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12 avril 2020 11:39
Carillonnement des cloches de Pâques, veillée pascale et embrassades n’ont pas donné le la cette année à la célébration de la résurrection du Christ en communauté dans les paroisses. Car confinement oblige, chacun a dû faire sa petite église domestique pour vivre le triduum pascal qui précède le dimanche de Pâques et ainsi célébrer la fête de Pâques différemment. «C’est vrai que j’ai le cœur gros car j’adore ce moment où nous rencontrons les autres paroissiens après la messe pour souhaiter une joyeuse fête de Pâques mais aussi se réunir en famille», nous confie Guylen Pydiah.
Mais le temps des réjouissances sera quand même à l’honneur. Pour ce dimanche 12 avril, de nombreux chrétiens ont prévu une journée spéciale à la maison, même si le programme initial bien chargé, entre déjeuner familial, pique-nique à la plage, chasse aux œufs et partage des œufs en chocolat, a dû être repensé en raison de la situation actuelle… Tout a été pensé pour faire de cette célébration hors du commun, une réussite. «Au programme de cette année, il était prévu qu’aujourd’hui, après la messe et le déjeuner familial, j’aille à la plage avec ma famille, mes amis et autres proches pour célébrer la Pâques mais aussi mon 50e anniversaire jusqu’à fort tard. Mais avec le virus, tout a changé mais je prépare quand même un festin pour célébrer avec ma petite famille», souligne Guylen Pydiah.
Au menu chez les Pydiah : des plats qui raviront les palets de tous : «Je cuisinerai tout ce que j’avais prévu de faire aujourd’hui s’il n’y avait pas le confinement. Il y aura du canard, du porc rôti, du gratin, de la salade, entre autres, et bien sûr tout plein de chocolat sur la table», explique Guylen. Cette maman de deux adolescents, Jade et Guillaume, qui aura beaucoup à faire dans sa cuisine en ce dimanche de Pâques, se dit quand même heureuse de pouvoir partager ce moment avec sa petite famille. «Le prêtre de ma paroisse nous a beaucoup guidés pour vivre pleinement cette semaine sainte tout en étant chez nous. C’est donc avec beaucoup de joie que je profite de ma famille et de cette occasion qui nous est donnée non seulement pour célébrer la résurrection du Christ mais aussi pour l’inviter chez nous.»
Même ferveur chez les Rateau, à St-Aubin. C’est aujourd’hui qu’on ressortira la bouteille de vin et d’autres boissons. «Normalement après la messe de la veillée pascale, nous nous rendons tous chez ma maman à Rivière-des-Anguilles, où toute la famille se réunit pour kas karem et partager le premier repas pascal. Entre poulet, porc rôti et autres, ce sont divers plats que nous partageons mais surtout la joie d’être ensemble et de célébrer le retour à la vie de Jésus», se remémore la mère de famille. Mais cette année, elle a fait sa petite église domestique et a fait la veillée chez elle entourée de ses deux filles, Géraldine et Angélique, et de son époux Richard.
La maman veut quand même faire plaisir à ces derniers pour le repas pascal car après un peu plus d’un mois à cheminer vers Pâques, c’est un bonheur de célébrer cette fête. «Nous faisons tout pour passer un agréable moment en famille car le père Dorai Raj nous a aidés malgré le confinement à vivre ce carême dans la dévotion, même en étant chez nous.»
Quant à la petite Luciana, qui soufflera bientôt sa 3e bougie, ce dimanche, elle allait participer à sa première partie de chasse aux œufs dans la cour de sa grand-mère avec ses cousins. Néanmoins, sa maman explique qu’elle lui a confectionné un panier gourmand mais aussi des décors pour créer l’ambiance de Pâques chez eux et rattrapera ce moment perdu l’année prochaine. Cette journée de réjouissances pour les chrétiens de l’île à l’heure du confinement sera, certes, particulière mais quand même festive.
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