Ougadi : Au cœur de la spiritualité et de la tradition

C’est un événement incontournable du calendrier hindou. Comme chaque année, les Mauriciens de foi célèbrent avec ferveur Ougadi, le Nouvel an hindou qui sera observé dans tout le pays demain. Comme pour le 1^er janvier, les dévots procéderont au grand nettoyage de leur maison, porteront des habits flambant neufs, se rendront au temple pour une grande prière, avant de déguster, en famille, l’un des mets phares de cette célébration : le pachadi. Celui-ci est préparé à base de divers ingrédients comme la mangue verte, le tamarin, les fleurs de lilas, le sucre, le sel et le piment, apportant ainsi six goûts distincts représentants les hauts et les bas de la vie. 

Les Woodun ne dérogent pas à la règle. Il ne se passe pas une année sans qu’ils ne célèbrent, comme il se doit, l’arrivée de la nouvelle année. La tradition a été transmise de génération en génération et les jeunes sont tout aussi impliqués dans les rituels entourant Ougadi. Shaina fait partie de ceux pour qui cette fête est extrêmement importante. «Depuis dix jours, nous faisons des prières quotidiennes en famille en vue d’Ougadi. Pour nous, cette date marque le début d’une nouvelle année et représente un nouveau départ. C’est plus l’aspect spirituel qui prime», explique la jeune femme. Ainsi, pour accueillir ce nouveau cycle lunaire, toute la famille a procédé au grand nettoyage de la maison qui est fin prête pour le grand jour. Chacun portera des habits neufs pour se rendre au temple où le prêtre procédera à la lecture du Panchangam, le livre sacré des horoscopes, qui livre aux fidèles ce que leur réserve la nouvelle année. 

Purification du corps

Si cette célébration est principalement placée sous le signe de la tradition et de la famille, Divesh Gokhool partage, lui, ce moment important avec ses amis. L’année dernière, se souvient-il, il avait accueilli plusieurs de ses amis mauriciens et étrangers à l’occasion de cette célébration haute en couleur. Ce matin-là, comme chaque année, il était debout avant l’aube pour prendre le traditionnel bain à base de dholl, de safran et d’huile, qui symbolise la purification du corps. Tous les membres de la famille avaient ensuite revêtu leurs habits neufs avant d’accueillir les amis de Divesh. Ces derniers avaient alors pu découvrir le toranam, les 18 feuilles de manguier assemblées et placées devant la porte d’entrée, ainsi que les muggulus, des décorations préparées à base de riz cru coloré et de farine prenant diverses formes et installées à l’entrée de la maison. 

Cette fois, la journée de demain se déroulera exclusivement en famille en l’honneur du dieu Vishnu. «C’est un aspect très important de ma vie. Je me réjouis d’avoir la chance de célébrer une fois de plus la nouvelle année avec les êtres chers qui m’entourent. Pour moi, Ougadi représente bien le fait que la vie est une succession de plusieurs expériences, bonnes et mauvaises, comme le chagrin, la joie, la colère, la surprise, la peur. Des sentiments que nous vivrons tout au long de cette nouvelle année», confie-t-il. 

Demain, la communauté télougou ne sera pas la seule à vivre un heureux événement. Les Mauriciens de foi marathi fêteront, eux aussi, le Gudhi Padwa, la nouvelle année selon leur calendrier. Ainsi, Avish Babajee se lèvera lui aussi aux aurores demain matin pour prendre un bain purificateur à base d’huile. Chaque année, sa famille et lui ne manquent pas l’occasion de célébrer, dans la joie et la bonne humeur, cette fête importante. 

Chez les Babajee, les préparatifs ont commencé il y a plusieurs jours. Ils se sont affairés à nettoyer la maison et à la décorer avec des feuilles de manguier et des fleurs rouges. «Pour nous, les marathis, c’est un moment très important car il est propice aux nouveaux projets comme l’achat d’une nouvelle maison, d’une nouvelle voiture, entre autres. C’est une période qui nous apporte de nouvelles joies et de nouvelles opportunités pour une vie meilleure», témoigne le jeune homme. 

Synonymes de renouveau, ces deux célébrations représentent le début d’une nouvelle ère que les dévots placeront demain entre les mains du dieu Vishnu.