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6 avril 2020 14:10
Elle était attendue. Beaucoup l’ont redoutée aussi... Car s’il y a bien une chose qui a monopolisé l’attention cette semaine, mis à part les tristes chiffres liés au coronavirus et tout ce que cette crise sanitaire a emmené dans son sillage, c’est la réouverture des supermarchés – selon certaines normes de sécurité – le jeudi 2 avril.
Elle était au cœur des conversations et des préoccupations car beaucoup, pris de court par la décision des autorités de fermer tous les commerces, attendaient avec impatience ce moment pour se ravitailler. Cette réouverture des supermarchés a aussi alimenté les réseaux sociaux avec des photos et autres vidéos de files d’attente interminables devant et aux alentours des supermarchés, sans oublier les clichés de foules qui ont suscité beaucoup de réactions d’internautes et d’autres citoyens qui voient dans ces rassemblements un moyen de propager le virus qui tient actuellement le pays en haleine. Certains pointant même du doigt l’indiscipline de certains qui ne respectent pas les consignes. Bref, beaucoup de Mauriciens se sentent définitivement concernés par cette décision du gouvernement parce que, depuis la réouverture, ils ont bravé les risques, tout en se protégeant, en allant se ravitailler alors que le «restez chez vous» est devenu plus que jamais le mot d’ordre pour faire reculer la progression du Covid-19.
Certains ont critiqué l’organisation dans certaines enseignes ou encore le «manque de responsabilité» de quelques acheteurs de par leur non-respect des consignes, alors que d’autres ont salué l’effort déployé pour le bon déroulement des choses dans certains lieux pris d’assaut. En tout cas, ils sont nombreux à dire qu’ils ne sont pas prêts d’oublier cette «expérience shopping» pas comme les autres, à la fois stressante et épuisante à cause des longs moments dans les files d’attente.
«J’appréhendais beaucoup le shopping, jusqu’à en perdre le sommeil la veille. Comment ça va se passer ? Vais-je prendre assez de précautions ? Comment protéger ma famille en sortant ?» s’est demandée Daphnée Étiennette-Adelaïde qui a été dans un supermarché dans le centre de l’île. Alors que les commerces ouvrent à 9 heures, elle s’est déplacée plus tôt, jeudi : «Je suis arrivée sur place à 7h15 et il y avait à peu près 20 personnes devant moi. Les caddies étaient prédisposés, prenant en compte 1 mètre de distance entre chaque personne. J’étais agréablement surprise de voir que ceux qui étaient là suivaient à la lettre les directives. Après quelques heures d’attente, après le contrôle de température et la vérification de notre identité à l’entrée, je me retrouvais à l’intérieur pour 30 minutes chrono.»
Daphnée s’était bien organisée pour ce moment qu’elle craignait tant : «J’avais au préalable fait une liste mais je n’ai pas eu le temps de vérifier. J’ai fait rayon par rayon, tout en espérant ne rien oublier. Mais je me suis tout de même attardée au rayon bébé car je recherchais des produits spécifiques pour mon petit. 20 minutes après, j’étais à la caisse. J’aimerais saluer tous les employés du supermarché car tout était très bien organisé pour que nous ne perdions pas de temps à l’intérieur. Chapeau bas aussi aux policiers qui ont été d’une grande courtoisie. Je ne vais pas y retourner de sitôt, à moins que mon fils manque de quelque chose.»
Salonee, qui a, elle, affronté son shopping vendredi, s’est rendue dans un supermarché se trouvant dans un grand centre commercial : «Je n’ai jamais fait mes courses comme ça et pourtant, j’adore les supermarchés. Il y avait une vraie pression à l’intérieur. Je suis arrivée une heure avant l’ouverture en me disant que c’était raisonnable mais il y avait au moins 200 personnes devant nous», raconte la jeune femme qui souligne toutefois que les choses se sont quand même enchaînées assez vite.
Salonee n’est pas près d’oublier cette journée très particulière pour elle : «C’était une expérience inédite et je vais m’en rappeler pendant bien longtemps. J’ai aussi remarqué que certains prix n’étaient pas affichés et que le prix total de mes courses a doublé ce mois-ci. Ce n’est pas normal.» Ravitaillée, elle ne compte pas mettre le nez dehors de sitôt. «Il fallait qu’on passe par là pour qu’on puisse s’en sortir. Maintenant, on n’a plus d’excuse. Les autorités ont rouvert les supermarchés pour permettre aux Mauriciens de faire leurs courses. C’était nécessaire. C’est fait ! Maintenant, on reste à la maison», conclut Salonee, encore sous le coup de l’émotion de «cette expérience de shopping pas comme les autres»...
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