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29 janvier 2023 13:11
Ils se nomment Ayush, Meghna, Maariah et Yuvashini. Quatre étudiants qui ont comme point commun de s’être retrouvés au coeur de l’événement du mardi 24 janvier : la réalisation d’un drapeau humain – notre quadricolore rouge, bleu, jaune et vert, plus le mât qui était blanc – par 6 145 collégiens au stade Anjalay, à Belle-Vue. Un exploit qui est entré dans le Guinness Book of Records (le record était auparavant détenu par l’Inde avec 5 885 étudiants) et qui s’inscrit dans le cadre des festivités de nos 55 ans d’Indépendance. Sur place, Pravin Patel, Adjucator au Guinness World of Records, a avalisé le record et remis le certificat au Premier ministre Pravind Jugnauth.
C’est environ une semaine auparavant que nos quatre interlocuteurs se sont retrouvés propulsés dans le drapeau time. «Au collège Hindu Girls, notre prof de Physical Education cherchait des élèves pour l’événement. C’était plutôt excitant, vu le nombre de personnes impliquées. On était le blanc du mât», nous dit Meghna Seewoosungker, 16 ans, en Grade 11. Yuvashini Padiachy, 15 ans et en Grade 10 au Ébène SSS Girls, s’était, elle, vu attribuer la couleur jaune : «C’était une belle occasion de faire parler notre patriotisme.»
Jour J. Tous à bord du school bus ! Ayush Jhurree, 17 ans, en Grade 12 au Collège Royal de Port-Louis, se rend à Belle-Vue avec 105 autres élèves de son école. Ils seront la couleur bleue. «L’activité était dense à notre arrivée mais c’était très bien coordonné.» Vite, chacun reçoit un petit band pour pouvoir entrer ainsi qu’un hoodie de la couleur correspondante. Maariah Myram, 15 ans, en Grade 9 au collège Muslim Girls, est aussi de la couleur bleue : «Il faisait chaud vu que nous devions être plus ou moins compacts. J’avais très soif mais vu que je suis une personne très athlétique, je n’ai eu aucun problème à rester debout pendant une bonne heure.»
Et maintenant, on ne bouge pas ! C’est le moment de filmer le drapeau humain géant. Un petit drone va capter les images. Tous ont conscience de vivre un moment important, même si la fatigue se fait sentir. «C’était un peu inconfortable mais je prenais part à un événement de grande envergure», confie Maariah. Certains avaient pris leurs dispositions. «Notre prof nous avait donné du glucose juste avant de venir. Et comme on était parmi les premiers arrivés, on a dû passer plus d’une heure debout», nous raconte Meghna. Mais le jeu en vaut la chandelle.
Les images du drone, impressionnantes, sont finalement dans la boîte ! Un hélicoptère survole aussi la scène. Le record est confirmé. Selfie avec le Premier ministre, remise du certificat sous les acclamations, et c’est le moment de remonter à bord des bus scolaires, où attendent des food packs.
Et c’est là que la polémique commence. Plusieurs montrent du doigt le repas offert, notamment du pain avec de l’aubergine grillée ou du margoze ou encore du riz et du margoze. Nos étudiants en pensent quoi ? «J’avais apporté ma propre nourriture, je ne savais pas qu’on aurait ces food packs mais j’ai eu du pain avec du fromage, c’était bon», souligne Meghna. Même son de cloche du côté de Yuvashini : «J’avais aussi apporté à manger mais j’ai eu un pain et des muffins…»
Ayush et Maariah ont eu moins de chance. Cette dernière confie : «J’ai emmené le food pack chez moi. C’est là que j’ai constaté que c’était du pain avec de l’aubergine grillée. J’ai mangé un bout mais j’ai dû le recracher car ce n’était pas très bon. Je précise toutefois que cet épisode n’est pour moi qu’un détail, vu l’ampleur de l’événement auquel nous avons participé.» Ayush non plus ne s’attarde pas sur cette histoire de nourriture : «L’aubergine était un peu crue (rires) mais je n’ai pas été difficile et on a fait un record mondial quoi ! Un pain pas terrible n’est finalement qu’un détail face à ce qu’on a accompli…»
Six milliers de jeunes compatriotes qui établissent un record mondial et de la nourriture controversée… En tout cas, cette journée du 24 janvier a été inoubliable à bien des égards…
Des buzz négatifs : nourriture pas appréciée (pain à l'aubergine, margoze, etc.), en plus de fautes dans le certificat temporaire remis (Belle-Rue Harel au lieu de Belle-Vue Harel). Tout d’abord, l’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM) a émis un communiqué pour apporter quelques éclaircissements : «Compte tenu des exigences de cette matinée - une livraison à 8h30 pour un repas à être servi à 11 heures - 34 hôtels et restaurants ont pu soutenir l’initiative. Dans un souci de maintien des conditions sanitaires des aliments, les organisateurs ont retenu la proposition d’un pain végétarien, d’un fruit et d’un gâteau sec dans chaque pack (…) L’AHRIM regrette que certains étudiants n’aient pas été satisfaits de leurs packs déjeuner. (…) L’AHRIM souhaite, enfin, rétablir certaines inexactitudes (…) D’une part, il ne s’agissait pas d’un “contrat” rémunéré mais d’un parrainage. D’autre part, ces repas n’étaient pas emballés dans “du papier journal” (…) Il s’agit d’emballages alimentaires, avec des imprimés “effet papier journal”. Ces emballages sont aujourd’hui couramment utilisés dans les bistrots et les fast-foods.»
Le ministre des Arts et du patrimoine culturel, de son côté, a tenu une conférence de presse pour essayer de mettre le point sur les «i», et demander aux Mauriciens d’être indulgents. Concernant l’erreur de frappe sur le certificat temporaire, il a déclaré que c’est «dommage que dans un moment de célébration, l’attention soit déviée vers une polémique inutile». Il a aussi montré le nouveau certificat préliminaire avec la rectification.
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