employés contribue à la réussite globale de l’équipe.»

 

Avoir une communauté qui soutient. «La création d’un réseau de soutien est vitale pour la santé mentale des hommes. Entrer en contact avec des pairs, des mentors et des groupes de soutien peut permettre de partager des expériences et demander des conseils. Une communauté forte offre encouragement, compréhension et sentiment d’appartenance ; des éléments essentiels au maintien du bien-être mental.»

 

Miser sur l’épanouissement ensemble. «Alors qu’il n’est pas toujours aisé de naviguer à travers le besoin et les complexités d’être des leaders à la maison et au travail, il est crucial de donner la priorité à la santé mentale des hommes. En reconnaissant les défis et en recherchant activement des solutions tout un chacun, il est possible d’ouvrir la voie à la croissance personnelle et professionnelle. Il est important de se soutenir les uns les autres dans ce voyage, car il permet de favoriser le bien-être et la réussite de tous.tes.»

 

Vous pouvez la contacter

 

Membre de l’Allied Health Professionals Council of Mauritius (AHPC), Anjum Heera Durgahee est psychologue clinicienne. Elle offre des consultations privées à Curepipe. Vous pouvez la contacter au numéro suivant : 5794 1339.