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17 mars 2024 14:54
Tout d’abord, parlez-nous de votre nouvelle vie maintenant que vous n'êtes plus DPP ?
Depuis que j’ai pris ma retraite en tant que DPP, j’ai tourné la page. J’ai rejoint le cabinet d’avocats Temple Law et je suis également actif au sein de l’ONG Dis Moi qui milite pour la défense des droits de l’homme. Je vis selon mon rythme et je fais des choses que j’aime bien faire. Je vise un mode de vie sain.
Comment avez-vous vécu le fait de vous asseoir avec l’auteur et de vous livrer, des fois de façon très intimiste, sur tous les sujets qui parsèment le livre ?
Alain Gordon Gentil est un écrivain et journaliste très respecté. Je me souviens de lui, alors jeune journaliste, interviewant mon père sir Satcam pour le journal Le Mauricien. Il m’inspire confiance et je me suis laissé, dans une certaine mesure, guider par lui. Il a fait des publications similaires dans le passé, et j’ai aimé ses ouvrages. J’ai en tête L’incarné du Voyage sur sir Gaëtan Duval et La Passion en Héritage sur le parcours de Michel de Spéville, des Mauriciens remarquables.
Alain Gordon-Gentil vous demande plusieurs fois si cela vous intéresse d’entrer en politique et vous dites notamment : «Tout dépend de ce qui m’entoure», ou encore : «Je me suis déjà engagé à ma manière pour le pays, mais comment cela évolue, reste à savoir.» Est-ce annonciateur d'une nouvelle carrière qui va bientôt s’offrir à vous ?
Non pas vraiment ; il faut comprendre le contexte de ma réponse. J’ai grandi dans une ambiance politique et j’ai vécu de près la période précédant et suivant l’Indépendance. L’Indépendance fut un idéal pour bâtir une nation mauricienne, une île Maurice plurielle avec une identité mauricienne. Si nous avons réussi les défis économiques post-Indépendance, sur le plan politique, malgré nos 56 ans d’Indépendance, nous avons régressé, car la politique se conjugue aujourd’hui avec sectarisme. Ai-je tort de dire que de nombreux partis politiques, exception faite de Lalit et de Resistanz ek Alternativ, sont restés figés dans un système attrape-votes communal ? Ils n’arrivent pas à gérer une vision plus large sur un débat d’idées. Il me semble que l’absence d’une structure démocratique interne contribue à cet état des choses. Cela explique, dans une certaine mesure, pourquoi, quand ils arrivent au pouvoir, les réflexes restent sectaires, et la gouvernance est dictée par ces mêmes réflexes. Je suis le premier à admettre qu’il n’y a pas des solutions magiques à court terme face à cette problématique, mais il faut lancer le débat, ce que je fais dans le livre.
Pour aller plus loin, avez-vous été approché par un ou plusieurs partis politiques récemment ?
Non.
Toujours concernant la politique, vous parlez pas mal de réforme électorale, de financement de partis politiques, de l’émergence – ou pas – de nouvelles têtes, mais en fin de compte, quelles sont vos attentes et vos appréhensions quant à la campagne électorale à venir ?
C’est précisément une campagne qui, je l’espère va se faire en se basant sur un débat d’idées qui nous pousse à réfléchir sur notre avenir : où va se situer Maurice économiquement, écologiquement et constitutionnellement dans les 10 ou 15 prochaines années. Mes appréhensions : le facteur argent, l’ingérence d’une puissance extérieure, les fake news, le dérapage verbal, le non-respect des femmes candidates, le communalisme. En ce qu’il s’agit de l’argent, il n’y a pas de contrôle et il n’y pas non plus une autorité capable de faire respecter la loi concernant les dépenses électorales. Il y a, cependant, de nombreux moyens de contourner les limites prescrites.
Vous parlez des grands faits divers que sont les affaires Vanessa Lagesse, Harte, Kaya, l’Amicale ou même Sun Tan qui vous a valu une tentative d’arrestation, avec, bien sûr, votre analyse d'homme du judiciaire. Tout comme dans les derniers chapitres en anglais du livre, avec notamment des analyses sur l'affaire des Chagos et le droit à la vie privée… Est-ce la vocation du livre, ou l'une d'entre elles, d’essayer d'amener le lecteur à mieux comprendre le judiciaire à Maurice et à saisir les enjeux des dossiers dont vous parlez ?
J’ai consenti à la publication de ces articles à titre d’information, car ils abordent des sujets qui intéressent les Mauriciens et ont été rédigés après des recherches approfondies.
D’autres projets après ce livre ?
Oui. Cette année, avec des amis de Trou-d’Eau-Douce, nous allons construire et aménager une salle pour les enfants et les initier à des activités sportives et culturelles.
Ouvrage en vente dans les grandes librairies de l’île.
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