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Pravind Jugnauth en mode défense

12 juillet 2022

Une bonne trentaine de minutes avant, ils étaient nombreux à débarquer, vêtus d’orange, venus en bus ou par d’autres moyens, avec bien sûr les incontournables ministres (entre autres, Kailesh Jagutpal, Avinash Teeluck, Reganaden Padayachy et Kalpana Koonjoo-Shah, qui n’est pas passée inaperçue, accompagnées d’un groupe de femmes vêtues d'orange). Bref, c’était la grande affluence au siège du Sun Trust à la rue Edith Cavell, à Port-Louis.

 

Lors de son allocution devant une foule acquise à sa cause dans le hall de son QG, Pravind Jugnauth a parlé des développements dans le pays, notamment de l’avancée des travaux pour l'extension du Metro Express et du fait que les réunions du parti pouvaient reprendre aux quatre coins du pays sans restrictions. Il est aussi revenu sur sa conversation avec Sherry Singh concernant le «survey pour la sécurité de l’État» par des techniciens indiens, qui avaient demandé à avoir accès au landing station de Baie Jacote. Ce qui, selon le Premier ministre, n’avait rien à voir avec l’installation d’équipements pour faire du sniffing. Il s'est aussi interrogé sur certaines choses : «Il s’est passé deux mois entre la demande et sa démission, et il dit qu’il est un homme de valeurs ? Pourquoi n’a-t-il pas démissionné en avril ? Où étaient ses valeurs ? Et pourquoi ne pas faire une déclaration ou loger une Private Prosecution contre moi ?» Pravind Jugnauth a également évoqué la question refusée du leader de l’opposition à l'Assemblée nationale sur l’affaire Sherry Singh, affirmant qu’il était «fit pou reponn» et a donné rendez-vous au Parlement mardi puisqu’il y aura encore une question sur cette affaire.  

 

En tout cas, il y a eu pas mal de sorties du Premier ministre durant la semaine, où il a bien sûr pris la parole pour se défendre contre les allégations de Sherry Singh. Le mercredi 6 juillet, il était à un dîner organisé par la Chinese Speaking Union pour célébrer les 50 ans de la relation bilatérale entre Maurice et la Chine. C’est là qu’il a expliqué pour la première fois la teneur de sa conversation avec Sherry Singh datant du mois d’avril.

 

Et le vendredi 8 juillet, le Premier ministre était dans pas moins de deux événements à Port-Louis : le lancement du paiement de la Social Contribution Income de Rs 1 000, au siège de la Mauritius Revenue Authority, et l'inauguration officielle du Victoria Urban Terminal. Si dans la première fonction, le Premier ministre a surtout évoqué l’augmentation des prix, expliquant que «la situation s’est aggravée mais que le gouvernement fera ce qu’il peut», dans la deuxième, il a parlé de «faussetés», affirmant «qu’il y aura des répercussions quant aux faussetés qui circulent et des actions seront prises», ajoutant que le temps montrera qui dit la vérité.  

 


 

Joe Lesjongard  : «Sherry Singh est un pion dans la main de Navin Ramgoolam»

 

Ils n’y vont pas de main morte. Lors de la conférence de presse du MSM ce samedi 9 juillet, Joe Lesjongard et Maneesh Gobin n’ont pas manqué de fustiger Sherry Singh. «Entre la conversation en avril et ses révélations en juillet, pourquoi a-t-il attendu maintenant pour démissionner ? Il s’est servi de sa position pour orchestrer une attaque contre le gouvernement (…) Comme un acteur de Bollywood qui démissionne (…) Il a un agenda (…) Et l’opposition qui accueille à bras ouverts le Maharaja ! Est-ce que c’est un complot entre Sherry Singh et certains politiciens contre le Premier ministre ? Moi je dis qu’il est devenu un pion dans la main de Navin Ramgoolam», a déclaré Joe Lesjongard. Maneesh Gobin a, lui, qualifié de fizet tout ce que l’opposition qualifie de «haute trahison». 

 

Joe Lesjongard a aussi évoqué les récents événements à l’Assemblée nationale avec les expulsions des membres de l’opposition par le Speaker : «Nous l’avons déjà dit avant, que le Speaker assume ses responsabilités. Il serait déplacé de faire des commentaires sur lui hors de l’hémicycle.» Concernant le récent sondage où les sondés disent ne pas faire confiance au gouvernement et aux institutions, Maneesh Gobin souligne que «le sondage dit ce qu’il veut, nous, nous allons nous concentrer sur la reprise économique du pays». 

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