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25 mai 2015 11:00
La branche londonienne du Groupe Réfugiés Chagos fait actuellement parler d’elle en Angleterre. Pouvez-vous nous parler de votre actualité ?
On a remis une pétition de 2 606 signatures au Premier ministre au 10, Downing Street. Celle-ci a été remise par Ben Fogle, deux membres de l’UKCRG et moi-même en tant que présidente de l’UKCRG, basé en Angleterre.
Qui est Ben Fogle ?
C’est le responsable de l’UK Chagos Support Association qui, pendant 15 ans, n’a cessé de se battre pour la cause chagossienne. Comme c’est quelqu’un qui lutte comme nous pour un droit de retour sur l’archipel des Chagos, nous nous sommes associés à lui dans cette nouvelle initiative afin d’inviter les autorités britanniques à s’intéresser au sort des Chagossiens qui ont été déracinés et qui veulent retourner sur leurs terres. Mais aussi pour qu’enfin, il y ait une réponse claire et nette sur la question du droit de retour.
Quel est le but de cette pétition ?
Il est grand temps que le Premier ministre prenne enfin une décision sur la question du droit de retour des Chagossiens sur leurs terres. Comme il vient d’être réélu à son poste, nous voulons lui rappeler que cette réalité existe. Qu’il y a tout un peuple qui attend de savoir s’il pourra un jour revoir ses îles. Au niveau de l’association, nous sommes très contents que David Cameron ait retrouvé son fauteuil de Premier ministre, car il connaît bien le dossier.
Cette pétition vise aussi à rappeler que les Chagossiens souffrent et que, depuis leur extradition de leurs terres, ils doivent faire face à beaucoup de problèmes. En Angleterre, par exemple, il y a beaucoup qui doivent faire face à un manque de logement. C’est-à-dire qu’ils ne trouvent pas un lieu pour vivre dans le sens où les loyers sont très chers ici. On demande ainsi à ce que les autorités fournissent un lieu adéquat et pas cher où la communauté pourrait s’installer et vivre.
Quel est le «response» face à la demande de logement ?
Il y a eu des réponses du genre : «Si vous ne pouvez pas payer les logements en Angleterre, retournez d’où vous venez !» Nous venons des Chagos, donc permettez-nous d’y retourner.
Quels sont les autres problèmes auxquels la communauté doit faire face en Angleterre ?
La difficulté pour obtenir un visa est un gros problème. Beaucoup de familles chagossiennes se retrouvent aujourd’hui séparées et en souffrent. Pour venir en Angleterre, il faut un visa et, en tant que Chagossiens, nous y avons droit. Mais un des critères principaux, c’est d’avoir un certain niveau d’éducation. Si, par exemple, dans une famille, un des deux parents à eu le visa et que l’autre ne répond pas aux critères parce qu’il n’a pas eu la chance d’avoir une bonne scolarité, il lui faudra faire un test pour voir s’il est éligible à un visa. Si le parent en question ne réussit pas cette épreuve, sa demande de visa est alors refusée. Cet obstacle est en train de séparer bien des familles. Nous demandons ainsi à ce que cela soit revu.
Est-ce que des initiatives, comme la pétition que vous venez de faire, changent des choses ?
Toute action pour se faire voir et entendre est bonne. D’ailleurs, la dernière en date avait rassemblé une bonne petite foule devant la résidence du Premier ministre. L’événement a été relayé dans la presse anglaise et cela a aussi permis de mettre en exergue tout le soutien qu’a la communauté chagossienne. Par exemple, parmi nos supporters, il y a des personnes connues, comme John Howell QC, Laura Jeffery qui a fait le déplacement d’Écosse, de même que des personnes venant de la Belgique, entre autres.
Qui sont ceux qui ont signé votre document ?
Il y a des personnes de l’Australie, du Canada, du Japon, de l’Inde, de la France, de Maurice, de Rodrigues ou encore de l’île de La Réunion, entre autres. Aujourd’hui, la communauté chagossienne a des supporters du monde entier.
Avez-vous reçu une réponse du 10, Downing Street depuis vendredi ?
Non, mais dans notre lettre, nous avons demandé à avoir une réaction entre 15 jours et un mois suivant notre courrier.
Vous vous attendez à quoi suite à votre pétition ?
Nous voulons vraiment avoir une réaction de la part du Premier ministre et avoir une position claire et nette sur la question du droit de retour sur les Chagos.
Que se passera-t-il s’il n’y a aucune réaction de la part du PM ?
Nous retournerons devant le 10, Downing Street.
Croyez-vous vraiment que vous pourriez un jour retourner dans votre archipel ?
Oui, nous y croyons et, pour ma part, je suis sûr que ce sera pour bientôt.
Est-ce que tous les Chagossiens veulent retourner dans l’archipel ?
La majorité est déjà prête à y retourner et y vivre. Et cela, de toutes les générations. Certes, il y a aussi le cas des jeunes et on ne peut pas prendre des décisions à leur place. Mais beaucoup d’entre eux sont déjà prêts à partir.
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