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Par Sabine Azémia
10 janvier 2015 22:20
«Mo nepli konpran mo la vi.» Anand Heerooa, 58 ans, est un homme désespéré. Cet habitant de Petit-Verger soutient avoir perdu l’usage de sa jambe droite suite à un traitement à l’hôpital Victoria, Candos. Il a d’ailleurs récemment fait une déposition en ce sens au poste de police de Saint-Pierre, contre le personnel soignant de l’établissement.
En 2013, Anand Heerooa, ancien agent de sécurité, fait une chute sur son lieu de travail. Ayant des douleurs au niveau du talon gauche, il se rend à l’hôpital Victoria. «Dokter finn fer met plat dan mo lipie gos», explique-t-il.
Les jours passent, mais Anand Heerooa souffre toujours : «Le 4 zanvie 2014, mo pa ti pe kapav tini douler. Monn demann mo tifi gete kifer mo lipie pe fer mal koumsa, ek li finn dir mwa li pe sagne.» Inquiet, il se rend à l’hôpital civil. Mais là, explique-t-il, «dokter inn dir mwa kisana finn fer sa travay la, ek ki li pa bon».
Aujourd’hui, sa crainte est d’autant plus grande que, pendant une durée de trois mois, il a été admis à l’hôpital Victoria où il a dû subir six amputations à la jambe gauche à cause de la gangrène. «Je n’arrive plus à travailler et je commence à avoir des dettes», lâche ce père de famille – il a trois enfants : deux filles âgées de 24 ans et 14 ans, et un fils de 20 ans.
Ce faisant, il a entamé des démarches afin de recevoir une allocation sociale. «Je reçois de temps en temps une somme, mais je n’arrive pas à joindre les deux bouts», avance Anand Heerooa. Du coup, poursuit-il, «c’est (mon) épouse qui doit maintenant gagner de l’argent, car je n’arrive plus à travailler. Je souhaite juste avoir une pension convenable afin de pouvoir payer le loyer et les autres dépenses ménagères».
Ses nombreux coups de fil au ministère de la Santé n’ont rien donné : «J’attends toujours que les autorités me viennent en aide.» Le comble, ajoute-t-il, c’est que «le personnel soignant relate avoir égaré (mon) dossier».
Contactée, une source du ministère de la Santé a déclaré qu’une enquête sera bientôt ouverte afin de déterminer les causes de ce cas de négligence médicale alléguée.
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