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8 avril 2014 03:21
L’absentéisme en Form V et en HSC est de plus en plus courant. Qu’en pensez-vous ?
Steeven Obeegadoo : Je pense que c’est extrêmement préoccupant. Je trouve que c’est un gaspillage de ressources publiques parce que c’est l’argent des contribuables qui finance le fonctionnement des écoles. Ces institutions sont supposées opérer durant certaines périodes de l’année. Or, quand les enseignants se retrouvent devant des classes vides, c’est un gaspillage de ressources. Cela remet aussi en question le rôle de nos institutions scolaires. Si des étudiants préfèrent se tourner vers des cours particuliers, on est tenté de se demander : à quoi sert l’école ?
Bhishum Jahaly : L’absentéisme est, en effet, très courant en Form V et en HSC. Cependant, je ne crois pas non plus que c’est un problème majeur. Ce n’est pas un phénomène nouveau. Si le programme scolaire est déjà complété, je pense que l’étudiant peut faire un choix. S’il pense qu’il peut gagner plus en restant à la maison et réviser à son propre rythme, pourquoi l’en empêcher ?
Faut-il, selon vous, punir ceux qui s’absentent trop souvent ?
Steeven Obeegadoo : Certainement pas. Je ne suis pas pour une logique de répression. Il faut analyser la situation et, surtout, se demander pourquoi les élèves, soutenus par leurs parents et même par certains enseignants, préfèrent rater l’école et se consacrer à des cours particuliers. Cela indique que certains parents estiment qu’il y a plus à gagner avec les cours particuliers. La finalité de l’enseignement à Maurice, c’est la réussite, et, pour certains étudiants et parents, cela passe par les cours particuliers.
Bhishum Jahaly : Je pense qu’il faut d’abord analyser l’impact de l’absentéisme et la performance des élèves. Si un élève s’absente régulièrement mais qu’il travaille bien durant les examens, est-ce bien de le punir ? Je pense que certains élèves ont les moyens intellectuels et la discipline pour réviser seuls à la maison. Il ne faut quand même pas oublier que durant le HSC, les étudiants sont déjà de jeunes adultes. Ils doivent de ce fait pouvoir faire des choix qui engagent leur avenir.
Comment arriver à un consensus sur le sujet ?
Steeven Obeegadoo : Il faudrait interdire les cours particuliers pendant les heures de classe car ces cours sont inéquitables. Ils favorisent ceux qui ont les moyens au détriment de ceux qui n’en ont pas. Je pense aussi qu’il faudrait revoir le troisième trimestre en faisant en sorte que ce soit une période agréable et attrayante, et que ce trimestre soit consacré à la préparation des examens.
Bhishum Jahaly : Je pense que c’est l’étudiant qui doit avoir le dernier mot. Il y a un dispositif de révision mis sur pied durant le dernier trimestre dans la plupart des écoles. Les enseignants sont toujours à l’écoute et l’élève doit essayer de tirer le maximum entre l’école et le travail personnel. Si on a un problème dans un sujet quelconque, on peut toujours se rendre à l’école et discuter avec les profs. Je pense que l’étudiant doit faire preuve de maturité et que c’est à lui de décider. Les classes de Form V et de HSC sont déterminantes dans la vie de l’étudiant mauricien et il doit essayer d’instaurer un équilibre entre le travail scolaire et la révision personnelle.
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