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À Salazie : Mama… Mia !

19 octobre 2014

Cadre de rêve pour ces belles dames qui produisent du lait.

Pour les admirer, il faut se lever tôt. Avant le soleil. S’extirper de ses rêves, s’évader de son monde de nuages blancs… comme le lait. Manger les «kilomeuhtres» et se préparer à les rencontrer. Ces belles dames, aux formes généreuses, qui soupirent d’aise en lâchant des langoureux «meuh, meuh» à la Ferme de Mia, de la compagnie Agreenculture Holdings Ltd. À Salazie, aux alentours de 5 heures, ce matin-là, c’est l’heure de la traite. Le lait récolté sera pasteurisé et, ensuite, atterrira dans les rayons frais de votre supermarché (il s’y trouve depuis quelques semaines). Cherchez bien ! Il s’agit de petites bouteilles avec une sympathique Mia, dessus. 

 

D’ailleurs, elle existe pour de vrai. Une imposante vache, blanche et noire, qui se balade avec une cloche aussi imposante. Ses copines qui ne produisent pas encore de lait – elles ne sont pas encore mamans – se baladent dans les verts pâturages qui entourent la propriété (environ 160 hectares). Au menu : de la délicieuse herbe bien fraîche, à consommer sans modération. Relax ! D’autres bébêtes se reposent un peu alors que les stars du jour donnent, elles, ce qu’elles ont de plus précieux : du bon lait, bien sûr. Pas de fermière assise sur un tabouret dans le foin, tout est automatisé à la ferme : grâce à un système dernier cri, les belles dames ne souffrent pas pendant l’opération. C’est comme une séance au spa…avec un bruit de succion en plus. Par jour, les vaches laitières produisent 3 500 à 4 000 litres de lait, confie le directeur des lieux, Hugues Avrez. 

 

C’est lui le guide lors de cette balade particulière en «meuh-land». Et cet agronome est habitué à l’odeur forte des bêtes. Ce serait mentir, néanmoins, que de dire qu’au bout d’une heure, on ne sent presque plus rien. Mais les veaux – certains ont seulement quelques jours – font presque oublier que les narines rêvent de bougies parfumées ! La population de la ferme est assez importante : «Il y a six cents animaux. Mais tous ne produisent pas de lait. Les vaches qui le font sont munies d’un collier qui récolte des informations sur la quantité de lait qu’elles produisent, entre autres.» D’autres se préparent à avoir un autre bébé. Alors que certaines doivent attendre l’âge de deux ans pour devenir des mamans et produire le précieux liquide. 

 

Sur la ferme, il n’y a que deux bœufs. Les girls ont le pouvoir. C’est un club presque strictement féminin. L’insémination se fait de manière artificielle. «Meuh», qu’est-ce qui se passe là-bas ? Petit remue-ménage dans un coin de la ferme. Un des employés se livre à une pénétration rectale, la main gantée : «C’est pour voir si la vache est enceinte.» Nous vous épargnons, sans problème, les détails. Dehors, le soleil ne s’est pas montré longtemps. Une petite pluie fine s’abat sur l’enclos. Et décuple l’odeur de la bouse de vache. Bienvenue à la ferme ! Cela ne perturbe nullement les vaches qui sont en vacances. Le petit déjeuner est servi : «De la canne broyée, mais aussi des concentrés de maïs et de soja.» En dessert, les bosseuses et les fainéantes auront droit à de l’herbe lors de leur promenade quotidienne avant la traite de l’après-midi. Mia… m ! 

 

La ferme fonctionne tous les jours. Même le dimanche. Une vache qui ne se fait pas traire ne se sent pas bien dans ses sabots. Comme vous sans votre café et son nuage de lait…

 


 

C’est quoi la pasteurisation ? 

 

Il s’agit d’un procédé de conservation des aliments. Le lait, par exemple, est chauffé à une température définie, pendant un certain temps, puis refroidi rapidement. Ceci permet de détruire tous les microbes nocifs. Les nutriments sont mieux conservés.

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