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School Certificate : ces étudiants qui brillent et qui inspirent

17 août 2021

Mohish, Alicia et Mohamad font non seulement la fierté de leur famille mais aussi celle de leur collège respectif.

Il y a des parcours comme ça qui suscitent l’admiration et qui sont des sources d’inspiration. Après une année scolaire chamboulée par la crise sanitaire, ils sont plus de 15 000 candidats aux examens du School Certificate (SC) de la cuvée 2020-21 à avoir obtenu leurs résultats le jeudi 12 août. Parmi ces collégiens qui ont dû s’adapter à un calendrier scolaire marqué par d’importants changements, nombreux sont ceux qui sont sortis du lot en faisant la fierté de leur famille et de leur établissement scolaire.

 

Au Camp de Masque State College, c’est le temps des réjouissances. Pour la première fois depuis son existence, le collège a connu son premier candidat à avoir décroché 6 unités. Mohish Rughoonundun est devenu, en quelques jours, la petite star de l’établissement. Pourtant, le jeune garçon ne s’attendait pas à réussir aussi brillamment. «Je pensais décrocher 15 unités car j’avais eu un peu de mal dans certains papiers, surtout celui d’Add Maths. J’ai été surpris en découvrant mes résultats. Mon papa a été très content. Pour ma maman, c’était beaucoup d’émotions. À l’école, tout le monde était content aussi.»

 

Ces 6 unités sont, dit-il, le fruit de deux ans de préparation pendant lesquels il a fourni le maximum d’efforts. «Je me suis bien préparé pendant deux ans, en me concentrant uniquement sur mes études. Je n’avais pas le temps pour les loisirs car je prenais pas mal de leçons. C’est beaucoup de sacrifices. Aujourd’hui, je suis content de voir que ça a payé.» Motivé à bloc, Mohish ne compte pas pour autant se reposer sur ses lauriers. Désormais, son prochain objectif est d’exceller aux examens du Higher School Certificate (HSC). «Je compte concourir afin d’être lauréat et de décrocher une bourse. Je serai content, même si je suis classé. Je souhaite faire une fois de plus la fierté de mes parents et de mon collège.»

 

Il n’y a pas que l’académique qui compte. Alicia Kok Shun, élève au Queen Elizabeth College, le prouve chaque jour. Nageuse professionnelle, celle qui avait illuminé la piscine de Côte-d’Or en remportant l’or dans les trois épreuves de brasse aux JIOI de 2019 s’en sort haut la main avec 6 unités. Un score parfait qui a été une surprise pour elle. «Je ne m’y attendais pas. Je me préparais pour les Jeux olympiques de Tokyo en même temps que les examens. Je m’entraînais chaque matin entre 6 et 8 heures, je révisais et prenais part aux examens, et dans l’après-midi, j’allais m’entraîner de nouveau. Ce n’était pas toujours évident mais j’ai tout donné. Alors, quand j’ai vu mes résultats, ça a été une belle surprise.»

 

Discipline et rigueur

 

Revenue à Maurice il y a deux semaines après avoir représenté le quadricolore à Tokyo, où elle a pris part à l’épreuve du 100 m brasse, Alicia, qui était en quarantaine, a pu retrouver sa famille hier pour célébrer son retour et sa réussite. À son jeune âge, la nageuse vient prouver qu’il est tout à fait possible d’allier sport et études. «Beaucoup de gens pensent à tort qu’on ne peut pas faire les deux. Au contraire, je trouve que ça apporte de la discipline et de la concentration. Ça aide pour le mental et la santé. Du moment qu’on est passionné, on peut y arriver.» Alors, naturellement, en plus de préparer son HSC, Alicia compte tout faire pour se qualifier pour les championnats du monde et les jeux du Commonwealth. «Je ferai tout mon possible pour y arriver.»

 

Au collège Royal de Port-Louis, c’est Mohamad Ahnas qui fait figure de modèle, lui qui vient de prouver qu’être atteint d’un handicap n’est en rien un frein à la réussite. «Je suis né avec une tumeur à la colonne vertébrale et à l’âge de 6 mois, je me suis retrouvé paralysé des jambes.» Une condition physique particulière qui ne l’a jamais empêché de faire ses preuves. Ces 6 unités, il les dédie à sa famille, ses amis et au personnel de son collège. «Ils m’ont toujours soutenu, toujours aidé. Ils ont tous contribué à mon succès. J’avais cet objectif en tête depuis la Form 4 et je suis content d’avoir pu le réaliser. Je récolte le fruit de mon travail.»

 

La discipline et la rigueur lui ont permis de réussir, même si l’année écoulée, à cause de la pandémie, n’a pas toujours été facile à gérer. «C’était challenging, une expérience nouvelle et différente à laquelle il a fallu s’adapter. Interagir en face à face avec un prof, c’est mieux que les cours en ligne où il manque cet aspect-là. Mais je me suis donné à fond.»

 

La détermination étant chez lui comme une seconde nature, Mohamad Ahnas est de ceux qui se focalisent sur le positif. «Mon handicap n’a jamais été un obstacle. Au contraire, ça m’a poussé à bien faire. Je n’avais que mon but en tête. C’est le message que je veux transmettre aux jeunes comme moi. Ne désespérez pas. Soyez courageux, persévérez et gardez la foi en Dieu. Vous réussirez.» Évidemment le jeune garçon compte, sans tarder, se mettre au travail. Une fois de plus, il a bien l’intention de réussir haut la main son HSC. «Je vais compete et essayer de décrocher une bourse. Je compte faire des études et ma carrière en comptabilité ou en management. Que ce soit l’un ou l’autre, j’ai bien l’intention d’arriver au top.»

 

Une chose est sûre, on n’a pas fini d’entendre parler de lui.

 


 

Leela Devi Dookun-Luchoomun : une ministre satisfaite malgré les polémiques

 

«C’est impressionnant.» Elle est plus que jamais satisfaite de la performance de cette année. Sur 15 000 candidats ayant pris part aux examens du School Certificate, 13 089 ont réussi. Selon la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, qui était face à la presse le vendredi 13 août, Maurice affiche une amélioration de 15 %. Le taux de réussite à ces examens est donc de 85,67 % contre 70,93 % pour l’année dernière. Selon les chiffres, 18 collèges, d’État et privés, ont atteint une réussite de 100 %. Une performance qui, selon la ministre, s’est améliorée en termes d’aggregates. Encore une fois, ce sont les filles qui enregistrent un taux de réussite supérieur, avec 87,69 % contre 83,04 % pour les garçons.

 

Cependant, malgré cette bonne performance, les polémiques enflent autour de ces résultats. D’abord, il y a ceux qui s’élèvent contre l’obligation d’obtenir les 5 crédits mais aussi l’âge imposé aux étudiants pour l’admission en Grade 12 (HSC). De plus, les notes attribuées pour le papier 3 d’anglais (oral) suscitent de vives interrogations. En effet, en raison de la crise sanitaire, beaucoup n’avaient pas pu prendre part à cette épreuve. Pourtant, ils ont constaté avoir reçu leurs notes. Le sort des recalés interpelle aussi. Ils devront soit payer pour redoubler leur année scolaire, soit intégrer un centre polytechnique.

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