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MV Benita : l’opération de sauvetage se poursuit

29 juin 2016

Les traces d’huile sont visibles sur le littoral.

Le soleil vient de se coucher. Seuls quelques traits orangés zèbrent le ciel. Plus d’une semaine après avoir échoué au large de Le Bouchon, le MV Benita est toujours là, imperturbable. Alors que la boîte noire du navire devrait être examinée ce week-end (afin de pouvoir clarifier les doutes concernant la mutinerie et l’appel aux garde-côtes mauriciens), les opérations de renflouage et de nettoyage se poursuivent. Malgré les nombreuses bouées de sécurité, un liquide blanchâtre flotte à la surface, près du rivage. Pourtant, les autorités assurent que, pour l’instant, il n’y a aucun risque de pollution sévère. Le remorquage du bateau devrait avoir lieu la semaine prochaine. Le MV Benita sera une des stars des questions parlementaires le mardi 28 juin. Mahen Jhugroo posera deux questions en ce sens pour savoir à quelle heure la National Coast Guard (NCG) a été avertie de la présence du MV Benitadans les eaux territoriales mauriciennes et quelles sont les mesures prises pour limiter les dégâts sur le plan environnemental.

 

La pêche interdite. Les pêcheurs de Le Bouchon s’en doutaient bien ! Et le ministre de la Pêche, Alain Wong, a fait une annonce officielle cette semaine : toute activité de pêche est interdite dans le lagon jusqu’à nouvel ordre. Du coup, ces professionnels de la mer, qui ne peuvent plus gagner leur vie, sont dans l’incertitude et ne reçoivent aucune allowance. Ranjit Foolchand, le porte-parole des pêcheurs, confie qu’il a sollicité une rencontre avec le ministre : «Nous le rencontrons demain, lundi 28 juin. À partir de là, nous pourrons discuter et savoir ce qui est prévu pour nous.»

 

Une question de dommages.«Il y a eu des dégâts causés à l’environnement. Nous réclamerons des dommages», a déclaré le ministre de l’Environnement, tout en précisant que le gouvernement et le bureau du Directeur des poursuites publiques planchent déjà sur ce dossier. 

 

Opération huile lourde.Une des priorités des autorités est de, bien sûr, débarrasser le navire de sa cargaison en huile lourde. Depuis le début de la semaine, et ce pour les prochains jours, les hélicoptères Dhruvet Fennecse chargent de cette délicate opération. Les fûts d’huile sont ensuite entreposés sur le terrain de foot de la localité, avant d’être transportés chez Virgin Oil où ils sont stockés.

 

L’enquête se poursuit.Le capitaine du MV Benita, Eduardo Ferrerras Cadiz, a donné sa version des faits aux enquêteurs de la CID de Plaine-Magnien. Que faut-il retenir de ses déclarations ? Qu’il a été dans l’incapacité de contrôler le navire parce que le système de navigation aurait été coupé – qu’il aurait envoyé un appel de détresse aux garde-côtes mauriciens le jeudi soir (en faisant état d’une mutinerie à bord) et que les secours ne seraient arrivés que le matin.

 

Lacune ?Suite à ces déclarations, la question est posée : pourquoi la NCG n’a pas agi plus tôt ? Pour se défendre, les garde-côtes ont assuré que, lors de la communication, il n’avait pas été question que le bateau dérivait. Seule la présence d’un blessé à bord avait été mentionnée.

 

Et le suspect dans tout ça ? Le marin Omar Taton, qui aurait agressé un de ses collègues et débranché tout le système, est toujours en détention préventive (et cela jusqu’au 29 juin). Il fait l’objet d’une charge provisoire d’assault with aggravating circumstances.

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