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11 janvier 2024 13:16
Les festivités du Nouvel an se sont transformées en véritable cauchemar pour cette famille de Camp-de-Masque. Son pilier s’en est allé tragiquement dans la soirée du 1er janvier, ne laissant derrière lui que larmes et douleur. Dolores Ecumoire, 43 ans, ses trois filles et ses autres proches n’arrêtent pas de pleurer le départ soudain de Kersley, 52 ans, qui a succombé à ses blessures après un accident sur la route principale de Camp Garreau, à Flacq. Cet habitant Camp-de-Masque se rendait chez un proche à bicyclette lorsqu’il a été fauché mortellement par un van conduit par un homme de 57 ans, habitant Quatre-Cocos. Ce dernier a été arrêté et fait l’objet d’une accusation provisoire d’homicide involontaire.
Kersley Ecumoire laisse donc derrière lui une veuve et trois filles âgées de 25, 23 et 9 ans qui ont l’impression de revivre le même enfer qu’il y a six ans et demi quand la fille aînée de la famille était elle aussi décédée dans un drame routier. «Les mots me manquent pour exprimer ma souffrance. C’est très dur pour ma famille et moi. Je viens de perdre mon époux dans un accident six ans et demi après avoir perdu notre fille aînée Elsa de la même façon. Je ne sais pas si je vais pouvoir survivre après ce second deuil. C’est une autre terrible épreuve. Je n’arrive toujours pas à faire le deuil de ma fille. Voilà que le destin s’acharne à nouveau sur moi», lâche avec émotion Dolores qui s’accroche à sa benjamine pour tenter de tenir le coup.
Pour rappel, Elsa Ecumoire, 20 ans, avait été fauchée par une voiture le 2 août 2017 alors qu’elle attendait des amis sous la véranda d’une boutique non loin de chez elle. Ils devaient tous – ainsi que les autres membres de la famille Ecumoire – se rendre au Champs-de-Mars où avaient lieu les célébrations pour les 50 ans de l’Assemblée de Dieu à Maurice. Le conducteur, un homme de 50 ans habitant L’Unité, avait expliqué à la police qu’il avait perdu le contrôle de sa voiture lorsqu’il tentait de doubler une autre voiture. La jeune femme, une passionnée de guitare, est décédée cinq jours plus tard, soit le jour même où elle devait commencer ses études supérieures à l’université de Maurice. Depuis ce drame, Dolores n’a cessé de pleurer sa fille. Et voilà qu’elle perd cette fois son époux tout aussi tragiquement. «Il m’est difficile de digérer ces deux disparitions tragiques», confie-t-elle d’une voix à peine audible.
Son époux avait plein de projets, dit-elle. Il caressait notamment le rêver de mettre sur pied une compagnie pour gérer ses travaux de construction. «Li ti deza pe travay kouma kontrakter. Li ti anvi develop so prop kompagni pou gagn permi. Li ti ousi anvi sanz so transpor ek konplet bann travo ki ti res pou fer dan lakaz. Mo misie ousi ti pe soufer boukou depi lamor nou gran tifi. Nou pa ti ankor kapav fer dey. Case-la touzour pe roule la cour. Mo pa ti ankor fini ek enn soufrans, ala enn lot soufrans tomb lor mwa ankor», regrette Dolores qui travaille comme jardinière. Chaque jour qui passe accentue sa peine. Mais elle s’accroche à ses trois autres filles, en attendant des jours meilleurs…
La police a d’abord traité le cas comme une chute alléguée avant de se raviser. Cette affaire a éclaté le 2 janvier quand un homme de 45 ans, habitant Le Mahot, a été retrouvé inconscient et portant de graves blessures sur la route principale de ce quartier de Trou-d’Eau-Douce. Il a été transporté d’urgence à l’hôpital Bruno Cheong où il a poussé son dernier soupir le 5 janvier. Finalement l’enquête policière s’est orientée vers la thèse d’un accident. La CID de Bel-Air a procédé à l’arrestation d’un policier de 37 ans, habitant Petit-Bois, à Caroline, qui aurait heurté la victime alors qu’il conduisait et aurait ensuite pris la fuite. Le suspect est déjà passé aux aveux. Sa voiture était en réparation dans un garage à Riche-Mare.
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