Publicité
30 novembre 2020 13:25
Chagrin, colère et consternation à Sadally, Vacoas, en ce vendredi 27 novembre. La veille, Saraspadeeamal Nojib, aussi connue comme Karasvanee, âgée de 81 ans, a connu une fin tragique à son domicile. Elle a été agressée par Katouna Meeajan lors d’un vol qui a mal tourné. Cette dernière a été arrêtée et est passée aux aveux.
Le jeudi 26 novembre, en début d’après-midi, l’octogénaire, une ancienne maîtresse d’école, a surpris Katouna Meeajan, 34 ans, chez elle. Cette dernière connaissait très bien les lieux et la victime car elle a habité la localité pendant un moment, avant de déménager pour Résidence Mangalkhan. Elle effectuait également, de temps à autre, des petits travaux chez Saraspadeeamal Nojib.
Le jour fatidique, Katouna Meeajan s’est donc rendue au domicile de l’octogénaire à la recherche d’un emploi. Dans sa déclaration aux enquêteurs, elle explique être entrée chez la retraitée, pensant qu’il n’y avait personne à l’intérieur de la maison, et avoir commencé à fouiller sa chambre. Mais au même moment, ayant entendu du bruit, Saraspadeeamal Nojib, qui se trouvait dans la salle de bains, est sortie s’enquérir de la situation. C’est à cet instant-là qu’elle a surpris Katouna Meeajan.
D’après les dires de la trentenaire, le ton est très vite monté entre les deux femmes et une dispute a éclaté. Katouna Meeajan dit alors avoir poussé Saraspadeeamal Nojib qui, en tombant, s’est cogné la tête contre la cuvette des toilettes. «Karasvanee est venue à la fenêtre et m’a appelée. Elle me disait d’aller chercher mon mari car elle se faisait battre par une femme. Mais comme mon mari est alité, j’ai accouru chez une voisine qui a appelé la police. Des voisins ont commencé à s’attrouper devant la maison et Katouna Meeajan a pris la fuite par une autre porte, sans que nous ne l’apercevions», confie une voisine de la victime.
Une fois sur place, la police a enfoncé la porte et a découvert l’octogénaire nue, qui s’asseyait sur les escaliers, recouverte de blessures, dans une maison sens dessus dessous. Saraspadeeamal Nojib a été transportée à l’hôpital Victoria, Candos. Elle a rendu l’âme dans la même soirée. L’autopsie, pratiquée par le médecin légiste de la police, a attribué son décès à une fracture du crâne.
Quant à Katouna Meeajan, la police a pu mettre la main sur elle quelques heures plus tard, après avoir visionné les images des caméras de surveillance placées dans la région. Soumise à un interrogatoire serré, la suspecte est passée aux aveux. Elle a comparu devant le tribunal de Curepipe le vendredi 27 novembre, avant d’être reconduite en cellule. Elle fait l’objet d’une accusation provisoire de meurtre. L’enquête est menée par l’inspecteur Goolap et la Criminal Investigation Division (CID) de Vacoas, sous la supervision du surintendant de police Ruhomah. Elle est soutenue par la CID de Curepipe, dirigée par l’inspecteur Nundoo.
Depuis cette tragédie, c’est tout le quartier de Sadally qui est plongé dans le deuil. Car Saraspadeeamal Nojib était très appréciée dans la région. «C’était une dame très tranquille et généreuse. C’est triste ce qui lui est arrivé, alors qu’elle aidait cette personne de bon coeur. Elle ne faisait pas d’histoire», confie une habitante de la localité.
En effet, selon les dires dans le quartier, de temps à autre, Saraspadeeamal Nojib offrait à manger à Katouna Meeajan. Ceux qui la connaissaient gardent d’elle le souvenir d’une femme de nature très réservée mais polie et qui faisait preuve d’une grande générosité envers quiconque avait besoin d’aide. «C’était une dame très tranquille, discrète et solitaire. Elle ne fréquentait personne. Elle ne faisait que saluer. Souvent, elle proposait du travail aux gens qui venaient la voir. Comme du jardinage ou autre», explique Judex Diolle, un autre voisin de Saraspadeeamal Nojib.
D’autres habitants de la localité abondent dans son sens : «On la voyait uniquement quand elle partait à la boutique ou au supermarché. Elle saluait tout le temps les gens qu’elle croisait en chemin mais ne bavardait pas. Cela fait un moment que son époux est décédé et qu’elle vivait seule car elle n’a pas d’enfant.» Selon un autre voisin, l’octogénaire avait également une bonne approche avec les enfants. «Elle est une ancienne maîtresse d’école, c’est pour cela, je pense, qu’elle avait une approche très amicale avec les enfants. Elle leur souriait tout le temps.» Mais ce sourire lui a été enlevé brusquement…
Texte : Valérie Dorasawmy et Rehade Jhuboo
Publicité