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PTr-MMM-ND en discussion avec ReA : des espoirs, des tickets et des idées

Une troisième rencontre est prévue.

Une alliance in the making. Il semblerait que la coalition soit sur le point d’aboutir. L’objectif ? Bouter le gouvernement Mouvement socialiste militant (MSM) hors du pouvoir…

Ça croustille, ça pépite… Ça a presque tous les ingrédients d’une love story.  La dernière petite chose craquante à se mettre sous la dent (pour patienter en attendant les listes de candidats, les programmes et les législatives), c’est la promesse d’une histoire entre Rezistans ek Alternativ (ReA) et les partis de l’opposition parlementaire, Parti travailliste-Mouvement militant mauricien-Nouveau démocrates (PTr-MMM-ND). Serait-ce un moolkou dan la manier ? Ou tombera-t-on sur un énième gato rasi ? Dans les rangs de ReA, on avance que la prochaine rencontre avec Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Richard Duval sera cruciale pour la suite de l’aventure. Surtout que le leader du MMM a su trouver les mots pour mettre du baume au cœur du parti de gauche lors du meeting à La Louise, le dimanche 11 août. Lors de ce rendez-vous important pour la plateforme, Paul Bérenger a dit son espoir de voir se concrétiser une alliance avec le parti de gauche.

 

En conférence de presse ce samedi 17 août, également : «Nous parlons dans un mood amical et solidaire, et nous espérons trouver un arrangement.» Navin Ramgoolam a rajouté le raisin sec sur le poudinn may : «Nou bizin rasanble pou nou tir gouvernan mafiozi, mett bann voyou-la deor.» Les voyants semblent donc être au vert. D’ailleurs, Ashok Subron, principal porte-parole de ReA, a confié cette semaine sur les ondes de Radio One que les discussions allaient dans le bon sens : «Je serai candidat aux élections si l’alliance avec le PTr, le MMM et le ND se concrétise.» Un ticket déjà acquis ? Au parti de gauche, on évoque la forte possibilité d’une deuxième investiture, probablement pour Kugan Parapen. Et le souhait ardent de présenter un troisième candidat.

 

D’ailleurs lors du point de presse du parti de gauche, ce samedi 17 août, Ashok Subron a fait le point sur les discussions car ReA «fer tou divan lizie lepep» : «Nous aurons probablement une troisième rencontre dans les prochains jours. Il sera possiblement question de l’esquisse d’un accord électoral au niveau de la représentation et des tickets. Nou panse nou merit trwa tike. Nou’nn deside ki ladan pou ena enn fam, ki enn kandida pou dan lavil ek enn lot dan lakampagn.» Concernant les circonscriptions où poseront ces candidats.es en cas d’accord, il a fait la précision suivante : «Nounn soumett bann sirkonskripsion kot nou panse nou kapav fer diferans.»

 

«Ramass tou dimounn ?»

 

Néanmoins, il n’est pas question de rêver trop grand. Paul Bérenger a rappelé la difficulté d’établir la liste des candidats, alors qu’il était interrogé sur la possibilité d’accueillir d’autres groupes de l’opposition extra-parlementaire : «Ramass tou dimounn? Kot kapav fer sa zoto? Nous n’avons que 60 candidats à pouvoir présenter ! Mo swete profondeman ki ReA zwenn nou, me fode kapav», a-t-il confié en assurant qu’il n’y avait pas de malaise au sein des membres de l’alliance concernant l’accueil de ReA (même si cette coalition pourrait faire perdre des places sur la liste des candidats).

 

La question des tickets semble être au cœur de la gestation de cette nouvelle alliance. Même si ce n’est pas la plus importante, assure-t-on du côté du parti de gauche : «Le nombre de tickets reste secondaire, c’est un accord basé sur l’acceptation de ReA concernant la transition constitutionnelle et les réformes, entre autres, qui sont primordiaux», confie un de ses membres. Le discours officiel s’offre cette même approche. L’objectif d’une alliance avec le PTr-MMM-ND est «de positionner un bloc solide pour renverser ce régime qui ronge la notion même de notre démocratie si importante pour une île Maurice harmonieuse et paisible», explique Ashvin Gudday, membre du komite nasional de ReA.

 

C’est pour cela que, depuis août 2022, le parti appelle à une unification de l’opposition : «Nous avions constaté que le régime au pouvoir avait traversé une ou même plusieurs lignes rouges sous ce mandat.» Il évoque les scandales, une tendance totalitaire, les Kistnen Papers et l’assassinat de l’agent du MSM maquillé en suicide. Aujourd’hui, s’allier avec le PTr-MMM-ND semble être l’option la plus percutante : «Une chose est sûre ; il nous faut un vrai changement et renverser le régime en place est crucial. Il faudra une majorité de 3/4 pour implémenter les changements constitutionnels et pour cela, une collaboration avec le bloc PTr-MMM-ND reste l’option majeure. Le courant passe très bien. Nous sommes probablement à la veille d’un vrai miracle mauricien si nous arrivons à aboutir à une collaboration historique.» Une collaboration qui devra, néanmoins, se faire «dans le respect des valeurs de ReA». (voir hors-texte)

 

Une utopie ? Pour un ancien membre du MMM, l’alliance avec ReA, si elle aboutit, ne sera que cosmétique : «Le bloc politique de l’opposition a besoin de s’acheter une conscience écologique, de se rajeunir, de brasser plus large, de poser un discours d’unité, malgré tous les calculs communaux pour établir la liste des candidats…» Aujourd’hui, estime-t-il, le mariage des deux genres est une union non miscible : «Ce sont deux façons diamétralement opposées de concevoir la politique qui vont s’allier, n’est-ce-pas ? Pourquoi le plus fort devrait se plier aux exigences du plus petit une fois au pouvoir ? Je pense qu’Ashok Subron se fourvoie.»

 

À ReA, la probabilité d’une alliance avec la plateforme de l’opposition parlementaire n’offre pas une parfaite adhésion. Des voix se font entendre pour exprimer des oppositions concernant cette opposition qui n’a pas un passé irréprochable. Et dont la vision semble être si diamétralement opposée à celle de l’engagement pour la nature et les travailleurs. «On ne peut pas fédérer autour d’un seul désir : voir le MSM partir. Pour moi, ce n’est pas suffisant pour travestir mes valeurs», lance une proche du parti. Malgré les réassurances des faiseurs de cette alliance, ça ne croustille pas et ça ne pépite pas pour tous.tes.

 

Ashvin Gudday : «Toute collaboration se fera dans le respect de nos valeurs»

 

Membre du parti de gauche, il partage des bribes de la vision de sa formation politique et son espoir d’une coalition pour changer les choses.

 

Quelle est la vision de ReA pour le prochain gouvernement ?

 

ReA a proposé sa vision d’un gouvernement de transition qui devra implémenter des changements avec une nouvelle Constitution qui nécessitera des réformes fondamentales à plusieurs niveaux. Parmi ces principaux changements : une réforme électorale holistique qui en finira, surtout, avec le communalisme ancré dans notre système et qui s’inscrit dans le combat de ReA depuis 2005. Un programme de transition écologique juste, visant à établir l’équilibre entre la protection de l’environnement et le développement économique, dont le modèle est à revoir ; un engagement essentiel afin d’agir contre dérèglement climatique. Et cela passe par l’inscription du droit de la nature dans la Constitution. Il y a aussi la proposition d’introduire les droits socioéconomiques et culturels dans la Constitution. Et la nécessité de rétablir l’océan Indien comme étant une zone de paix qui évite tout conflit. ReA a également à cœur l’intérêt de la classe des travailleurs et a tout un programme bien ficelé. Bien évidemment, il y plusieurs autres axes comme les droits pour les femmes, une vraie politique de drogue pour mieux protéger la nation et les jeunes, ainsi qu’une meilleure redistribution de la richesse.

 

Et la politique, comment la faire autrement ?

 

Autre mesure phare que nous proposons c’est le right to recall. Elle vise à rendre les députés accountable. Ils seront sous stricte observation et en cas de faux-pas grave, ils risquent de perdre leur siège. Cela permettra de remettre le pouvoir de décisions entre les mains du peuple. Il pourrait révoquer un député qui a fauté à travers un mécanisme bien établi.

 

Pourquoi ces changements sont nécessaires ?

 

Il faut consolider le mauricianisme, lui permettre de prendre toute sa dimension. Il est là ; il existe. Rappelez-vous comment toute la nation a collectivement fabriqué des bouées de sarlon pour faire barrage à la marée noire qui a eu lieu à la suite du naufrage du Wakashio.

 

Et tout cela peut se faire avec le PTr-MMM-ND ?

 

ReA et ses militants ont multiplié les sessions de travail pour préparer leur programme. Cette vision a été communiquée aux leaders de la plateforme PTr-MMM-ND lors des deux rencontres. Les discussions progressent positivement. ReA reste fidèle à ses principes et valeurs idéologiques, et souhaite contribuer qualitativement afin de faire avancer le pays pour construire Enn Nouvo Moris. Et toute collaboration se fera dans le plus grand respect des valeurs que porte le parti depuis toujours.

 

Meeting La Louise PTr-MMM-ND : satisfaction et mise en garde des leaders

 

Succès d’affluence sur le terrain mais aussi sur les réseaux. C’est ce dont a parlé Navin Ramgoolam, lors du point de presse de la plateforme de l’opposition parlementaire, ce samedi 17 août. Néanmoins, il met en garde contre «bann manipilasion», évoquant, entre les lignes, les résultats d’un sondage publié cette semaine ainsi qu’une estimation de la foule du dimanche 11 août au meeting de La Louise qui n’ont pas convaincu le PTr-MMM-ND. «Nou kone ki zot pe fer: manipilasion, foss sondaz, fake news, foss fim. Malgré cette campagne de zett labou, je peux dire que le tsunami qui s’est levé pou balie zot lor lasenn politik.» Richard Duval et Paul Bérenger ont, également, salué la présence de la foule à La Louise. Pour le leader du MMM, il est important d’avertir la population, encore une fois : «Faites attention aux manipulations ; elles deviendront de plus en plus dangereuses. Des mercenaires vont inventer des sondages, des fake news…»

 

Prochains rendez-vous. Next meeting : le 22 septembre à Triolet. Et ensuite ? Direction Moka.

 

Il a aussi été question… De pénuries d’aliments, d’augmentations de prix. De l’exercice de révision salariale qui n’en est pas un, selon Navin Ramgoolam, avec l’engagement de la plateforme, l'opposition pou «regett tousala avek bann sindika» si elle rallie le pouvoir. Dans le même souffle, Xavier-Luc Duval et Adrien Duval ont également eu leur lot habituel de critiques.