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26 mars 2014 16:17
Prenez un tube : la chanson Happy de Pharrell Williams, qui figure sur la bande originale du film Moi, moche et méchant 2. Ajoutez-y un clip original à l’optimisme communicatif et facile à reproduire. Saupaudrez de sourires et de bonheur. Secouez le tout et vous obtiendrez un craze, voire un phénomène, de quatre minutes, qui, sous l’appellation We are happy from, envahit la Toile depuis novembre 2013.
Le principe est simple : sur fond du succès de Pharrell Williams, des participants du monde entier dansent, chantent et expriment leur bonne humeur. Depuis le lancement du clip, plus de 300 vidéos Happy sont répertoriées sur le site www.wearehappyfrom.com. Y figurent des personnes qui se déhanchent en play-back sur la chanson aux quatre coins de la planète – à Tokyo, à Montréal, à Sydney et à Barcelone.
En France, la vague a déferlé sur toutes les villes : Paris, Bordeaux, Lyon, Angers et Le Havre notamment. Et, dans tous les clips, la positive attitude se partage et le nombre de vues sur YouTube varie selon les vidéos.
Maurice a aussi contracté le virus. Depuis quelques semaines, les productions locales (à découvrir sur YouTube) se succèdent : Happy we are from Mauritius, Mauritius is Happy-Pharrell Williams is happy ou encore Pharrell Williams-Happy we are from Mauritius Heritage Resort, pour ne citer que ceux-là.
Actuellement en tournage, Christopher Amurat, 20 ans, s’est aussi laissé contaminer. Loin de se contenter de rester derrière son écran, le jeune homme, qui travaille dans une boîte de production, a voulu participer au mouvement. Pas de gros moyens, juste quelques équipements et des amis. Depuis le début du mois de mars, caméra à la main, il n’hésite pas à prendre le bus pour sillonner l’île afin de tourner sa vidéo : «Mon idée, c’est d’aller dans différentes régions du pays et que tout le monde participe et partage sa joie de vivre.»
C’est sur une page Facebook, Mauritius is happy, que tout se passe, ou presque : «J’y ai mis mon numéro de téléphone et j’invite tous les Mauriciens à me rejoindre dans un lieu. J’ai commencé à Port-Louis où j’ai tourné au Caudan. Des gens, venant de partout, sont très emballés quand je les approche.» Il suffit ainsi à Christopher de mettre de la musique et de lancer son «on tourne» pour que les figurants se mettent en mode happy.
Dans sa vidéo, on retrouve des décors de l’île. Ces dernières semaines, Christopher a été tourner à Bagatelle ou encore à Rose-Hill. Hier, c’est à Curepipe qu’il a tourné : «Je veux vraiment montrer les Mauriciens dans leur décor, tout en les montrant au monde. Je pense mettre la vidéo sur le site officiel, celle d’une île Maurice heureuse, souriante et colorée.»
Ce sont autant de raisons qui ont motivé Sonia Desvaux, 40 ans, et sa petite famille – Patrick, 48 ans, Chloé, 15 ans, Coralie, 8 ans, et Clara, 2 ans – à rejoindre Christopher dans son aventure. «Je n’ai pas hésité une seconde lorsque la question de participer au clip s’est posée», dit-elle. C’est donc avec sa tribu et du bonheur à revendre qu’elle est partie à Ebène pour apporter sa pierre au projet de Christopher : «Je trouve que c’est une belle idée. C’est bien, des fois, de se dire qu’on est heureux d’être là, de vivre et de sourire malgré tout ce qu’on entend ces derniers jours à Maurice ou dans le monde, avec la montée de la violence, les agressions, etc.»
Si Christopher se donne jusqu’à la fin du mois pour tout mettre en boîte, il continue, en attendant, sa tournée de l’île. «Aujourd’hui, je serai à Trou-d’Eau-Douce», dit-il. Avec le tube de Pharrell Williams qui tourne en boucle derrière lui, pour inviter toux ceux qui le veulent à entrer dans sa danse !
En mode «selfie»
Les autoportraits réalisés avec un smartphone sont aussi omniprésents sur la Toile. Ces selfies sont partout. La chanteuse anglaise Jessie J se casse un ongle ? Et hop, un selfie. Justin Bieber se met du gel ? Encore un selfie. Michelle Obama, Nadine Morano et le pape François se sont même prêtés au jeu. Maurice est aussi à la page. Ils sont nombreux, les internautes, à être adeptes de cette nouvelle façon de se vendre. D’ailleurs, la boîte de communication Blast Communications a organisé un coucours, selfiemoris, pour inviter les Mauriciens à partager leurs vidéos.
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