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Parents en confinement : entre fatigue et joies du quotidien

12 mai 2020

Luxmee et son fils Neel ont des journées bien programmées.

 Si être parent est l’un des plus beaux rôles qu’il soit donné à une personne d’assumer, il est certainement aussi l’un des plus difficiles. Ces dernières semaines n’ont pas été de tout repos pour les parents qui se retrouvent coincés à la maison, pris entre le télétravail, les enfants, la maison et les soucis liés au Covid-19. Si au départ, le confinement a été perçu comme l’occasion de se retrouver enfin en famille et de se reconnecter à l’essentiel, très vite, la fatigue a pris le dessus. Au bout de deux mois de confinement et face aux trois mois à venir en attendant la reprise des classes en août, certains d’entre eux sont au bout du rouleau.

 

À la maison, ils ne chôment pas. Il a fallu se réorganiser, se réadapter. Mettre en place un nouveau planning, trouver des activités pour les enfants, s’occuper des devoirs, des repas, du ménage. Un rythme parfois éreintant. Charlen Chan, maman d’Adriana, 13 ans, et de Miles, 10 ans, en sait quelque chose. Comme tout le monde, son quotidien et celui de sa famille ont été bouleversés avec la crise sanitaire. «Je suis une maman qui travaille normalement six jours sur sept et j’étais bien organisée, mais depuis le début du confinement, tout a changé. Bien que je sois super contente d’être avec mes enfants, je n’ai plus de temps pour moi. Il faut préparer à manger, faire le ménage. Comme ils travaillent en ligne avec l’école, il faut aussi que je fasse le suivi pour que le travail soit rendu à temps.»

 

Si elle se sent quelquefois débordée, pas question pour elle de se laisser submerger. Outre l’aide de son époux, Charlen a ses petits trucs à elle pour relâcher la pression. «Être parent, c’est forcément beaucoup de boulot. Sans réaliser, on se laisse entraîner dans cette routine et on a tendance à se délaisser. Ça pèse sur le moral par moments mais pour me ressourcer, j’aime bien faire de la pâtisserie, ça me détend. J’ai commencé à me maquiller un peu, même si on est à la maison. Ça fait du bien.»

 

Trouver un rythme

 

Luxmee Soburrun a, elle, mis en place un programme bien établi pour son fils Neel, 10 ans. Chaque jour, c’est réveil à 8 heures, douche, petit déjeuner, devoirs et ainsi de suite. Pour l’occuper en dehors des heures de travail, la jeune maman a mis en place des activités comme des jeux, la lecture ou encore la télé. S’ils ont trouvé désormais leur routine, celle-ci n’est pas évidente tous les jours. «Il veut chaque jour qu’on lui fasse quelque chose de nouveau pour le goûter. D’autres fois, il veut sortir avec son papa pour aller au supermarché. Tous les jours, il veut qu’on joue avec lui.»

 

C’est compliqué de tout concilier, surtout quand les enfants sont petits et demandent beaucoup d’attention. Sabrina et Arnaud Vitry sont les parents de quatre enfants. Il y a d’abord Thibault, 6 ans, et ensuite Louise, Linsay et Leanne, des triplées de 3 ans. Autant dire qu’à la maison, il y a toujours de l’animation. Comme  pour toutes les familles, confie Sabrina, le confinement a suscité de l’appréhension et des interrogations par rapport aux jours à venir. Il a fallu ensuite se réorganiser pour pouvoir tout gérer : les enfants, la maison, le télétravail. «Nous avons dû jongler avec toutes ces responsabilités et au commencement, ce n’était pas évident. Il a fallu surtout faire comprendre aux enfants que ce n’était pas les vacances.»

 

Toutefois, la famille a su trouver son rythme, même si les défis sont quotidiens. «Il a fallu aussi apprendre aux enfants les nouveaux codes d’hygiène. Leur expliquer pourquoi ils doivent se laver les mains régulièrement, pourquoi il ne faut pas gaspiller, pourquoi on ne peut pas sortir comme avant. Notre aîné, puisqu’il est plus grand, arrive à mieux comprendre et c’est lui qui donne l’exemple aux petites», confie Arnaud, le papa.

 

La situation peut très vite, poursuit-il, devenir pesante et lassante. «Il y a la fatigue et les moments d’énervement parfois. Mais au-delà de tout ça, on se rend compte de la chance que nous avons de pouvoir passer ces moments-là avec nos enfants. D’habitude, les parents sont toujours débordés et on ne trouve pas toujours le temps pour câliner nos enfants, petit-déjeuner avec eux. Le confinement nous a aussi permis de nous émerveiller devant ces petites choses simples de la vie. Et ça nous procure une joie immense malgré la difficulté de la situation. C’est un moyen de revenir à l’essentiel.»

 

Profiter du confinement pour se retrouver, c’est aussi ce que Jessica Le Merle et Nicolas essaient de faire au quotidien. Maman de deux garçons, Liam, 7 ans, et Lenny, 6 ans, Jessica essaie autant que possible d’évacuer le stress qu’a suscité cette crise sanitaire. «Personnellement, je n’ai jamais autant profité de mon mari et de mes enfants. On prend vraiment le temps d’être ensemble. On essaie de ne pas paniquer afin que nos jeunes garçons n’en soient pas perturbés, tout en faisant en sorte qu’ils prennent conscience du problème.»

 

Entre le travail, les devoirs, la maison et les activités collectives, chacun sait ce qu’il doit faire. «Le confinement a clairement doublé notre charge de travail. C’est chouette et compliqué à la fois. Ce qui est difficile, c’est de gérer un business, ses employés, être maman, prof, animateur, cuistot, fée du logis en même temps. Il y a aussi des difficultés et frustrations dans l’apprentissage car nous ne sommes pas profs.» En effet, être enseignant ne s’improvise pas. Faire que les enfants apprennent dans le cadre de la maison où télé et jeux sont à proximité, ce n’est pas évident. «C’est difficile de faire comprendre aux enfants qu’il faut faire les devoirs. Ils se sentent en vacances et ont du mal à se concentrer vu leur jeune âge. Je ressens le stress par rapport à l’incertitude du virus qui pourrait rester et à la durée du confinement.»

 

En attendant le retour à l’école, Jessica et sa famille continuent de se créer de nouveaux souvenirs.

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