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Par Elodie Dalloo
10 août 2021 16:32
Il y a à peine quelques mois, c’est avec beaucoup de joie que Nirdesh Ramsurrun et son épouse Ridhee ont appris qu’ils accueilleraient bientôt un petit concentré d’amour. Ravis à l’idée de donner un petit frère ou une petite soeur à leur fils de 5 ans, ils discutaient, pas plus tard que dimanche dernier, de tous les projets qu’ils allaient entreprendre ensemble pour leurs enfants. Ils ignoraient alors que la jeune maman allait devoir concrétiser tous ces rêves seule, sans le soutien de son pilier. La vie de Ridhee Ramsurrun a basculé à jamais le mardi 3 août, lorsque Nirdesh est mort électrocuté sur son lieu de travail.
Quelques jours se sont écoulés depuis que le jeune homme de 27 ans, affectueusement appelé Baba, a trouvé la mort dans des circonstances douloureuses et dramatiques. Mais son épouse, enceinte de trois mois, a encore du mal à réaliser ce qui lui arrive. Elle repasse en boucle dans sa tête cette journée fatidique où son frère, qui travaille avec son époux, l’a appelée pour lui dire que ce dernier avait perdu connaissance sur leur lieu de travail. «Je me suis tout de suite rendue à la Mediclinic de Triolet et c’est sur place que j’ai appris qu’il est décédé. Tout est encore flou dans ma tête.»
D’après nos renseignements, Nirdesh Ramsurrun – un habitant de 9e Mille, à Triolet – avait décroché le poste d’opérateur de chariot élévateur chez Basalt Eastern Stone Crusher il y a deux mois et demi. Anciennement dans le secteur touristique, il avait dû changer de voie à cause des difficultés que lui avait causées la Covid-19. «Il était le seul à travailler et avait endossé toutes les responsabilités financières. Il ne voulait pas que je fasse d’efforts à cause de mes problèmes de santé», confie tristement Ridhee. Hélas, le mardi 3 août, il a été électrocuté sur son lieu de travail, à Fond-du-Sac, en tentant de ranger un fil conducteur qui se trouvait sur le sol. Une autopsie pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal de la police, a attribué son décès à un choc électrique.
Nirdesh et Ridhee Ramsurrun se sont connus en 2002 et se sont mariés religieusement en 2015. Inséparables dans la vie, ils ne faisaient jamais rien l’un sans l’autre. «Il était tout pour moi. Ma force, c’était lui. Tout mon temps libre, c’est avec lui que je le passais. Je ne sortais jamais si Nirdesh ne m’accompagnait pas. Mo pa kone kouma mo pou fer san li», lâche la jeune femme, désemparée. Elle se sent davantage impuissante en voyant leur fils souffrir de cette absence. «Il ne cesse de répéter que son papa a rejoint le Bon Dieu. À chaque fois qu’il se rend dans notre chambre à coucher, il se met à pleurer. Nous essayons donc de le tenir à l’écart de cette pièce et de le garder occupé pour lui éviter ce chagrin. Tous deux avaient une relation fusionnelle.»
Hormis l’avenir de leurs enfants, Nirdesh et Ridhee Ramsurrun avaient aussi beaucoup discuté de leur projet d’entamer la construction de leur maison bientôt et prévoyaient de passer plus de temps ensemble pour mieux se retrouver. C’était sans se douter que la victime, qui se passionnait pour le football et la pêche, trouverait la mort dans des circonstances aussi brusques. Laissant un torrent de larmes derrière lui.
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