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Réouverture : les commerces à l’heure des préparatifs

11 mai 2020

Les boulangeries pourront à nouveau recevoir leurs clients selon un ordre alphabétique.

Un soulagement. Un regain d’espoir. C’est ce que symbolise le retour au travail pour plusieurs commerçants qui avaient été contraints de fermer leur commerce à cause de la crise sanitaire. Après plusieurs semaines de fermeture, ils pourront recommencer à opérer à partir du 15 mai. La reprise, comme l’a décidé le gouvernement, se fera de manière progressive et contrôlée. Les boulangeries, poissonneries, salons de coiffure, quincailleries et autres pourront ainsi recommencer à travailler après avoir passé deux mois dans l’impasse. À quelques jours de cette reprise tant attendue, synonyme d’espoir pour leur business, ces commerçants se démènent pour planifier, réorganiser et réadapter le travail dont le fonctionnement a changé du tout au tout avec la crise sanitaire.

 

À la Quincaillerie Soogumbur à Quatre-Bornes, Manish et son équipe s’activent à tout mettre en place pour le jour J. Heureux de reprendre le travail après des semaines d’incertitude, ils savent néanmoins que les choses ne tourneront plus comme avant. S’ils sont soulagés de pouvoir ouvrir leur quincaillerie de nouveau, ils savent aussi, souligne Manish Soogumbur, que les règles sanitaires strictes sont une condition qu’ils doivent à tout prix respecter. «Nous prenons toutes les dispositions nécessaires. Nous allons mettre en place un système bien défini comme préconisé par le gouvernement. Les gens devront se munir de masques et respecter le système d’ordre alphabétique et le social distancing.»

 

Pour ce qui est de l’équipe, les mêmes règles seront appliquées. Les employés tourneront selon un système de rotation. «Nous avons déjà fait provision de masques et de hand sanitizer.» Outre ce nouveau challenge, l’équipe de la Quincaillerie Soogumbur devra faire face à d’autres difficultés dont une probable augmentation des fournitures, comme l’explique Manish. «Certains produits manquent à l’appel et nous avons constaté une hausse des prix chez les fournisseurs. Cela aura certainement une incidence.»

 

Chez Planet Pharma, une chaîne de pharmacies à travers l’île, les activités reprendront graduellement aussi. Même si elles ont ouvert tous les jours pour permettre l’approvisionnement des médicaments, elles accueilleront plus de clients à partir du 15 mai, selon les règles établies. «Nous aurons des horaires spécifiques avec un personnel réduit. Évidemment, notre personnel travaille avec toutes les mesures de précaution nécessaires, comme les masques, les gants et autres», souligne Atish Bhundun.

 

Du gel hydroalcoolique sera aussi mis à disposition des clients ainsi que des petits contenants pour les transactions d’argent, tout ceci afin d’éviter les contacts directs. Le seul défi auquel les pharmacies font face en ce moment, poursuit Atish Bhundun, c’est l’augmentation du prix du fret qui a entraîné une hausse des prix des médicaments. «Certaines personnes peuvent penser que les pharmacies essaient de faire du profit en cette période de crise mais ce n’est absolument pas le cas. C’est une tendance mondiale.»

 

Les mêmes règles s’appliquent chez Adil et Mehzabeen Peerally, propriétaires de la boulangerie Le Moulin de Pain, qui s’activent à tout mettre en place pour la réouverture prévue. Au cours de ces dernières semaines, la boulangerie a uniquement travaillé pour fournir les supermarchés. L’annonce du gouvernement permettant aux boulangeries d’ouvrir à nouveau a été pour eux une bonne nouvelle. Ainsi, comme les autres, ils pourront, dans quelques jours, recommencer à recevoir leurs clients dans leur boulangerie à St-Pierre. Tout a été mis en place pour faire respecter la distanciation sociale et l’ordre alphabétique selon lequel les clients devront s’y rendre. «Nous allons placer des marquages au sol et ne prendre que quelques clients à la fois à l’intérieur de la boulangerie», lance Mehzabeen Peerally. 

 

Deux jours avant l’ouverture de son salon de coiffure, Roshnee n Rav Hair and Beauty Parlour à Curepipe, Roshnee Nunkoo compte, pour sa part, procéder à un grand nettoyage de son local afin de tout désinfecter. En effet, malgré la demande, la coiffeuse a prévu de prendre un client à la fois afin de limiter au maximum le nombre de gens à l’intérieur de son salon. Elle respectera, assure-t-elle, scrupuleusement les règles sanitaires. «Il faudra porter le masque et des gants. Les clients devront aussi respecter le social distancing.» Après deux mois de fermeture, elle a hâte de reprendre le chemin du travail mais elle sait que les choses vont changer. «Après des semaines très difficiles, je suis soulagée de pouvoir reprendre mon activité. Au cours de ces dernières semaines, il n’y a eu aucune entrée d’argent.» C’est, dit-elle, une lueur d’espoir après des semaines de crainte et de doute.

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