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Pravind Jugnauth : En route pour une semaine décisive

11 janvier 2016

Le leader du MSM lors d’une précédent comparution.

Des petites touches. Par-ci, par-là. Ça se fignole. Avec l’arrivée, le vendredi 8 janvier, de Claire Montgomery, la star du barreau britannique, VIP de l’appel de Pravind Jugnauth, le week-end de la famille soleil est ultrabooké. Tout pour que l’éventuel successeur de sir Anerood n’aille pas manger pom-zoranzen prison. Les 12 et 13 janvier, le chef juge Keshore Parsad Matadeen et le juge Ashraf Caunhye entendront son appel contre le jugement de juin 2015 le reconnaissant coupable de conflit d’intérêts dans l’affaire Medpoint (voir hors-texte).

 

Pravind Jugnauth bosse certainement sur son style avant les grands jours. Côté look, il misera sur la sobriété, laisse-t-on entendre. Costume bien taillé, pantalon trop relevé et chemise pas assez cintrée. Côté moral, il faudra de la couleur pour faire fuir la morosité et l’inquiétude. De l’orange foncé pour se donner du courage et aller à la bataille. Une teinte un peu plus pale, comme le henné dans les cheveux, pour savoir se contenir face aux provocations. Et un orange-rosé pour la bonne mine et pour accompagner la phrase-type, le cliché de l’avant-procès, les mots préférés du politicien dans la bouillie : «Je suis serein.»Sorte de blush pour le moral. «Il est confiant. Pravind Jugnauth est un battant. Nous savons qu’il sera blanchi», confie un député MSM.

 

Derrière le leader du parti, c’est toute la bande orange (ou presque) qui fait front : «C’est lui notre leader, notre prochain Premier ministre, nous savons qu’il va s’en sortir.» Néanmoins, une chute ultime de celui qui est pressenti pour remplacer SAJ à la tête du gouvernement pourrait ouvrir des portes aux ambitieux. Une brèche entrevue depuis sa condamnation et sa démission de son poste de ministre. Un changement qui a ébranlé la structure même de l’Alliance Lepep, provoquant de nombreux tiraillements. «S’il est condamné, les relations entre les alliés du gouvernement ne seront plus aussi zen, à mon avis. C’est à qui voudra remplacer Pravind Jugnauth comme successeur de SAJ»,estime un ancien Bleu qui s’est reconverti, dit-il, en observateur avisé.

 

Les enjeux de l’appel sont donc d’abord personnels, mais concernent aussi l’alliance et le gouvernement. Mais que ceux qui croient que la succession au poste de Premier ministre est une course ouverte se trompent, assure-t-on du côté de la garde rapprochée des Jugnauth. 2016 serait the yeardu grand come-back de Pravind Jugnauth à une fonction ministérielle ou même premier-ministérielle. Quelle que soit l’issue de l’appel, seule la manière de faire connaîtra des changements… par petites touches.

 


 

Un appel sous haute sécurité

 

Tout pour prévenir les débordements qui rappelleraient juin 2015 ! La force policière s’assure que ce sera le cas et des réunions ont eu lieu en ce sens ce week-end. Aucun drapeau aux couleurs du MSM ou poster à l’effigie de Pravind Jugnauth ne sera toléré dans l’enceinte de la Cour suprême.

 


 

En liberté conditionnelle

 

Juin 2015. Choc et consternation dans le clan Jugnauth. Le leader du MSM est reconnu coupable de conflit d’intérêts dans l’affaire Medpoint. Il est condamné à 12 mois de prison. Néanmoins,  Pravind Jugnauth refuse que sa peine soit commuée en travaux communautaires. Du coup, Me Désiré Basset demande que la liberté conditionnelle soit accordée à son client, le temps qu’il fasse appel. Dans la demande d’appel, 23 raisons de contester le jugement ont été évoquées. Parmi celles-ci, Pravind Jugnauth indique qu’il n’a pas eu droit à un procès équitable, qu’il n’a pas donné son accord administratif aux recommandations faites par les cadres du ministère des Finances et que la commission anticorruption ne lui a jamais spécifié la charge qui avait été retenue contre lui.

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