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Princy Lamoureux, 17 ans, meurt intoxiquée sous la douche : les tristes adieux de sa mère Devani

17 mai 2020

L'adolescente laisse derrière elle une mère et un frère affligés par sa disparition tragique et soudaine.

Elle ne souhaitait que le meilleur pour sa fille. Alors Devani essayait tant bien que mal de lui inculquer certaines valeurs pour que Princy devienne une jeune femme débrouillarde, indépendante. Elle lui apprenait à faire la cuisine, le ménage ou encore à prendre soin des autres, notamment de son petit frère Princeley, 12 ans. Et à 17 ans seulement, Princy se débrouillait comme une grande ; à la maison mais aussi à l’école. Alors, Devani imaginait le plus bel avenir pour elle. Mais un drame a tout chamboulé.

 

Le mardi 12 mai, Princy Lamoureux, 17 ans, a été intoxiquée au monoxyde de carbone alors qu'elle prenait sa douche en utilisant le chauffe-eau à gaz. Le cœur lourd, sa mère, Devani Ramsamy, retient difficilement ses larmes dès qu’elle parle de la prunelle de ses yeux. Elle vit la pire des épreuves pour un parent : celle de perdre un enfant. La voix cassée, elle revient sur ce triste mardi…

 

Ce jour-là, dans l’après-midi, Devani est chez elle, à Henrietta. Princy, elle, est sous la douche. Mais à un moment donné, la mère de famille s’aperçoit que l’adolescente y est depuis bien trop longtemps et se met à l’appeler, sans réponse. Paniquée, elle enfonce la porte de la salle de bains et découvre Princy gisant sur le sol, inconsciente ; des images qu’elle ne pourra jamais effacer de sa mémoire.

 

Avec l’aide de ses voisins, elle conduit Princy à l’hôpital Victoria, à Candos, où les premiers soins sont prodigués à l’adolescente. Malheureusement, quelques minutes plus tard, un médecin vient lui annoncer la mauvaise nouvelle : sa fille n’a pas survécu. D’après l’autopsie pratiquée par le Dr Sunassee, médecin légiste de la police, elle a été intoxiquée au monoxyde de carbone. En une fraction de seconde, Devani Ramsamy a senti que son monde s’écroulait, que tous les projets de sa fille s’envolait.

 

Car Princy était promise à un brillant avenir selon ses proches. D’ailleurs, cette année, cette élève de la Seewa Bapoo SSS, à Vacoas, devait prendre part à ses examens du Higher School Certificate. «Elle était brillante. Elle excellait dans tout ce qu’elle faisait mais avait une préférence pour le dessin. Elle rêvait de devenir Fashion Designer», confie Devani. Mais il ne s’agissait pas de l’unique passion de l’adolescente. «Elle faisait de la boxe. Elle faisait même partie du club de boxe de Mangalkhan et s’entraînait régulièrement après ses heures de classes. Malgré le confinement, elle continuait à s'entraîner tous les jours à la maison.»

 

Princy était donc sportive et jouissait d’une excellente santé. Alors sa mère est dans l’incompréhension la plus totale. «Mo pa fini dimann Bondie kouma li finn kapav pran li. Me mo dir kitfwa finn ariv so ler, ki Bondie ti ena lezot proze pou li», tente de se consoler Devani, en sanglots. Suite à sa séparation d'avec son conjoint il y a deux ans, elle élevait seule Princy et son fils Princeley. «Nous avons connu des moments difficiles mais Princy m’a toujours aidée à me relever. Elle m’a beaucoup soutenue, donné du courage lorsque je voulais tout abandonner. Mo ti pe mem apel li mo ‘‘ti mama’’ telman li ti pe okip mwa», avoue-t-elle.

 

Princy était un rayon de soleil pour tout son entourage, poursuit Devani, de la tristesse dans la voix. «Li ti enn bon tifi, li ti kontan fer tou dimounn riye. Elle était très proche de son frère et de ses petits cousins et cousines. Elle adorait passer du temps avec eux. Elle s’entendait bien avec tout le monde.» Puis, sa fille avait aussi des rêves : voyager, s’acheter une voiture… Mais sa grande priorité était d’exceller dans ses études afin de se trouver un bon emploi pour pouvoir prendre sa mère à sa charge. 

 

Mais le mercredi 13 mai, Devani a accompagné sa fille jusqu’à sa dernière demeure. Bouleversée, anéantie, elle tente de s’accrocher aux souvenirs des bons moments passés avec elle. Comme leurs petites habitudes matinales : «Kouma li leve, li vinn may mwa, li poz so latet lor mo zepol. Lerla mo ambras li lor so fron. Kouma li fini fer sa, li ti pe dir mwa ki aster li bien, ki linn pare pou antam so la zourne.» Aujourd’hui, c’est un autre voyage que l’adolescente a entamé. Laissant derrière elle une mère plongée dans une tristesse immense, indescriptible. «Mo zis espere ki li bien kot li ete, ki Bondie kontign vey lor li.» 

 


 

Roshan Roopnarain, entraîneur au club de boxe de Mangalkhan  : «C'était l'une de nos meilleurs élèves»

 

L’adolescente s’est découvert une passion pour cette discipline il y a plusieurs années. C'est son oncle Indiren, alors entraîneur, qui l'avait initié à la boxe. Depuis, l'amour de Princy pour ce sport ne l’a jamais quittée. Si au départ, il s’agissait surtout pour elle de garder la forme, elle était devenue beaucoup plus régulière aux entraînements depuis deux ans. Roshan Roopnarain, son entraîneur au club de boxe de Mangalkhan, la suivait depuis. «Elle était une jeune fille exemplaire, disciplinée. C’est ce qui l’a fait progresser très vite. Elle était une de nos meilleurs élèves. Son décès nous a tous choqués car elle était jeune, croquait la vie à pleines dents et avait des projets. Il s’agit d’une grande perte pour nous.»

 

Guillaume Francis, un de ses plus proches amis de boxe, ne tarit pas non plus d’éloges à son sujet. «Nous avons fait connaissance au club il y a deux ans. Elle est d’ailleurs l’une des premières personnes à m’avoir accueilli là-bas. Elle était une excellente boxeuse ; l’une des meilleures que je connaisse. Je suis sûr qu’elle serait arrivée très loin dans le domaine si un tel incident ne s’était pas produit.» Il poursuit : «Elle faisait toujours passer les autres avant elle, était une jeune femme appliquée et qui avait la tête sur les épaules. À chaque fois qu’elle devait venir s’entraîner, elle rentrait chez elle et faisait ses devoirs d’abord. Elle était sérieuse et responsable dans tout ce qu’elle faisait.»  

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