Publicité
22 juin 2015 01:15
Aux soins intensifs de l’hôpital de Flacq, Sherley, 11 ans, s’accroche et se bat de toutes ses forces. Après trois jours dans le coma, l’adolescente a enfin ouvert les yeux le samedi 20 juin. Au grand soulagement de ses parents qui craignaient le pire. Mercredi, lorsque nous rencontrons Sameer et Shenaz, âgés de 41 et 36 ans, ces derniers prient, espèrent. «On fait confiance à Allah. C’est lui qui sait ce qui est réservé à ma fille. Les médecins ont fait tout leur possible et se sont très bien occupés d’elle. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à attendre», témoigne Sameer, le père de Sherley.
À leur domicile, à Providence, Quartier-Militaire, le temps s’est arrêté. La sœur aînée de Sherley, 15 ans, ne vit pratiquement plus depuis que celle-ci a été victime d’un accident. Il lui est même impossible de se rendre au collège tant elle est affectée par toute cette affaire. «Elles fréquentent le même collège, vont à l’école chaque matin et rentrent à la maison toujours ensemble. Sauf lorsque ma fille aînée a ses leçons particulières», raconte Shenaz, les larmes aux yeux.
Le lundi 15 juin, elle a le choc de sa vie lorsque sa belle-sœur Nafisah lui apprend par téléphone que Sherley vient d’être victime d’un accident. Il est alors aux alentours de 15h30. «Elle rentrait chez elle après m’avoir rendu visite dans l’après-midi. Je la regardais partir lorsqu’une voiture, avec deux personnes à son bord, s’est dirigée droit vers elle, l’a heurtée de plein fouet et projetée contre un mur, témoigne Nafisah. Le conducteur s’est arrêté quelques mètres plus loin. Au même moment, un véhicule de la police passait par là. Les policiers ont alors transporté Sherley à l’hôpital en compagnie de sa mère.»
Entre-temps, le conducteur de la voiture, Vikashsen Radha, un policier de 39 ans, est interrogé par ses collègues et soumis à un alcotest qui se révèle positif. Toutefois, il affirme aux policiers que c’est son cousin Sujit Rughoo qui était au volant. Interrogé à son tour, ce dernier confirme que c’est bien lui qui conduisait au moment des faits. Mais ils sont vite démasqués par deux témoins qui identifient formellement Vikashsen Radha comme le conducteur et Sujit Rughoo comme le passager.
Les deux hommes ont été traduits en cour sous une charge provisoire d’entente délictueuse avant d’être libérés après avoir payé une caution de Rs 25 000 chacun et signé une reconnaissance de dette de Rs 200 000 pour le policier et Rs 100 000 pour son compagnon de route.
Les parents de Sherley réclament, eux, justice pour ce qui est arrivé à leur enfant. «Boire et conduire n’ont jamais fait bon ménage. Je demande à ce policier de prendre ses responsabilités afin d’éviter d’autres drames à l’avenir. Il est peut-être père de famille lui-même et je ne pense pas qu’il aurait souhaité qu’un tel malheur arrive à son enfant», avance Sameer, révolté. Au-delà de tout, sa femme et lui n’espèrent qu’une chose : que leur petite boule d’énergie s’en sorte.
Publicité