Publicité
13 octobre 2014 07:02
L’une arbore un look chic et décontracté. L’autre porte son uniforme de police, l’air très sûre d’elle. Michelle Thomas et Renuka Sawoky viennent toutes deux d’accéder au grade d’assistante surintendant de police (ASP). L’exercice de promotion s’est déroulé le dimanche 5 octobre aux Casernes centrales, en présence du chef commissaire de police, Dhun Iswar Rampersad. Le même jour, 360 autres policiers ont également été promus à différents postes. Mais c’est sans nul doute ces deux femmes qui ont retenu l’attention. Il est très rare, en effet, que des femmes se voient propulsées à un si haut niveau de responsabilité dans la force policière.
«Je suis très fière de ma promotion. Je suis une personne humble, mais je suis satisfaite que mon travail soit reconnu après tant d’années. Je remercie le chef commissaire pour la confiance qu’il a placée en moi et je remercie mes collègues. Mais je n’aurais peut-être pas réussi sans le soutien indéfectible de mon mari et de mes enfants qui m’ont toujours encouragée à aller de l’avant. Grâce à ma famille, j’ai pu mener de front vie professionnelle et vie familiale», soutient fièrement Michelle Thomas, responsable de la Police Family Protection Unit depuis 2009.
C’est cette affectation, dit-elle, qui la contraint à s’habiller en civil. «Je vois défiler chaque jour des femmes et des hommes battus qui viennent dénoncer les injustices qu’ils subissent de la part de leurs partenaires. Idem pour les enfants victimes d’abus ou de divers délits. L’approche est donc très importante et il nous faut créer un climat de confiance, sans aucune barrière. L’uniforme peut en quelque sorte intimider une personne. La tenue civile, dans de telles circonstances, est plus que nécessaire», explique la nouvelle ASP.
Michelle Thomas est également formatrice. «Je dispense des cours aux nouvelles recrues ainsi qu’aux policiers expérimentés sur l’attitude qu’il faut adopter face à une victime, par exemple. En 2012, j’ai aussi donné des cours au Botswana sur la violence basée sur le genre», explique celle qui a travaillé au bureau de l’Ombudsperson for children, au Scientific Forensic Laboratory et au Central Criminal Investigation Department (CCID), pour ne citer que ces départements. Son souhait : «Que la violence conjugale diminue dans notre pays et qu’il y ait plus d’amour.»
Au poste de police de Floréal, c’est Renuka Sawoky qui mène sa barque avec assurance. Son travail, elle le connaît par cœur. Perfectionniste, elle veut plus que jamais se surpasser depuis qu’elle a été promue ASP. «Cette promotion est synonyme de plus de responsabilités. Mais je n’ai peur de rien. Outre le poste de police de Floréal, je suis maintenant en charge de celui d’Eau-Coulée», dit cette mère de famille, également grand-mère de deux petits-enfants.
C’est en 1974, dit-elle, qu’elle est entrée dans la police. «Tout de suite, on m’a postée à l’aéroport. Puis j’ai été affectée au sein de plusieurs divisions : au CCID, au National Security Service, au ministère de la Femme. J’ai également été en charge de l’Oral Test Unit de la Traffic Branch et du Licency Office à la Central Division, entre autres», fait ressortir cette policière qui compte quarante années de service.
Son espoir : «Que les régions de Floréal, Cité-Mangalkhan et Cité-l’Oiseau deviennent des crime free, drug free et alcohol free area.» Car selon ses observations, ces fléaux gangrènent chaque jour un peu plus ces quartiers. «J’aurais aimé avoir une baguette magique pour que tout cela change. Durant ma carrière, j’ai également été marquée par divers crimes atroces ayant trait à la violence conjugale. Ce sont des souvenirs douloureux qui ne me quitteront jamais», confie-t-elle.
Même si leur métier est l’un des plus difficiles, Michelle Thomas et Renuka Sawoky sont deux femmes de fer, déterminées à mener à bien leur mission.
Publicité