Leur première rencontre, c’était il y a 50 ans. Leurs parents respectifs avaient alors décidé qu’ils devaient se marier. Peter et Joyce avaient accepté sans rechigner. C’est parce que lors de cette première rencontre, disent-ils, quelque chose s’était produit. Peter, qui est né à Maurice avant que ses parents ne s’installent à Meixian, en Chine, était revenu au pays quelques années plus tôt. C’est alors que l’un de ses amis l’avait présenté à Joyce. «À l’époque, c’était les parents qui décidaient. Tout ce qui comptait, c’était que le garçon ait un travail et puisse se débrouiller pour s’occuper de sa famille», se remémore Joyce.
La moitié d’un siècle, six enfants et dix petits-enfants plus tard, le couple ne regrette absolument pas de s’être dit oui pour la vie. Leurs voeux de mariage ont été renouvelés il y a quelques jours, dans la joie et la bonne humeur, à la Chinese Christian Fellowship Church. Ce jour-là, Joyce, 72 ans, et Peter, 79 ans, avaient le coeur rempli de bonheur. Pas seulement parce qu’ils célébraient leurs noces d’or mais aussi parce que tous leurs enfants et petits-enfants, vivant à l’étranger, avaient fait le déplacement pour partager ce moment de joie avec eux : «Ils sont venus de l’Angleterre, du Canada et de Singapour pour assister à notre grand jour. Nous étions de nouveau réunis.» Le couple était aussi entouré de plusieurs invités dont la vice-présidente de la République Monique
Ohsan-Bellepeau, le chargé d’affaires de l’ambassade de Chine et des membres de l’Assemblée nationale. Joyce et Peter Chan Yin sont des figures incontournables de la ville de Quatre-Bornes et de la communauté chinoise à Maurice. De leur mariage jusqu’en 1998, ils tenaient un cold storage à La Louise, avant de monter Kelvic Court, un centre commercial et résidentiel dans le centre de Quatre-Bornes. Joyce a même été décorée, il y a quelques années, pour son engagement en faveur de la communauté chinoise et sa lutte pour l’émancipation des femmes.
Toujours aussi active à 72 ans, elle est présidente de la Plaines Wilhems Chinese Women’s Association et membre exécutif de la Chinese Speaking Union, de la Chinese Society Federation et du Drama Committee. «J’aime aider. Surtout les Chinoises qui viennent travailler ici. Elles sont seules, livrées à elles-mêmes et la barrière de la langue est un vrai problème. J’ai de l’amour pour tout le monde», dit-elle.
Fiers de leur parcours qui, comme pour tous les couples, n’a pas toujours été facile, mais aussi de leur famille à qui ils ont tout donné, Peter et Joyce ne peuvent, disent-ils, que remercier Dieu pour toutes ces années : «Nous disons merci pour ces 50 ans ensemble, pour notre famille, nos enfants. C’est grâce à son amour que nous sommes là, toujours ensemble.»
50 ans plus tard, Joyce et Peter écrivent toujours leur beau roman d’amour qui en inspirera certainement plus d’un…
Tous les enfants et petits-enfants vivant à l’étranger sont venus spécialement pour les noces d’or de Peter et Joyce.