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23 juin 2014 04:59
La pêche a été son gagne-pain pendant 18 ans. Mais en 2009, les conditions de travail difficiles l’obligent à collectionner les petits boulots. Depuis, Georges Malepa, 49 ans, a du mal à subvenir aux besoins de sa famille, notamment à ceux de sa fille Shanon, âgée de 7 ans et atteinte d’une tumeur maligne au cerveau. «Les jours de mon enfant sont comptés, selon les médecins. Je ne souhaite qu’une chose, lui permettre de bénéficier des meilleurs soins possibles. Je veux également offrir une vie descente à mon épouse et à mon fils», explique cet habitant de Pointe-aux-Piments.
Il y a quelques années encore, il travaillait à bord de bateaux taïwanais. Mais «les sorties en mer devenaient de plus en plus rares car les propriétaires des bateaux donnaient la priorité aux marins étrangers», souligne-t-il : «A l’époque, je partais pour des campagnes de pêche d’une durée de six mois sur les bancs.»
Pour faire bouillir la marmite, Georges Malepa se jette alors dans la pêche artisanale à bord de petites embarcations, en dehors du lagon. Mais les prises ne sont pas toujours bonnes. Il trouve alors du travail comme maçon. Son fils Jason, âgé de 20 ans et employé comme opérateur chez Princess Tuna, l’aide autant que possible sur le plan financier. Son épouse Sheila, âgée de 42 ans et Casual Labourer dans une école primaire de Port-Louis, en fait de même.
Mais les choses se compliquent lorsque les Malepa apprennent que leur fille est atteinte d’un cancer. «Ti byen difisil pou nou kan nou finn tann sa. Kouma dir enn tsunami ki pe pass lor nou», confie Georges Malepa. «Elle avait eu une bosse à la tête. Au début, le personnel hospitalier nous avait dit que c’était de la graisse. Mais les douleurs de ma fille devenaient trop récurrentes. Un médecin lui a alors fait faire un scan. Elle a été admise à l’hôpital de Pamplemousses le 21 janvier et a subi une première intervention huit jours plus tard. Celle-ci a duré 6 heures et 30 minutes. Ma fille a failli mourir pendant cette opération. Elle avait cessé de respirer lorsque les médecins tentaient d’extraire la tumeur qui avait commencé à s’infiltrer dans ses os», raconte Georges.
Shanon subit une seconde intervention le 17 mars. Dix jours plus tard, elle entame une radiothérapie à l’hôpital Victoria, à Candos. «So leta pa ti bon ditou. Ses chances de survie étaient très minimes. Elle se tordait de douleurs. Elle avait commencé à perdre ses cheveux. Cependant, elle a repris des forces après la radiothérapie. Elle a beaucoup récupéré depuis», confie-t-il.
La fillette, qui est en Standard III, fait alors sa Première communion en mars, au lieu du mois d’août. Elle vient tout juste de terminer sa première séance de chimiothérapie. Désormais, c’est Georges qui reste à son chevet pour permettre à son épouse de travailler : «Byen difisil pou mwa sa. C’est moi qui aurais dû travailler pour subvenir aux besoins de ma famille. Heureusement que je n’ai pas de loyer à payer car j’habite une maison appartenant à ma sœur. Notre famille a confiance en Dieu. C’est un miracle que Shanon soit toujours en vie.»
Ne pouvant se déplacer, Georges a fait une demande auprès du ministère de la Sécurité sociale afin de bénéficier d’une aide. Parallèlement, il mène un autre combat, le même que les marins-pêcheurs qui sont actuellement en grève de la faim au Jardin de la Compagnie, réclamant de meilleures conditions de travail. Georges, lui, n’est pas en grève, en raison d’un souci de santé. Mais il soutient la cause des grévistes.
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