Publicité

Ryan Brette, paralysé après un accident - Sheila, sa maman : «Nous sommes dans une misère noire malgré les Rs 10 millions de dédommagement»

2 mai 2022

Les parents de Ryan lancent un urgent appel à l'aide.

Ils sont au bout du rouleau. À bout de force et de courage. Dans la voix de Sheila Brette, de la colère, de l’exaspération, mais surtout beaucoup de désespoir. La famille n’a toujours pas accès à la somme de dédommagement accordée à Ryan, paraplégique. «Il aura 19 ans le 9 mai. Ça fait un an que la cour nous a donné gain de cause mais nous n’avons pas touché une roupie de cette somme», lance sa mère. Pourtant, en août dernier, le Privy Council avait tranché en leur faveur, exhortant la compagnie d’assurance de la fourgonnette qui avait percuté son fils à verser Rs 10 millions de dédommagement.

 

Rappelez-vous de l’histoire de Ryan. C’était en 2010. Alors âgé de 7 ans, le petit garçon revient de l’école lorsqu’il se fait renverser par un véhicule après être descendu de l’autobus. Dans un état critique, le garçonnet passe plus d’un mois aux soins intensifs. Lorsque Ryan rentre chez lui après trois mois d’hospitalisation, il n’est plus le même. Lourdement handicapé, il est comme pris au piège dans un corps qui ne répond plus. Une véritable bataille juridique s’en est suivie pour Jimmy et Sheila Brette, les parents dont la vie a aussi complètement basculée. Pendant de très longues années, le couple a cherché à avoir une indemnisation non seulement pour faire justice mais surtout pour soutenir au mieux Ryan en lui offrant les équipements et les soins médicaux nécessaires pour que ses jours soient un peu plus confortables.

 

Ce n’est qu’après 11 longues et difficiles années, et ce alors que Ryan est âgé de 18 ans, qu’ils obtiennent finalement gain de cause en août de l’année dernière. Soulagés, ils se disent alors que les choses vont enfin s’arranger, qu’ils pourront construire une maison où Ryan sera à l’aise et en sécurité, lui donner tous les soins et les équipements médicaux dont il a besoin. Sauf que, huit mois plus tard, la famille n’a toujours pas touché l’argent du dédommagement. Comme Ryan est désormais majeur, la somme a été versée sur le compte du jeune homme, tout comme sa pension ainsi que la Carers Allowance de sa mère. Pour avoir accès à cet argent, les parents doivent donc faire une demande de procuration afin que Sheila Brette soit nommée curatrice et puisse gérer le compte bancaire de son fils.

 

Lorsqu’elle a été mise au courant de la situation, cette dernière a donc entamé les démarches en ce sens. «Nous avons vu un avoué pour entrer une affaire en cour en octobre de l’année dernière. Malheureusement, nous sommes tombés sur quelqu’un qui a fait traîner le dossier et qui n’a pas pris ça au sérieux.» Sheila Brette dit alors avoir fait appel à un autre avoué mais une fois de plus, les choses peinent à aboutir. Entre-temps, la situation familiale s’est grandement détériorée. À tel point que Jimmy et Sheila Brette ne savent plus quoi faire, ni vers qui se tourner. «Nous vivons dans une misère noire malgré les Rs 10 millions de dédommagement parce que la banque nous refuse l’accès à cet argent. Nous sommes encore plus pauvres qu’avant. Ceux qui nous aidaient ne le font plus parce qu’ils se disent qu’on a reçu de l’argent. D’autres viennent vous dire que vous mentez lorsque vous racontez ce par quoi vous passez.»

 

Farine grillée comme repas

 

Aujourd’hui, la famille ne vit que de la pension de retraite de Jimmy. En plus du loyer, ils n’arrivent plus à payer les soins de Ryan, les factures, et à acheter de la nourriture. «Je dois griller de la farine pour lui donner à manger. Ça me brise le cœur. Il avait l’habitude de prendre un yaourt après chaque repas. Même ça, nous ne pouvons plus acheter. Il aime bien la papaye mais acheter une papaye à Rs 100, Rs 150, ce n’est pas possible. Nous n’arrivons plus à payer les factures. Voilà notre réalité. Tous les jours, je m’assois et je pleure. Nous ne savons plus comment faire pour vivre», confie-t-elle, au bord des larmes. Le plus grave, explique Sheila Brette, c’est que bientôt, ils n’auront même plus d’endroit où vivre. «Le propriétaire de la maison que nous louons veut que nous partions. La maison est en très mauvais état. Seule la chambre de Ryan est encore en sécurité. Le plafond nous tombe sur la tête. Il nous dit que s’il nous arrive quelque chose, il ne sera pas responsable car il nous a dit de partir mais où est-ce que nous allons partir ? Nous ne pouvons pas aller dormir sous un pont.»

 

Animée par une vive colère, Sheila Brette n’arrive plus, confie-t-elle, à supporter la situation. «Je fais un appel au Premier ministre. Venez voir comment nous vivons, dans quelle souffrance nous vivons. Si la situation ne s’arrange pas, je suis prête à aller camper devant chez lui. Je suis en colère. Je n’ai plus peur de rien.» Face aux tracas qui n’en finissent plus, Jimmy et Sheila Brette sont à cours de recours, fatigués de frapper à des portes qui, disent-ils, restent fermées. Désemparés, ils croulent sous le poids de tous ces problèmes. «Notre enfant n’est pas né comme ça. Quand notre vie a été ruinée, nous avons essayé de nous relever. Au lieu de nous aider à nous en sortir, les autorités nous jettent des pierres dessus. On nous pourrit la vie. Nous sommes au plus bas moralement, nous n’en pouvons plus de cette vie.»

 

Leur priorité, lance la maman de Ryan, est de pouvoir accéder à l’argent sur le compte de son fils et de construire une maison adaptée à la condition de ce dernier. À ceux qui jugent sa situation, Sheila Brette rétorque : «Certaines personnes viennent me dire d’arrêter de me plaindre alors que j’ai touché Rs 10 millions. Ils ne savent pas de quoi ils parlent. Et puis, cet argent, ce n’est pas pour que j’aille manger, boire avec. C’est pour Ryan, pour sa santé, son confort.»

 

Aujourd’hui, une fois de plus, elle espère que son cri du cœur sera entendu et que sa famille et elle pourront connaître des jours meilleurs.

Publicité