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6 mars 2022 15:59
Ça y est ! Ils sont officiellement à la barre de l’Assemblée régionale de Rodrigues. Après leur élection et d’intenses négociations pour l’allocation des sièges, Johnson Roussety et Franceau Grandcourt sont désormais en fonction. La prestation de serment a eu lieu ce samedi 5 mars à Port-Mathurin, cérémonie à laquelle Xavier-Luc Duval, leader du PMSD, et le président de la République, Pradeep Roopun ont assisté.
Le dimanche 27 février, les électeurs ont, lors du scrutin, fait tomber l’OPR de Serge Clair pour élire l’Alliance Libération. Celle-ci est composée du Front Patriotique Rodriguais Ecologique (FPRe), de l’Union du Peuple de Rodrigues (UPR), du PMSD-Rodrigues, du Mouvement Indépendantiste Rodriguais (MIR) et du Mouvement Militant Rodriguais (MMR). Il a fallu de longues discussions pour que tout le monde se mette d’accord sur la répartition des postes. Un choix qualifié de «solide» par Franceau Grandcourt.
Ainsi, il a été décidé que Johnson Roussety occupera le poste de chef commissaire pendant les deux ans à venir avant de céder la place à Franceau Grandcourt qui, en attendant, officiera comme adjoint au chef commissaire et responsable du portefeuille du développement durable. Les deux ont affirmé vouloir travailler ensemble pour l’avancée de Rodrigues et de sa population. Dans cette nouvelle configuration, Louis-Ange Perrine du PMSD-Rodrigues sera le no 3 du gouvernement et commissaire de l’Agriculture et de la Pêche, alors que Marie Christiane Agathe se chargera de la Protection de la famille et des Droits des enfants. Christian Léopold, leader du Mouvement Militant Rodriguais, sera lui, président de l’Assemblée régionale de Rodrigues.
C’est donc cette nouvelle équipe qui a prêté serment ce samedi lors d’une cérémonie qui s’est faite dans le respect des protocoles sanitaires. Face à eux, les Rodriguais, qui ont décidé de leur faire confiance et de placer entre leurs mains l’île et l’avenir de ses habitants. Une responsabilité que Franceau Grandcourt accueille avec joie, mais surtout en étant, dit-il, conscient des attentes des Rodriguais. «Le verdict est tombé et les électeurs nous ont propulsés à la tête du pays. Il nous reste désormais à travailler pour ne pas les décevoir.» Sur le plan de travail, plusieurs dossiers importants auxquels il faut s’atteler. «Le développement et le patriotisme économique de l’île, l’environnement et le développement soutenu, l’emploi, la santé. Nous sommes déjà au travail avec des réunions qui ont déjà commencé.»
Le plus important, poursuit-il, c’est que ce travail se fasse en concertation avec les Rodriguais. «Nous sommes obligés de travailler tous ensemble pour réussir l’autonomie de Rodrigues. Il est important que les gens puissent participer dans la prise de décision selon le principe de subsidiarité. C’est ce qui a manqué ces dernières années.» C’est ce que Franceau Grandcourt s’engage à respecter au cours de ces cinq prochaines années. «Je suis prêt pour ce nouveau défi. Nous allons travailler pour notre peuple et notre pays.»
Lors d’une conférence de presse, il y a quelques jours, Johnson Roussety a déclaré qu’il y a devant eux de nombreux challenges. «Nous avons du pain sur la planche. Les Rodriguais ont voté pour nous et ont décidé de nous faire confiance avec plus de 51% des voix. Maintenant, nous allons donner notre courage et notre volonté pour travailler.»
L’une des priorités, a-t-il affirmé, reste le problème de l’eau. «Nous allons faire des réformes, entamer des consultations avec tous les partenaires sociaux pour que les Rodriguais puissent avoir de l’eau de manière satisfaisante.» Selon Johnson Roussety, il ne leur faudra que quelques semaines pour que les résultats du changement voulu par les Rodriguais soient visibles.
Ce samedi, après avoir prêté serment, le nouveau chef commissaire a pris l’engagement de tout mettre en oeuvre pour mériter la confiance qui a été placée en eux, rappelant sa volonté et celle de son équipe de redynamiser l’île à travers un développement et une croissance durables, le marketing digitale et la communication. Il entend aussi donner un nouveau souffle au secteur de la pêche et du tourisme, mettre de nouvelles mesures en place pour favoriser la création d’emplois et créer pour le port et l’aéroport des liens internationaux qui auront, selon lui, un impact positif sur le coût de la vie à Rodrigues. «Nous n’avons pas de ressources naturelles, mais nous avons cette grande richesse humaine sur laquelle nous allons capitaliser. Chacun aura sa place dans une île Rodrigues libre, forte, solidaire, où il fait bon vivre.»
La commissaire sortante, Franchette Gaspard Pierre-Louis, a, elle, lancé une pique au nouveau chef commissaire qui a parlé «d’apartheid politique». «L’engagement de l’OPR depuis 45 ans est basé sur l’amour que nous avons pour le pays. Le travail continue. Nous serons une opposition responsable pour le bien-être des Rodriguais. Nous veillerons au grain et verrons si les projets annoncés seront vraiment réalisés et qu’il n’y ait pas de dérives car nous avons vu que ça a été le cas dans le passé.» Ils seront, a-t-elle assuré, de vrais chiens de garde.
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