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Sa fille et elle se trouvaient à bord de la Blue Line

5 mai 2014

Mère et fille surmontent difficilement cette épreuve.

Marquées à vie. Nathalie Devasagen et sa fille Anne-Lise le sont, tout comme les autres rescapés de l’accident de Sorèze. «Je vis dans la peur», lance la mère, encore secouée par ce drame auquel sa fille de 19 ans et elle ont survécu. Les deux étaient assises à l’arrière de l’autobus, à gauche, quand l’accident s’est produit. Depuis, elles sont traumatisées. «Je ne vais plus travailler par autobus», confie Nathalie qui a été blessée dans l’accident. Elle souffre toujours de complications telles que des douleurs au niveau des articulations. Mais il y a aussi les séquelles morales qui sont dures à vivre. «On ne peut pas oublier ces horribles images du jour au lendemain. Elles sont gravées dans ma mémoire.»

 

Les souvenirs atroces défilent dans sa tête. «Le moment le plus horrible que j’ai pu vivre, c’est quand j’ai vu des gens qui hurlaient de douleur et d’autres qui mouraient devant moi alors que j’étais dans l’incapacité de les aider», lance  Nathalie, la voix chargée d’émotion. «Ma fille avait la tête coincée entre les jambes d’un monsieur, mais fort heureusement, elle a été la première à sortir de l’autobus vu qu’on était assises à l’arrière. Elle a été très brave et a aidé d’autres personnes à s’en sortir», raconte-t-elle. 

 

Par contre Anne-Lise refuse de parler de ce jour fatidique à son entourage, soutient la mère. Elle préfère tout intérioriser car elle a du mal à revenir sur ce drame à chaque fois. «Le chauffeur et le receveur resteront  à jamais pour nous des héros car nous savons qu’ils ont fait de leur mieux afin d’éviter le pireLe chauffeur a été admirable pour moi, il nous a mis en confiance jusqu’à la dernière minute, mais quand le bus est devenu incontrôlable, là les cris se sont fait entendre», déclare Nathalie. 

 

En un instant, l’autobus s’est transformé en piège de métal tournant sur lui-même ballotant mère et fille ainsi que les autres passagers dans tous les sens. Certains s’en sont sortis, d’autres n’ont, hélas, pas eu cette chance. Malgré le traumatisme, Nathalie et Anne-Lise peuvent s’estimer chanceuses d’avoir survécu à ce terrible accident. 

 


 

 

Vers une enquête judiciaire ?

 

Deux semaines. C’est le temps qu’il va falloir attendre pour savoir si le Directeur des poursuites publiques (DPP) va instituer une enquête judiciaire ou pas sur le terrible accident de Sorèze. C’est du moins ce qu’une source très proche de son bureau nous a fait comprendre. Cette affaire contient de volumineux dossiers, à savoir les conclusions des différentes enquêtes. Il y a l’enquête policière mais il y a aussi le rapport des experts de la CNT ainsi que d’autres experts qui ont examiné l’autobus Blue Line

 

Trois mois après l’accident, un premier rapport préliminaire avait fait état d’un problème de freinage du véhicule. Ce qui corrobore les doléances de Deepchand Gunness qui s’était plaint d’un problème de freins au workshop de la CNT, deux jours avant le drame.  Au niveau de la compagnie de transport, il nous revient que plusieurs mesures correctives ont été prises pour éviter d’autres drames avec les autobus Blue Line. On nous fait comprendre que les raccords des filtres à air de ce type d’autobus ont tous été remplacés. Le directeur général de la CNT est cependant resté injoignable pour confirmer ces dires et apporter d’autres éclaircissements.

 

L’autobus Blue Line 4263AG07 se trouve toujours à l’arrière du Bulk Sugar Terminal à les Salines. 

 

 

Le 3 mai 2013, vers 9h15, l’autobus Blue Line immatriculée 4263 AG 07 a fini sa course folle, due à un problème de freins, à l’entrée de la ring road à Sorèze, après avoir fait plusieurs tonneaux. 54 personnes incluant le receveur et le chauffeur étaient à son bord. 10 d’entre elles dont le chauffeur sont mortes sur le coup et il y a eu plusieurs blessés. 44 personnes ont reçu des soins à l’hôpital Jeetoo, à celui de Candos, à la clinique Apollo Bramwell et à la clinique Darné. 32 personnes avaient été admises alors que 12 autres avaient été autorisées à rentrer chez elles après avoir reçu des soins. 

 

Les proches de plusieurs des victimes ainsi que ceux de certains rescapés incluant le receveur Ram Bundhoo ont entamé des poursuites contre la CNT ainsi que son assureur, la State Insurance Company of Mauritius (SICOM). L’affaire est toujours en cour.

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