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6 avril 2015 12:24
Comment vous sentez-vous après avoir été reconduit, une nouvelle fois, à la tête de la Government Services Employees Association ?
Pour la petite histoire, j’ai rejoint le mouvement syndical en 1977. En 1981, j’ai occupé le poste d’assistant secrétaire au sein de la Government Services Employees Association (GSEA). J’ai, par la suite, occupé plusieurs fonctions : secrétaire général, vice-président et Organising Secretary. En 1992, j’ai été Acting President pendant six mois et c’est le 17 mars 1993 que j’ai été élu président pour la première fois. Aujourd’hui, cela fait 22 ans que je suis président de cette instance et j’en suis à mon douzième mandat. J’accueille mon élection avec satisfaction. Cela veut dire que mes délégués ont confiance en moi.
Pourquoi vous êtes-vous présenté à nouveau ?
La GSEA existe depuis 1945 et l’organisme travaille avec tous les grands ministères. Nous avons 150 branches et j’estime que, pour être à la tête d’un tel organisme, il faut beaucoup de sacrifices, d’investissement personnel et de doigté dans la négociation. J’ai le soutien de mes membres, j’aime travailler, j’aime foncer et je suis très engagé. Donc, je me suis présenté à nouveau, car j’estime que je suis encore capable de faire mon travail. Et, à la GSEA, il n’y a pas eu de vire mam.
N’avez-vous pas pensé à passer
la main ?
Nous sommes arrivés à un stade où il faut, certes, surfer sur la vague du changement. Mais ça ne doit pas se faire comme ça, sans préparation. Un bon leader doit s’assurer de la relève et ce n’est pas possible pour moi de laisser le syndicat entre les mains de n’importe qui. J’ai été élu avec 95 % des votes, ce qui fait qu’on me soutient dans mon travail. Je vais donc m’atteler à bien le faire, comme toujours, tout en m’assurant de préparer la relève. Nous sommes déjà dans un mood de changement, puisque nous accueillons de plus en plus de sang nouveau.
Quel bilan faites-vous de vos années à la tête de la Government Services Employees Association ?
À la GSEA, nous prônons une approche apolitique et nous travaillons et négocions dans le respect mutuel. Nous privilégions le dialogue. Nous croyons donc d’abord dans le dialogue, mais il nous est aussi arrivé de descendre dans la rue pour marcher et faire entendre nos voix. Quand il le faut, nous avons aussi recours aux voies légales. Nous sommes le premier syndicat au monde à avoir reçu l’identification ISO en 2006. Nous avons notre quartier général à Beau-Bassin, un bureau à Port-Louis, un deuxième à Port-Mathurin.
Nous avons aussi un fonds que nous mettons à la disposition de nos membres, de même qu’une salle à louer. Notre bureau est parfois ouvert jusqu’à 19 heures et les samedis. Notre mission, ce n’est pas uniquement de s’occuper des intérêts en termes de salaire et des conditions de travail des fonctionnaires. Nous nous battons pour leur bien-être. Nous comptons, à ce jour, 10 000 membres et nous veillons à ce que leurs droits soient respectés. Nous nous assurons aussi de responsabiliser les fonctionnaires et, au sein de l’organisme, nous misons sur la formation.
Que comptez-vous amener de plus à l’association ?
Je vais continuer à défendre tous les membres avec la même vigueur de mes débuts et je m’en sens capable. Parmi les défis qui nous attendent et les dossiers que je vais suivre de près : le rapport du PRB, les amendements des lois du travail, la Public Gathering Act et le Public Service Bill. La formation reste aussi un besoin et un aspect qui mérite que je m’y attarde. Il faut veiller à ce qu’il y ait de la formation régulière dans la fonction publique. Il nous faut aussi revoir notre stratégie de communication, impliquer davantage de jeunes et de membres en général dans nos activités. Il faudra aussi miser sur la formation par rapport à la négociation collective. C’est une année importante pour la GSEA qui va fêter
ses 70 ans. Certainement, des activités vont suivre pour marquer ce tournant dans la vie du syndicat.
Bio express
À 52 ans, marié et papa de deux enfants, il est actuellement à la tête de la Government Services Employees Association, de la State Employees Federation et du Conseil des syndicats.
Ma semaine d’actu
Quelle actualité locale a retenu votre attention cette semaine ?
J’ai suivi de près l’affaire Betamax dans laquelle se retrouve Soopramanien Kandasamy Pather, l’ancien Permanent Secretary au ministère des Infrastructures publiques. En suivant cette actualité, je me suis demandé si ce n’était pas le moment pour que les syndicats de la fonction publique se rassemblent et parlent d’une seule voix.
Quel fait international a retenu votre attention ?
Je dirai le crash de l’A320 qui a coûté la vie à 150 personnes, sans doute provoqué volontairement par un copilote de la compagnie. Je trouve ce qui est arrivé très triste. Et je pense que cette affaire fait réfléchir sur la nécessité d’avoir un dossier complet sur une personne au moment de son embauche.
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