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Nilen Vencadasmy, sur la progression du virus du SIDA : «Les campagnes de sensibilisation doivent être plus ciblées pour plus d’efficacité»

27 juillet 2014

À en croire les «Gender Statistics», il y a une augmentation du taux de transmission du VIH/SIDA par voie hétérosexuelle. Comment faut-il analyser ces derniers chiffres ?

 

La proportion du nombre de personnes contaminées par voie hétérosexuelle semble être en hausse car le nombre de personnes testées positives au VIH et qui ont contracté le virus à travers l’échange de seringues est en baisse. Oui, il y a une légère augmentation du nombre de personnes qui ont contracté le VIH par voie sexuelle, mais il faut analyser ces chiffres à la lumière du nombre de moins en moins important de contamination chez les personnes qui utilisent des drogues injectables.

 

Cela implique-t-il que les campagnes de sensibilisation ne touchent plus ?

 

Non, les campagnes de sensibilisation sont toujours importantes et il faut les maintenir. Pour autant, celles-ci doivent être plus ciblées pour plus d’efficacité.

 

Comment faire pour renverser la tendance ?

 

Il faut surtout tout mettre en œuvre pour que nous n’ayons pas, à Maurice, une épidémie généralisée. L’épidémie est encore concentrée chez les populations les plus vulnérables, mais si nous n’améliorons pas nos actions, il y a effectivement un risque de généralisation de l’épidémie. Pour ce faire, nous devons renforcer et améliorer le dépistage, maintenir les personnes détectées positives dans un continuum de soins en faisant de l’adhérence au traitement notre priorité. Une personne séropositive et bien traitée n’a quasiment aucun risque de transmettre le VIH à une autre.

 

Le SIDA fait-il toujours peur de nos jours ? 

 

Oui et c’est bien dommage. Ce n’est pas la peur qui fait de nous des citoyens responsables, mais la connaissance. Ce n’est pas en ayant peur du SIDA que l’on se protège, bien au contraire. La peur engendre le déni et elle est la principale source de stigmatisation et de discrimination, qui sont les obstacles majeurs au dépistage et aux soins.

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