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Passage du cyclone Batsirai - Madagascar : les douloureux jours d’après

«Les côtes Est et Sud ont été très affectées avec des routes endommagées, des toiture des écoles soufflées, des maisons endommagées et des millions de sinistrés», nous confie le Mauricien Ravin Goonmeter, installé à Madagascar.

Après s’être retrouvé sous l’emprise de l’intense tempête qui a affecté beaucoup de régions, le peuple malgache panse difficilement ses plaies. L’heure est à la reconstruction. Témoignage du Mauricien Ravin Goonmeter, installé dans la Grande Île... 

Il a semé le chaos. Et il a tué. Le temps de son passage sur Madagascar (dans le Sud-Est), du samedi 5 au dimanche 6 février, le cyclone Batsirai – qui a aussi affecté Maurice quelques jours plus tôt – a fait plus de 90 morts, selon un bilan émis par les autorités le mercredi 9 février, laissant ainsi une population meurtrie et dans une profonde désolation. Des familles entières qui ont tout perdu, des arbres couchés, le réseau électrique et de communication détruit, des rizières complètement saccagées et des toits arrachés, entre autres ravages, le pays a été durement touché et panse difficilement ses plaies aux lendemains de ces jours de cauchemar qui ont secoué tout un peuple. La Grande Île, parmi les plus pauvres du monde, avait déjà été, quelques semaines plus tôt, frappée par une autre tempête tropicale meurtrière, Ana, qui avait fait 55 morts et des dizaines de milliers de sinistrés.

 

Et le week-end dernier, les habitants ont vécu un véritable cauchemar éveillé au moment où l’intense cyclone soufflait des vents de plus de 170 km/h, accompagnés de fortes pluies qui ont causé bien des dégâts. Selon les sources officielles, au moins 19 routes et 17 ponts ont été coupés, rendant les déplacements difficiles, voire impossibles. Selon l’Unicef,  le bilan est lourd sur une île où 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Parmi les régions touchées, selon les premiers rapports, Nosy Varika, Mananjary, Mahanoro, Manakara ou encore Maevatanana. À Mananjary, par exemple, un village entier a été rasé après le passage du cyclone. Différentes équipes de l’ONU travaillent avec les autorités malgaches pour fournir des secours d’urgence et un soutien aux nombreux sinistrés qui se retrouvent dans des conditions difficiles. Plus de 50 000 Malgaches n'ont plus de maison et ont dû trouver refuge dans des centres d’hébergement.

 

Le nombre de personnes touchées devrait augmenter dans les jours à venir, à mesure que d’autres informations tomberont, y compris dans les zones difficiles d’accès, qui n’ont pas encore déposé de rapports préliminaires sur les dégâts. Le gouvernement estime que jusqu’à 600 000 personnes, voire plus (le bilan évolue au gré des constats), pourraient avoir été affectées par le violent cyclone, alors que les déplacés se chiffrent par milliers. Selon des informations officielles, le Programme alimentaire mondial (PAM) indique qu’environ 1,64 million de personnes sont en situation de crise ou pire, en matière d’insécurité alimentaire.

 

«Il n'y a pas de dégâts à Antananarivo car c’est plutôt les côtes Est et Sud qui ont été très affectées avec des routes endommagées, des toitures des écoles soufflées, des maisons endommagées et des millions de sinistrés», nous confie le Mauricien Ravin Goonmeter, expatrié à Madagascar depuis 20 ans, directeur général adjoint d’un groupe sud-africain verticalement intégré, SSSM Security (service de gardiennage et sécurité)/Vetclinic (vétérinaire)/Animal SOS Madagascar (protection des animaux). Forcément, il a été, ces derniers jours, scotché à cette triste actualité. «Vu le contexte avec la Covid-19, nous avons aidé plusieurs personnes pendant le confinement, les inondations du cyclone Ana et bientôt, on le fera pour les sinistrés du cyclone Betsarai», confie notre compatriote, très actif dans le social.

 

Son ami Sam Jodhun et lui sont les  administrateurs du groupe EXPATS MAURICE MADAGASCAR qui a été créé en février 2020 sur Facebook pour venir en aide aux «stranded passengers» mauriciens et malgaches bloqués à Madagascar durant la fermeture des frontières. «Nous communiquons, guidons et aidons les expats mauriciens et malgaches dans les deux sens pour les informations sur la situation concernant la Covid, la vaccination, les vols de rapatriement et d'autres infos utiles. Bientôt, il y aura un télédon pour les sinistrés des deux derniers cyclones», ajoute celui qui se mobilise déjà en vue d’une opération solidarité pour les victimes de Batsirai.

 

Car après les jours sombres, l’heure est à la reconstruction et l’entraide. «En collaboration avec l’ambassade de Maurice à Madagascar, le département RSE d’Air Mauritius, les expats mauriciens et sociétés mauriciennes vont donner des denrées non périssables, des vêtements et couvertures via une collecte sur Antananarivo et un télédon à Maurice et à l’étranger», souligne Ravin Goonmeter. Il ajoute : «Nous remercions notre ami Nitish Gooriah pour la création d'un numéro solidaire. Tous ceux qui souhaitent faire un don en numéraire peuvent verser sur le compte Airtel Money 033 33 33 000 (EXPATMAURICEMADAGASCAR) via Western Union de l’étranger», poursuit le Mauricien, en concluant avec des mots pleins d'espoir : «Nous attendons des jours meilleurs pour nos amis malgaches afin de pouvoir revoir le sourire sur leur visage...»