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Rubina Seetharamdoo à nouveau arrêtée pour insultes handiphobes : travailleurs sociaux, ONG et politiciens montent au créneau

25 octobre 2021

L'internaute a été hospitalisée après son arrestation le vendredi 22 octobre.

Il semblerait que son récent séjour en prison ne lui ait pas servi de leçon. En effet, dans une vidéo partagée sur sa page Facebook ce mercredi 20 octobre, l’internaute Rubina Seetharamdoo s’en est à nouveau prise aux personnes en situation de handicap. «Les handicapés ne sont pas créés par Dieu, car toute chose engendrée par lui est parfaite.» Elle est allée beaucoup plus loin dans ses propos, en déclarant que «les personnes ayant eu des enfants handicapés ont sans doute été victimes d’une malédiction». Les réactions n’ont pas tardé à pleuvoir après cela, conduisant à son arrestation le vendredi 22 octobre.

 

Le jeudi 21 octobre, plusieurs plaintes ont, à nouveau, été déposées contre l’internaute qui se fait appeler Chachi Rubina sur les réseaux sociaux. Le travailleur social Ali Jookhun, président et fondateur de U-Link & Down Syndrome Association, a été l’une des premières personnes à consigner une déposition contre elle pour propos incendiaires et incitation à la haine. «Depuis 1993, je suis au service des enfants en situation de handicap à titre bénévole. J’ai aussi perdu mes deux filles, des jumelles, nées avec une infirmité motrice cérébrale. Entendre de tels propos à l’encontre de personnes qui sont porteuses d’un handicap m’a beaucoup touché.» Il avait également rapporté les faits à la police la première fois que Rubina Seetharamdoo s’en était prise aux handicapés. «Il est clair qu’il faut renforcer les lois dans ce genre de situation. Nous ne pouvons pas empêcher les gens de s’exprimer, mais il y a certaines limites à ne pas dépasser.»

 

Sa plainte était suivie de celle d’Ameegah Paul, présidente et fondatrice de l’ONG VisioNew et trésorière et coordinatrice d’événements de l’Association pour la protection des droits des handicapés. Elle a rapporté les faits au bureau du Central Criminal Investigation Department (CCID), aux Casernes centrales, bénéficiant du soutien du Deputy Speaker Zahid Nazurally et de la députée du Parti Travailliste, Stéphanie Anquetil, ainsi que des représentants d’autres organisations luttant pour les droits des personnes en situation de handicap. «C’est la deuxième fois qu’elle s’en prend à ceux en situation de handicap. Je connais énormément de parents qui se sont sentis insultés par ses propos. Nous pensions qu’après la première vidéo, elle se serait sentie coupable et aurait présenté ses excuses mais elle n’a fait que retourner le couteau dans la plaie.» Elle s’interroge sur les raisons poussant Rubina Seetharamdoo à toujours s’en prendre aux handicapés. «Eski li panse nou bann mouton ? Nou ena enn lavwa ek lafors pou al denonse. Tan ki li pou insilte nou, nou pou kontinie azir. Nou pa pou bes lebra. Nous ne sommes une malédiction ni pour nos parents, ni pour la société.»

 

La ministre de la Sécurité sociale, Fazila Jeewa Daureeawoo n’a pas, non plus, tardé à suivre le mouvement. Elle a indiqué qu’un officier de son ministère a fait le nécessaire et suit le dossier de très près. Rappelons que Rubina Seetharamdoo avait déjà été arrêtée le 2 juillet dernier après avoir tenu des propos choquants à l’encontre de personnes souffrant d’un handicap. Après quatre jours en détention, elle avait été libérée en s’acquittant d’une caution de Rs 8 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 50 000.

 

Arrêtée à nouveau le vendredi 22 octobre, Rubina Seetharamdoo a déclaré être souffrante et a été placée en observation à l’hôpital Victoria, à Candos. Elle sera interrogée sur les propos qu’elle a tenus dans ladite vidéo lorsqu’elle aura son autorisation de sortie.

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