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Mort de Steve Louis : quand une affaire d’overdose se transforme en foul play présumé

26 juillet 2021

Clifford Louis réclame une exhumation pour être fixé sur la cause exacte du décès de son frère aîné (photo ci-contre).

Il avait vu juste. Son frère aîné ne serait pas mort d’une overdose. On lui aurait administré une substance mortelle pour probablement lui voler son argent. Clifford Louis se félicite aussi d’avoir poursuivi ses recherches dans l’espoir de connaître la vérité sur ce décès qui affecte grandement sa famille. Aujourd’hui, grâce à sa persévérance, la police, soupçonnant un foul play, a réorienté son enquête sur la mort de Steve, un soudeur de 46 ans.

 

Deux suspects ont été arrêtés le jeudi 23 juillet. Rozelio Colfir, un habitant de La Preneuse, âgé de 24 ans, et son frère Brunino, un habitant de Flic-en-Flac, âgé de 18 ans, ont tous deux comparu devant le tribunal de Bambous, avant d’être conduits en cellule policière. Ils sont provisoirement accusés d’administration of noxious substances et conspiracy to pervert the course of justice. Rozelio et Brunino Colfir nient les faits et avancent que Steve Louis est mort après avoir fait une chute. Sauf que la police est en présence de plusieurs éléments incriminants contre eux.

 

Clifford Louis raconte comment il a mis la police sur une bonne piste. «J’ai eu raison de mener ma petite enquête. J’avais relevé plusieurs faits troublants dès le début et j’ai finalement trouvé un témoin pour confirmer mes soupçons. La police est sur une bonne lancée», lance cet habitant de Beaux-Songes. La mort de Steve Louis remonte au 3 mai. Ce jour-là, Clifford reçoit un appel d’un proche l’informant que son frère a fait «enn aksidan» à Rivière-Noire. Sur place, il remarque une petite foule devant l’hôpital Yves Cantin. De fil en aiguille, il apprend que Steve est inconscient à l’intérieur et que le personnel soignant essaie de le réanimer, en vain. Peu après, en s’approchant de Steve, il constate avec stupeur que son corps est déjà glacé. Il était vêtu seulement d’un pantalon de tracksuit et ses poches étaient vides.

 

«Mo frer ti fre net»

 

«Mo frer ti fre net. Sa inn intrig mwa. Enn dokter ti dir mwa linn fer tou seki li kapav pou fer so leker bate. Kouma linn kapav dir mwa sa si li ti fini fre net ?» se demande Clifford. Le médecin en question a conclu que Steve est mort d’un arrêt cardiaque. Les proches du défunt n’ont cependant pas voulu qu’une autopsie soit faite à ce moment-là pour ne pas affliger davantage leur mère Maryse qui jouit d’une santé fragile depuis le décès de leur père James, il y a quatre ans. «Li pa ti fasil ditou mem pou dir li ki Steve inn mor. Aster ou pans enn kou ki ti pou ariv li si ti dir li pou bizin fer lotopsi ek mo frer», explique Clifford.

 

Les funérailles de Steve ont eu lieu le lendemain. Mais Clifford, déjà soupçonneux, n’a pas tardé à apprendre d’un ami que son frère n’avait pas eu une mort naturelle. Il s’est alors rendu au poste de police de Rivière-Noire pour partager ses informations avec les enquêteurs. «Zot dir mwa bizin prev.» Le quadragénaire ne baisse cependant pas les bras. «J’ai poursuivi ma petite enquête. C’est de cette façon que j’ai su ce qui s’était réellement passé le jour fatidique», précise le quadragénaire. Il s’est rendu à la police le 10 mai, avec les nouveaux éléments qu’il avait en sa possession. Selon lui, son frère avait Rs 5 000 sur lui lorsqu’il s’était rendu dans une maison à Rivière-Noire, en compagnie de deux proches. Sur place, il y avait d’autres personnes, dont les frères Colfir. À un certain moment, l’aîné serait allé acheter de l’héroïne. Son jeune frère aurait, par la suite, préparé une injection pour Steve. Puis, il le lui aurait administré au bras gauche. «Enn dimounn ki ti la ar zot inn dir mwa ki linn tonbe zis apre sa», confie Clifford.

 

La police a interpellé tous ceux qui étaient présents ce jour-là, avant de procéder à l’arrestation des deux frères. Rama Valayden, l’homme de loi de Clifford, va faire une demande officielle ce mardi devant le tribunal de Bambous pour réclamer une exhumation du corps de la victime. «Sa fami-la pena kas. Viktim so garson malad. So madam pa travay. Bann la polis Rivière-Noire inn fane dan sa case-la. Ki ti pou arive si misie Clifford Louis pa ti al CID pou donn lanket ? Eski ti so rol misie rod temwin pou la polis ?» se demande Rama Valayden. Il espère, tout comme la famille du défunt, que la lumière sera faite sur cette affaire le plus vite possible.

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