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Pravind Jugnauth - Navin Ramgoolam : un combat sans merci

Qui de ces deux hommes aura le dernier mot et deviendra (ou pas) le prochain Premier ministre du pays ? Après une lutte sans merci, c’est aujourd’hui que tout se joue. Tout au long de cette campagne, Pravind Jugnauth et Navin Ramgoolam se sont posés comme les deux principaux challengers de cette joute électorale. 

Entre les deux politiciens, que tout semble opposer, ça a été la guerre à tous les niveaux. Entre attaques personnelles, critiques incendiaires, accusations et dénonciations, ils se sont affrontés sur tous les plans et à tous les niveaux pour attaquer, décrédibiliser, affaiblir et anéantir l’adversaire. À coup de promesses électorales, le Premier ministre sortant et le leader de l’Alliance du Changement se sont retrouvés pris au piège d’une surenchère électorale jamais vue auparavant dans le pays, promettant l’un après l’autre 14e mois, baisse du prix de l’essence et de la TVA, entre autres.

 

Dans un ultime affrontement avant le grand jour, c’est sur le plateau de Radio Plus, face à Nawaz Noorbux, que Navin Ramgoolam a décidé de s’exprimer alors que Pravind Jugnauth a préféré se tourner vers l’express et accorder un entretien à Nad Sivaramen. Répondant aux questions de ce dernier, le leader de l’Alliance Lepep s’est dit «serein» et «confiant de remporter une grande victoire». Une confiance revigorée par la foule «quatre fois plus grande que celle de l’Alliance du Changement à Port-Louis», lors du dernier meeting de l’Alliance Lepep à Vacoas, estime-t-il. Pour lui, l’opposition peine à convaincre alors que le bilan de son gouvernement est incontestable malgré la difficulté de la situation. Pravind Jugnauth a surtout déploré «la bassesse» avec laquelle ses adversaires les attaquent, sa famille et lui. «De toute ma carrière politique, je n’ai jamais vu l’opposition tomber aussi bas, avec toutes sortes de fabrications, de complots, et ce qui est le plus grave, c’est leur intention de provoquer un soulèvement communal dans le pays. Ena dimounn lot kote inn dir si bizin vers disan, zot pou vers disan. Se exacteman seki zot per rod fer», a-t-il dit, avant de lancer un appel aux Mauriciens à éviter de tomber dans ce piège et tout dérapage.

 

Concernant les bandes sonores de Missie Moustass, qui ont défrayé la chronique en ciblant principalement son épouse, Kobita Jugnauth et lui-même, Pravind Jugnauth a tenu à dénoncer une fois de plus la «bassesse» de ses adversaires. «Ce sont des attaques injustes et très blessantes. En 2014 et en 2019, Navin Ramgoolam et Paul Bérenger ont mené une campagne malpropre. Je suis un politicien. On peut me critiquer et même m’attaquer ; je sais quand me défendre et quand attaquer. Ce sont des lâches qui, quand ils n’ont pas d’arguments, choisissent d’attaquer mon épouse.» Blâmant la manipulation technologique, il a dit reconnaître sa voix, mais a nié avoir tenu ces propos, tout comme son épouse. Face à ce Missie Moustass que «nou tou kone kisann-la», il a d’ailleurs fait une déposition à la police.

 

Plus tôt, Navin Ramgoolam non plus n’a pas fait dans la dentelle. Affichant son optimisme face à une «grande victoire» de l’Alliance du Changement, il est revenu sur les mesures phares proposées dans leur manifeste tout en donnant l’assurance que les allocations reçues sous le régime de l’Alliance Lepep ne disparaîtront pas. «Tou allowance ki’nn fini done, nou pa pou arete. Me kouma enn gouvernman responsab, nou bizin fer enn audit de la situation financière du pays.» Et face à son adversaire qui martèle qu’il est un homme qui ne respecte pas ses engagements, Navin Ramgoolam a rétorqué : «Ils sont confus et paniquent. Nous prenons l’engagement ferme que nous allons payer le 14e mois en décembre de cette année. Les petites et moyennes entreprises éprouveront des difficultés. Le gouvernement devra aider. Nous voulons relancer l’économie.»

 

Face aux critiques de surenchère électoraliste, Navin Ramgoolam s’est défendu et a dit ne pas tomber dans ce jeu politique car l’enjeu allait bien au-delà. «Au meeting de Port-Louis, nous aurions pu annoncer le 14e mois. Nous savions qu’ils allaient faire cette annonce. Nous avons fait l’annonce parce qu’ils sont dans le gouvernement et savent qu’ils peuvent payer. Nous pouvons aussi le faire. Le gouvernement connaît la situation économique.» Pour lui, l’heure est grave et le changement est urgent pour sauver le pays face à un gouvernement sortant qui a «étouffé l’économie». «Nous allons redémarrer l’économie. Il faut injecter. Nous devons redonner confiance à la population et aux investisseurs. Il faut donner de la visibilité.» Face à son adversaire, Navin Ramgoolam a sorti la carte du patriotisme. «Nous ne pouvons laisser notre pays sombrer. Nous avons deux personnes qui ont déjà été Premier ministre, qui ont servi ce pays et qui ont fait des choses pour Maurice. Nous voulons être un pont entre le passé et l’avenir. Nous aimons notre pays. Nous sommes des patriotes.»

 

En attendant de savoir quelle alliance remportera cette bataille, les différents partis politiques ont donné le tout pour le tout, en cette fin de semaine, pour occuper le terrain et rameuter les troupes. Dans l'après-midi du samedi 9 novembre, l’Alliance Lepep a organisé quelques défilés autour de l’île alors que l’Alliance du Changement s’est adressée à ses partisans en leur demandant de ne rien organiser la veille. Dans un message sur sa page Facebook, Navin Ramgoolam a tenu à alerter les Mauriciens sur certains «mouvements suspects» dans les centres de vote des n°s 5, 11, 12, 15, 16 et 17 entre minuit et 4 heures du matin. «Je lance un appel à tous nos candidats, agents et partisans dans les 20 circonscriptions pour qu’ils restent vigilants et mobilisés devant chaque centre de vote. Restez vigilants et calmes. Je lance aussi un appel à la police pour qu’elle joue son rôle pleinement.» L’Alliance du Changement a même mis une hotline à la disposition des Mauriciens pour toute dénonciation.