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Place de l’Immigration : les marchands ambulants déplorent le manque d’infrastructures

31 mai 2016

Les vendeurs déplorent les conditions dans lesquelles ils travaillent.

«Nou ti pli bien lor sime», nous lance un marchand qui a souhaité garder l’anonymat. Comme lui, ils sont nombreux à décrier le manque d’infrastructures sur la place de l’Immigration, qui jouxte la gare du Nord à Port-Louis, où certains marchands ambulants ont été relogés. Par exemple, beaucoup d’entre eux opèrent sans étal mis à leur disposition. Mais faute de mieux, ils restent et tentent de gagner leur vie.

 

À l’instar d’Akram Goolamghoss, 34 ans et marchand depuis plusieurs années. «Il est difficile pour nous de travailler dans ces conditions. Sous une pluie battante, trempés jusqu’aux os, nous nous devons de rester là afin de gagner quelques sous», explique cet habitant de Terre-Rouge. Parmi les autres problèmes qu’il rencontre, il y a le manque d’aires de stationnement pour retirer les marchandises du van : «On se retrouve à avoir des contraventions et vous imaginez l’angoisse qu’on subit quand déjà on ne gagne pas suffisamment d’argent.»

 

À côté, nous rencontrons Amirah Chotoyo, 29 ans. Elle aussi déplore le manque d’aires de stationnement. Pour cette mère de trois enfants, «chaque marchand devrait avoir un espace pour déballer ses articles. Je travaille dans le but de pouvoir acheter à manger. Je n’ai même plus d’électricité car je n’arrive pas à payer. On nous traite comme des animaux. Il y a des jours où l’on est dans l’obligation de jeter les légumes, car personne ne les achète.Le gouvernement devrait assumer ses responsabilités et nous traiter comme des humains. C’est grâce à nous qu’il a été élu et personne ne vient nous voir !» s’insurge-t-elle. Il serait temps, selon Amirah, que les politiques se déplacent pour voir dans quelles conditions travaillent les marchands ambulants.

 

Même son de cloche du côté de Giovanni Perrine, âgé de 40 ans. Cet habitant de Camp-Yoloff est révolté par la situation actuelle. «Les personnes concernées auraient dû prendre des mesures, faire des publicités pour que les gens savent où nous nous trouvons. Les acheteurs ne viennent pas ici. Notre vie est devenue un enfer. Avec deux enfants à ma charge, je n’arrive plus à joindre les deux bouts. On fait des pertes. Il n’y a même pas de drain dans cet espace et quand il pleut, on se retrouve dans une situation difficile»,explique ce marchand ambulant qui exerce ce métier depuis déjà 15 ans.

 

Comme lui, tous les marchands espèrent que des solutions seront trouvées afin qu’ils puissent opérer dans de meilleures conditions.

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