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23 février 2016 14:00
Petiot Nahaboo est un agronome à la retraite de 74 ans. Avec l’âge, sa mobilité et son agilité ont diminué, rendant chaque déplacement un peu plus compliqué, surtout lorsqu’il est, comme de nombreuses autres personnes âgées, confronté au manque de considération et de patience de certains automobilistes. C’est lors d’un atelier de travail de deux jours, organisé par l’ONG Prévention Routière Avant Tout (PRAT) et qui avait pour thème Les personnes âgées et la route, que Petiot Nahaboo a partagé avec les étudiants du collège St-Esprit les difficultés que rencontrent les personnes du troisième âge sur la route. «Nos réflexes sont diminués, nous souffrons de rhumatisme, de douleurs, et l’ouïe et la vue sont souvent affectés. C’est pourquoi il faut faire plus attention à nous sur la route»,a-t-il déclaré, en appelant les jeunes à se mettre à la place de leurs aînés.
Si Alain Jeannot, fondateur et président de l’association, a choisi de placer les personnes âgées au cœur des préoccupations routières le temps d’un atelier, c’est parce que ceux âgés de plus de 60 ans, qui représentent 14 % de la population mauricienne, comptent pour 24 % des victimes des accidents de la route. Un chiffre qui n’a pas manqué de l’interpeller. Pour en parler aux jeunes, il a donc décidé de réunir plusieurs professionnels, dont des représentants de la médecine, de la police, et Daniel Raymond, conseiller national en matière de sécurité routière. «Des 497 morts sur nos routes entre le 1er janvier 2012 et le 30 juin 2015, les personnes âgées sont au nombre de 118, ce qui représente 24 % des victimes. Alors que la population des +60 ans est de 14 %. De plus, dans la catégorie des piétons, trois victimes sur cinq sont des personnes âgées. Considérant qu’en 2052, le pourcentage de citoyens âgés de plus de 60 ans va doubler, nos routes risquent d’être encore plus meurtrières si nous n’arrêtons pas cette hémorragie», a-t-il déclaré.
Si la constable Géraldine Neptune a mis l’accent sur le code de la route et les risques routiers tels que la vitesse et l’alcool, car ils provoquent des collisions qui sont beaucoup plus dangereuses pour la personne âgée, le Dr Bassodev Goolaub a, lui, expliqué aux étudiants les différentes conditions médicales auxquelles les personnes âgées sont exposées et qui modifient considérablement leur comportement sur la route : «Il y a le diabète, avec ses risques d’hypoglycémie, le rhumatisme, les douleurs articulaires, les soucis cardiaques et autres défaillances des sens si importants pour le partage de la route. Nous devons donc nous montrer patients et vigilants à leur égard.»
Après les différentes interventions, les élèves ont eu l’occasion de participer à des carrefours avant de revenir partager leurs idées et leurs suggestions. Ils ont tous été unanimes sur la nécessité d’accorder plus de considération aux personnes âgées en proposant, par exemple, de les accompagner le soir lorsqu’elles sortent et en évitant de les bousculer sur la route lorsqu’elles sont lentes ou incohérentes.
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