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15 octobre 2023 14:20
Nous parlons ici de l’affaire qui oppose Suren Dayal, candidat battu du PTr à Moka - Quartier-Militaire (circonscription n° 8), à Pravind Jugnauth. Suren Dayal, qui avait entré une pétition électorale en Cour suprême pour faire invalider le résultat des dernières élections générales – donc la victoire de Pravind Jugnauth et de ses deux colistiers Leela Devi-Dookhun et Yogida Sawmynaden.
Dans sa pétition, Suren Dayal souligne que les élections du trio sont invalides pour les raisons suivantes : le PM aurait offert des bribes électoraux via des annonces comme l’augmentation de la pension de vieillesse ou le remboursement des victimes d’un Ponzi Scheme en cas de réélection. Il déplore aussi le rôle de la MBC qui aurait fait de la propagande en faveur de l’Allians Morisien et la distribution de repas lors d’un événement du ministère de la Sécurité sociale.
La pétition électorale avait été rejetée lorsque Dayal a eu recours à la Cour Suprême, ce qui l'a poussé à avoir recours au Conseil Privé. Et après que le Judicial Committee du Privy Council s'est penché sur l’affaire en juillet dernier, le verdict sera connu ce lundi 16 octobre. Ce qui devrait, à coup sûr, causer des remous sur l’échiquier politique, d’une façon ou d’une autre.
Quel que soit le verdict, qu’il soit favorable ou pas envers Pravind Jugnauth ou Suren Dayal, cela aura tout de même des implications majeures sur le plan politique. Pour l’historien et politologue Jocelyn Chan Low, «il est difficile de savoir vers qui penchera le verdict, s’il sera un boost pour l’opposition, qui pourrait en faire son cheval de bataille, ou pour le gouvernement. Ceci étant dit, il est nécessaire de préciser que ce verdict sera sur un point précis, en se demandant : "Est-ce qu’il y a eu bribe ou pas" ?».
Ils donnent rendez-vous. C’est toute une mobilisation qui devrait se mettre en place lundi après-midi, avec même un rallye prévu qui sortirait de Triolet pour se diriger vers le Sun Trust.
C’est ce qui ressort d’une réunion de mobilisation du MSM à Triolet le mercredi 11 octobre.
Et vendredi dernier, lors d’une réunion du comité régional du parti dans la circonscription n° 6 (Grand-Baie - Poudre-d’Or), Avinash Teeluck a une nouvelle fois demandé à la foule présente de se rendre au Sun Trust vers 16 heures «pou met zot lame, met zot benediksion lor Premie minis, sa pa pou al dan vid, ek mwa ousi mo konfian».
Outre ce mot d’ordre lancé dans les congrès durant la semaine, on a aussi voulu tâter le pouls en demandant à quelques membres du parti quel est le mood actuellement. Il en ressort que «oui, le jugement est très attendu, nous restons mobilisés, mais tout dépendra bien sûr du verdict».
La question de «quoi faire» par rapport au verdict du Privy Council aurait aussi été discutée lors du Bureau politique du MSM ce samedi 14 octobre au Sun Trust.
Est-ce que toute cette mobilisation (ainsi que plusieurs posts de supposés partisans du parti, qui se montrent sûrs d’un jugement favorable à Pravind Jugnauth, sur les réseaux sociaux) voudrait dire que le MSM a déjà le verdict en main ? C’est la question que se sont posé pas mal de gens durant la semaine écoulée, à tel point que le MSM a dû se fendre d’un communiqué pour démentir tout cela. On peut lire, entre autres, dans ce communiqué datant du 12 octobre que «le MSM a pris note de certaines publications sur les réseaux sociaux (…). Les auteurs de ces publications désespérées, qui sont étroitement liés à des partis de l’opposition, se sont lancés dans une lâche tentative visant à faire croire que le MSM est déjà au courant du jugement du Privy Council quant à la pétition de Suren Dayal (…)».
Il semble que du côté de l’opposition, on attend tout aussi impatiemment le verdict, même si ses membres comptent prendre leur temps pour le décortiquer. En tout cas, c’est ce qu’a déclaré Paul Bérenger vendredi dernier lors du rassemblement de l’alliance PTr/MMM/PMSD à Plaine-Verte. «Nous n’allons pas faire de spéculation, nous allons écouter le verdict, et puis nous allons l’analyser par la suite», a-t-il dit. Patience donc jusqu’à demain...
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