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Sébastien Rousset, sur l’environnement : «Le gouvernement doit walk his talk»

6 octobre 2015

Sébastien Rousset, sur l’environnement : «Le gouvernement doit walk his talk»

Dans le cadre du Sommet des Nations unies sur le développement durable, Maurice a apposé sa signature à l’agenda de développement post-2015. Quelle est, selon vous, l’importance d’un tel engagement ?

 

Il est important pour Maurice de suivre et de faire partie des grands engagements mondiaux concernant l’écologie. Il y a des sommets sur l’environnement depuis 15, 20 ans. Pour l’instant, les décisions qui en ont découlé concrètement sont encore faibles eu égard aux problèmes soulevés. Mais il est bon de persévérer.

 

«Mon gouvernement est pleinement engagé à surveiller efficacement la variabilité du climat et à résoudre les problèmes liés à l’élévation du niveau de la mer dans les régions côtières.» Que pensez-vous du discours de notre Premier ministre ?

 

C’est un bon discours de circonstance. Mais encore une fois, c’est au niveau des actions que le peuple attend le gouvernement. Ce dernier doit «walk his talk».

 

Maurice, île durable (MID). Voilà quelques années déjà depuis que ce concept a fait surface. Où en est le processus d’après vous ?

 

Ce projet est encore en gestation dans l’inconscient collectif. Pour réussir, il faut que les trois grands pôles – gouvernement, secteur privé et citoyens – tirent dans la même direction. Pour cela, il faut qu’ils soient conscients de la mesure (ou démesure) du problème écologique. Il est donc normal que le décollage du projet MID prenne du temps. Heureusement que quelques irréductibles – à compter parmi les trois pôles – ne comptent pas leurs efforts pour faire avancer les choses. Mais il y a encore beaucoup de chemin à faire.

 

Quelle est l’importance de prendre et l’urgence de suivre le train du développement durable ?

 

Sur le long terme, c’est une question de survie, tout simplement. Mais encore peu de personnes ont pris conscience de la claque que la nature se prépare à donner à l’espèce humaine.

 

Est-ce que le pays est sur la bonne voie ?

 

Oui et non. Oui, car des personnes de plus en plus nombreuses, dont pas mal d’ONG, passent à l’action et mettent en place des projets, même petits, mais essentiels à la conscientisation. Non, car cette histoire d’environnement et d’écologie n’est pas encore une priorité nationale et doit courber l’échine devant des projets économiquement intéressants (sur le court terme), mais désastreux pour l’environnement.

 

Pensez-vous que les Mauriciens soient conscients de l’enjeu du développement durable ?

 

La grande majorité n’en est pas encore consciente. Mais il y a du mieux d’année en année et cela autorise à être optimiste pour le moyen terme.

 

Pour le Premier ministre, Maurice compte faire de l’économie bleue un des piliers de son «substainable development path». Votre avis…

 

L’économie bleue a un bon potentiel, il est vrai. Mais va-t-on exploiter cette ressource sans tenir compte de tous les aspects environnementaux ? Certains projets bleus sont des catastrophes écologiques et sanitaires en devenir.

 

Si jamais la volonté de faire du pays une île durable ne suit pas, que risque-t-on ?

 

La facture à régler à la fin du dîner sera d’autant plus salée.

 


 

 

En quelques mots…

 

«En tant que citoyens conscients des problèmes liés à l’environnement et de leur impact sur nous, les humains, nous avons pris l’initiative de faire quelque chose pour alerter nos concitoyens…» C’est ainsi que Sébastien Rousset explique la campagne Gérizon komens par twa, première action du collectif Citoyen Maurice Environnement qui avait fait grand bruit en 2013 avec son message très fort. La plateforme milite pour la protection de l’environnement à travers plusieurs activités : nettoyage ou autres actions impliquant les citoyens.

 


 

Ma semaine d’actu

 

Quelle actualité locale a retenu votre attention ces derniers temps ?

 

The Bridge Tamarin Eco-Arts Festival qui a lieu ce week-end.

 

Et sur le plan international ?

 

La révolution du pape François au Vatican.

 

Que lisez-vous actuellement et pourquoi ?

 

Je viens de terminer le livre de Nicolas Hulot, Le syndrome du Titanic. Écrit il y a 12 ans, il n’y a pas une ligne à changer. Il pose le problème de l’écologie de la bonne façon : si l’être humain se met de nouveau en contact avec la nature, alors il n’y aura plus besoin de le convaincre de l’importance du MID ; il le comprendra de lui-même.

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