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24 avril 2022 14:19
Inacceptable. C’est ainsi que jugent le Mauritius Turf Club (MTC) et sa subsidiaire, la MTCSL, certaines conditions figurant dans le contrat pour leur licence d’opération, que l’organisateur des courses a par ailleurs refusé de signer vendredi. Une décision qui intervenait une semaine après l’annonce par Wayne Wood, patron de la Horse Racing Division (HRD), lors du lancement officiel de cette entité, de l’approbation de la Gambling Regulatory Authority (GRA) pour l’emission de la horse racing organiser license de la MTCSL.
Au cours d’une semaine folle entre le régulateur et l’organisateur des courses, avec plusieurs déplacements de représentants de la MTCSL vers la Newton Tower, siège de la GRA, les deux organismes ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur les conditions pour la reprise de l’activité hippique. En cause, plusieurs désaccords, dont deux sur lesquels la GRA et la MTCSL sont diamétralement opposées. Et qui au final ont eu raison du coup d’envoi de la saison, prévu pour hier.
Du côté de l’instance régulatrice, on met en avant le fait que les conditions imposées pour la licence d’opération de la MTCSL ne font que refléter les paramètres de la loi à travers la GRA Act, amendée en août dernier avec notamment l’annonce de la création de la HRD, qui est opérationnelle depuis janvier dernier. Car l’une des plus grosses pommes de discorde entre la GRA et le MTC demeure l’utilisation des infrastructures le jour des courses. Car, s’il est bien fait provision que l’organisateur devra mettre celles-ci à la disposition de la HRD, l’absence de précision sur un quelconque dédommagement dans les textes de loi invite à une interprétation différente des parties concernées.
Rs 1 million. C’est plus ou moins la somme que le MTC-MTCSL envisageait de réclamer comme «retainer fee» à la GRA-HRD. S’il semblait que les deux parties étaient d’avis de laisser le soin à la Cour suprême de trancher sur la question, le fait que cette condition ait été malgré tout incluse dans les conditions de licence a semble-t-il mis le feu au poudre. Idem pour le programme officiel des courses, qui était jusqu’ici la propriété du MTC-MTCSL, avant que les amendements à la GRA Act ne fassent basculer cette responsabilité sur la HRD.
Pour l’organisateur des courses, cela est tout simplement impensable, d’où sa démarche d’entrer une action en cours mardi dernier pour réclamer des réparations, estimées à plus de Rs 7,3 milliards. En conférence de presse vendredi, Jean-Michel Giraud, président du MTC, a d’ailleurs estimé que l’inclusion de ces deux conditions tendaient à vouloir piéger le MTC-MTCSL, d’où leur refus de se soumettre aux conditions de la licence d’opération.
Cette impasse, qui semblait de plus en plus inévitable dans le giron, a ainsi motivé les entraîneurs de chevaux à changer leur fusil d’épaule. Alors que la majorité des coursiers était à un stade avancé de leur préparation, les entraîneurs ont décidé unanimement de lever «à contrecœur» le pied pour économiser les coûts dans l’entraînement et l’alimentation de ces athlètes, le temps qu’il y ait une meilleure visibilité en ce qui concerne la reprise de l’activité hippique, peut-on ainsi lire dans le communiqué qu’ils ont émis vendredi dernier.
Il faudra, probablement, des mois pour remettre les chevaux dans des conditions de courses, estiment les entraîneurs. «Quand deux éléphants se battent, l’herbe en souffre». Reste à savoir s’il restera encore du gazon quand le conflit entre la GRA et la MTC arrivera à son terme.
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