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Nicolas Ritter : «Malgré les traitements efficaces et gratuits les contaminations perdurent»

19 mai 2014

Nicolas Ritter

Pourquoi observer une telle journée ?

Le Candlelight est un moment solennel de l’année où un vibrant hommage est rendu aux personnes décédées des suites du sida et à ceux qui luttent encore aujourd’hui contre le VIH : les personnes atteintes, le personnel soignant, les chercheurs, les associations… C’est un Memorial Day pour se souvenir que, partout dans le monde, des millions de personnes meurent encore des suites d’une contamination par le virus du sida et ce, malgré les grands pas de la recherche et les avancées notables en matière de traitement.

 


Cette initiative est maintenant un rendez-vous annuel. En quoi un tel événement fait-il bouger les choses ?

L’objectif premier du Candlelight, au début de son histoire, était de rendre hommage aux personnes disparues. Cependant, au fil du temps, avec l’engouement médiatique que cet événement a suscité, et qu’il suscite encore, l’International Aids Candlelight Memorial est devenu un moment fort pour un plaidoyer en faveur de la cause des personnes vivant avec le VIH dans le monde et à Maurice.

Cette cérémonie contribue à rappeler que, bien qu’il existe à Maurice des traitements efficaces et gratuits pour contrôler le virus, les contaminations perdurent et les patients meurent, parfois isolés, rejetés, solitaires.

 


Espoir et lumière sont les maîtres-mots de cette mobilisation. Pourquoi ce choix ?

C’est tout le symbolisme de cette cérémonie. Le thème Gard enn lalimier alime lor VIH reflète l’esprit du Candlelight et le sens que devrait prendre la lutte aujourd’hui : rester focalisé sur le bien-être et la santé des personnes vivant avec le VIH, les placer au centre de la lutte et garder l’espoir d’un monde avec «zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida». C’est la stratégie proposée par l’ONUSIDA et relayée à travers le monde. Cette lumière, nous souhaitons tout particulièrement qu’elle éclaire l’île Maurice afin d’éradiquer l’extrême pauvreté. C’est cette pauvreté qui nourrit le sida et l’épidémie. S’y attaquer sérieusement est devenu une question de santé publique, une question politique.

 


Comment chaque Mauricien, à son niveau, peut-il contribuer à cette journée ?

En venant aux différentes cérémonies organisées autour de l’île ou en allumant, ce dimanche soir, une bougie à sa fenêtre. Tout le monde est libre de vivre l’International Aids Candlelight Memorial à sa façon. Cette année, nous avons une participation très active de différents mouvements et organisations qui ne sont pas forcément engagés dans la lutte contre le VIH/sida au quotidien, mais qui se joignent aux acteurs de la lutte parce qu’ils ont envie de montrer leur soutien et leur solidarité.

Il y a, par exemple, la participation de l’hôtel Paul et Virginie et du Village Hall de Petite-Rivière-Noire – ces deux établissements ont organisé une Candlelight Ceremony jeudi – mais aussi celle de la MBC qui a organisé, avec son personnel, une cérémonie mardi soir. En outre, il y a eu un Candlelight organisé vendredi à l’église Montmartre, une cérémonie que prévoit le Curepipe Starlight ce soir et un Candlelight ce mercredi 21 mai, organisé par le Warriors Jujitsu Club de Paillotte. Tandis que l’activité principale aura lieu sur la plage du village du Morne, ce soir, à 18 heures.

Vivre le Candlelight, c’est au final simplement participer à un moment de recueillement qui rassemble à Maurice de plus en plus de personnes, à la lueur d’une bougie, pour un hommage à ceux qui sont décédés des suites du sida, une lueur d’espoir pour tous ceux qui luttent encore contre la maladie. Le virus du sida n’est pas encore maîtrisé à Maurice, nous ne devons pas baisser les bras.

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