Quand les collégiens s’amusent avec les tablettes tactiles

1 juillet 2014 02:57

Depuis le début de la distribution des tablettes tactiles dans les collèges de l’île, cette mesure n’a cessé de faire polémique. Quel est votre avis sur le sujet ?

Dharam Gokhool : Tout ce qui est arrivé démontre que le projet a été mal préparé. A  l’origine, les tablettes auraient du être allouées aux étudiants de Lower VI. C’est-à-dire à des élèves plus matures qui se seraient servi de cet outil pour faire des recherches. Or M. Bunwaree n’a pas voulu travailler selon la formule que j’avais proposée quand j’étais ministre de l’Education et a préféré lancer le projet avec les étudiants de la Form IV, sans formation préalable et avec le résultat que l’on connaît.

Tony Wong Ah Sui : Nous avons entendu beaucoup de choses depuis que les tablettes tactiles ont été distribuées dans les collèges. Dans l’ensemble, c’est une mesure qui a été bien accueillie et qui fait son chemin.

Les conditions d’utilisation n’ont pas été respectées par certains collégiens. Qu’en pensez-vous ?

Dharam Gokhool : La cause, c’est qu’aucune formation n’a accompagné la mise en place de ce projet. En plus des failles dont il est question, le projet a aussi accusé beaucoup de retard. C’est l’exemple même d’un dossier mal géré qui a occasionné beaucoup de dépenses. 

Tony Wong Ah Sui : Ce qu’on a entendu ces derniers temps est quelque chose qui était prévisible. La plupart des jeunes sont «technology litterate» et s’intéressent de très près à tout ce qui touche les nouveaux gadgets. Dans un certains sens, on peut dire que ce qui est arrivé démontre que nos jeunes ont des aptitudes dans le domaine informatique. Ce qu’il faut, là, c’est miser sur l’éducation et leur faire comprendre que ces tablettes leur ont été allouées uniquement pour fonctionner selon certains paramètres. Il y a tout un travail à faire pour responsabiliser les collégiens.

Faut-il, selon vous, maintenir ce projet ?

Dharam Gokhool : À mon avis, non. Je suis pour qu’on cherche d’abord à développer une culture de l’informatique au sein des établissements scolaires. C’est-à-dire aménager une salle avec tous les équipements et la technologie moderne pour pouvoir mieux préparer nos jeunes aux défis de demain. Ce serait aussi une façon d’avoir plus de contrôle.

Tony Wong Ah Sui : Il y a certes eu des couacs, mais je ne pense pas qu’il faille aller jusqu’à interdire ce projet. Nous vivons dans un monde qui est de plus en plus tourné vers la technologie. Les tablettes ont tout à fait leur place dans nos établissements scolaires car, à travers elles, c’est investir dans une nouvelle façon d’éduquer mais aussi d’apprendre. Avec l’avènement de l’informatique, on pourra difficilement faire sans.