Publicité

Présidentielle en France - Le Mauricien Arvin Prayag : «J’ai assisté à la victoire d’Emmanuel Macron à l’Élysée»

3 mai 2022

Le Mauricien dans le décor du Palais de l'Élysée.

La foule était enthousiaste... Et une marée de drapeaux tricolores et européens peignait le paysage. Comme en 2017.

 

Pour la deuxième fois, le dimanche 24 avril, Emmanuel Macron a gagné la course à la présidence française face à Marine Le Pen, avec un score de 58,5 % contre 41,5 %. Avec l'ode à la joie qui accompagnait son arrivée sur l'esplanade du Champ-de-Mars peu après sa victoire, tout pouvait faire penser au rassemblement d'il y a cinq ans, au Louvre. Mais c'est avec un ton plus grave, moins triomphal (que lors de sa première élection), que le président s'est adressé aux Français le soir de sa réélection. Avec une réalité qui est toute autre et un score scruté de près dans «une France fracturée», selon des observateurs politiques, et qui laisse entrevoir que l’extrême droite a progressé fortement, sans oublier la forte abstention constatée, pour ce deuxième tour, le président élu a ainsi choisi de s’adresser non pas à ses soutiens mais à tous ceux qui attendent une autre gouvernance.

 

«Je sais (...) que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à celles de l'extrême droite. Et je veux ici les remercier et leur dire que j’ai conscience que ce vote m’oblige pour les années à venir», a déclaré Emmanuel Macron qui est arrivé sur le Champ-de-Mars entouré d’enfants et de son épouse, Brigitte Macron. Dans son discours, le président réélu, qui a souligné ne pas être «le candidat d’un camp mais le président de tous», a aussi déclaré que «la colère et les désaccords» qui ont conduit à voter pour le projet de l’extrême droite «doivent trouver une réponse (...) Je sais que pour nombre de nos compatriotes, qui ont choisi aujourd’hui l’extrême droite, la colère et les désaccords, qui les ont conduits à voter pour ce projet, doivent aussi trouver une réponse. Ce sera ma responsabilité et celle de ceux qui m’entourent». Au moment de son discours en face de ses partisans, Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national, s'est, elle, réjouie d'un résultat qui «représente en lui-même une éclatante victoire», étant le score le plus élevé de l'extrême droite lors d'un second tour.

 

Dimanche dernier, ils étaient ainsi nombreux, en France, à célébrer la réélection d'Emmanuel Macron. Et ils étaient une poignée d'invités réunis au Palais de l'Élysée pour vivre ce moment aux côtés d'Emmanuel et de Brigitte Macron. Parmi, un Mauricien, Arvin Prayag, 27 ans. «Je suis arrivé à Paris il y a trois ans. Je suis originaire de Bananes (dans le district de Grand-Port) où vivent mes parents Parmawtee (Ouma) et Ravindranath (Manoj) Prayag. Je travaillais dans l’hôtellerie à l’hôtel Oberoi Resorts, à Baie-aux-Tortues, à Balaclava. C'est là-bas que j’ai tout appris : les codes du luxe, le savoir-faire et le savoir-être. Je leur dois beaucoup. Et mon idée était d’importer notre identité dans une enseigne parisienne», nous confie le jeune homme qui continue à contruire sa carrière sous le ciel français. «Je travaille maintenant dans un prestigieux palace parisien et je côtoie au quotidien des personnalités internationales politiques, des chefs d’État, des sportifs de haut niveau, des célébrités du spectacle ou encore de la mode. J’ai construit et j’entretiens un réseau avec de belles personnes. J’ai conscience de la chance que j’ai», ajoute celui qui, comme beaucoup de Français, a vécu la journée de dimanche dernier avec intensité. «Ce 24 avril a été une journée que je n’oublierai jamais…»

 

C'est en étant près de l'actualité qu'Arvin Prayag a suivi la campagne : «Le président-candidat se représentait après un quinquennat compliqué par des tumultes sociaux, la crise de la Covid et maintenant la guerre en Ukraine. Son opposante a fait campagne, quant à elle, sur le thème du rejet de l’immigration, du repli sur soi. Cela me semblait être un vrai danger pour cette démocratie qui a tant à gagner à poursuivre son développement sur des thèmes chers comme l’égalité, la fraternité et la liberté.»

 

C'est partagé entre le stress et une tension palpable que notre compatriote a pu suivre les quelques heures qui ont précédé la proclamation des résultats en étant au coeur même du Palais de l'Élysée, ce lieu chargé d'événements importants : «J’étais très stressé car les sondages affichaient un écart très étroit entre les deux candidats. Grâce à mon réseau, j’ai eu le privilège d’être invité par la présidence de la République pour la soirée privée réunissant la famille et les amis proches du président. C’est la deuxième fois que je rentrais au Palais de l’Élysée. La maison présidentielle est un lieu dans lequel nous nous sentons pris par l’Histoire.»

 

C'est donc aux côtés d'Emmanuel Macron et de son épouse ainsi que d'autres personnes importantes pour le couple, qu'Arvin a assisté au dévoilement du nom du gagnant de ce match qui opposait Macron et Le Pen. «Aux côtés du président Macron, nous étions réunis devant les écrans des médias français pour attendre le verdict. À 20 heures, Emmanuel Macron était annoncé réélu avec plus de 58 % des voix», confie le jeune homme, conscient d'avoir assisté aux premières loges à un événement très important pour la France et l'Europe. Il sait maintenant qu'Emmanuel Macron a du pain sur la planche pour rassembler une France divisée. «S’ouvre devant Emmanuel Macron de grands chantiers et il devra maintenant compter sur l’appui d’une Assemblé nationale forte. C’est l’enjeu du prochain scrutin, en juin», conclut notre compatriote, de cette France chère à son coeur,
son pays d'adoption...

Publicité