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30 novembre 2016 12:35
«Je suis très reconnaissante vis-à-vis du pape qui a reconnu son travail. C’est une bénédiction.»Philomène Avrillon parle de son grand frère que le pays appelle depuis la semaine dernière le cardinal Maurice Piat. Depuis l’annonce de cette bonne nouvelle, sa famille et elle sont passées par toutes les émotions. «J’ai d’abord cru que c’était une farce quand j’ai appris la décision du saint-père», confie Philomène qui, le samedi 19 novembre, a vécu intensément chaque étape de la cérémonie, à la place Saint-Pierre, durant laquelle le pape François a créé 17 nouveaux cardinaux, dont son frère.
«Face à ses nouvelles responsabilités, je sais qu’il fera ce qu’il faut : être au service de son église»,confie cette habitante de Grand-Gaube, émue. «On est une grande famille mais la plupart sont à l’étranger. Je suis la seule sœur ici. Quel bouleversement cela a créé quand la nouvelle est tombée. Tous venaient aux nouvelles. C’est un honneur auquel on ne s’attendait pas. Vu son âge, Maurice était obligé de prendre sa retraite. On s’attendait à ce que le pape lui dise de rester un peu. Quand il a lancé le projet Kleopas, on croyait que ça allait être son dernier accomplissement pour couronner ses 25 ans d’épiscopat mais voilà que le pape lui propose de rejoindre sa garde rapprochée.»
Philomène se dit «touchée» par l’engouement des Mauriciens. «J’ai eu des contacts avec ses professeurs, avec des gens qu’on avait perdu de vue et qui se sont manifestés pour nous dire leur bonheur et leur fierté. Les Mauriciens, de tous milieux, partagent la joie de l’église.»
Depuis l’enfance, Maurice et elle partagent une belle relation :«On était huit enfants. Maurice est la cadet et moi, la quatrième. À l’époque, nous étions à Beau-Bassin et fréquentions la paroisse de Notre-Dame de Lourdes où on côtoyait Souchon et Margéot. Maurice et moi étions très proches.»Mais comme tous les frères et sœurs, ils se disputaient de temps en temps : «Il y a un épisode de notre enfance qui m’a particulièrement marquée. Un jour, lors d’une petite bagarre, je lui ai donné un coup de pied au genou. C’est la première et seule fois où je l’ai vu pleurer. Depuis, on ne s’est plus jamais disputés.»
Philomène se rappelle bien du jour où Maurice a fait part de sa décision d’être prêtre :«Au collège Saint Esprit, il était dans la même classe que Philippe Goupille et Gérard Sullivan dont il était très proche. On a très vite compris que ça allait être son choix. Quand on a su, c’était évidemment une grande joie pour nous. Ça nous a fait plaisir, même si nous étions étonnés qu’il intègre la communauté des spiritains.»
Autre moment fort dont elle se souvient, c’est l’ordination de son frère : «C’était en 1970 et j’étais sur le point d’accoucher. Mais je n’ai pas voulu rater la cérémonie. Mon médecin m’avait dit qu’il était paré à toute éventualité. Heureusement, tout s’est très bien passé. J’ai pu assister à la cérémonie et le bébé est né peu de temps après.»
Dans la famille, tous, souligne Philomène, ont un profond respect pour celui qui est désormais cardinal. «Les neveux et nièces l’appellent Momo. Ils savent qu’ils peuvent se tourner vers lui quand ils ont besoin d’un conseil.»
Après les moments vécus à Rome durant la semaine écoulée, c’est à Marie-Reine-de-La-Paix que Philomène vivra la grande messe du cardinal Piat chez nous avec tous les Mauriciens rassemblés. Elle n’a aucun doute qu’elle passera à nouveau par toutes les émotions. «Je lui souhaite beaucoup de courage dans ses nouvelles responsabilités.»
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