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Sharon Pudman : «Le vote des jeunes et des femmes pèsera de plus en plus…»

21 juillet 2014

Sharon Pudman

Comment WIP a accueilli le vote du Constitution (declaration  of community, temporary provisions) Bill ?

 

WIP souhaiterait souligner que ce mini-amendement ne l’a guère rapprochée de la réforme électorale qui est plus que jamais nécessaire. Car si réforme électorale il y a, elle ne pourra être mise en place que lors des élections générales de 2020 (ou 2019 s’il y a des élections anticipées en 2014). Pourtant, après la présentation du livre blanc, nous avions de grands espoirs de voir aboutir des changements conséquents cette année. À savoir que WIP milite fortement en faveur de l’application d’un quota du genre neutre, qui vise à corriger la sous-représentation des femmes et/ou des hommes ou tout au moins qui assure l’égalité des chances entre hommes et femmes en politique.  Nous comprenons que la majorité de 3/4 nécessaire pour apporter les changements de fond n’était pas acquise et c’est peut-être ce qui a fait reculer le gouvernement. D’autre part, toute la discussion sur la deuxième République est venue noyer le poisson. Était-ce vraiment nécessaire d’introduire cet item ? Il a donc fallu se contenter du changement provisoire qui permettra à des candidats aux prochaines élections de ne pas décliner leur communauté, s’ils le désirent.

 

Rezistans ek Alternativ parle pourtant d’une «avancée démocratique pour l’émergence d’une citoyenneté mauricienne». Qu’en dites-vous ?

 

En effet, cette avancée historique est à saluer, mais il faut bien comprendre que cela ne change pas grand-chose pour les prochaines élections. Le Best Loser System (BLS) sera bel et bien utilisé et les grands partis vont sûrement donner le mot d’ordre à leurs candidats de déclarer leur communauté. Ce, afin de permettre que le BLS soit appliqué une dernière fois.

 

Le Premier ministre a promis de présenter le projet de réforme électorale. Quel est votre avis sur le sujet ?

 

Nous attendons de voir le projet de réforme électorale que le Premier ministre a promis de présenter à la population et qui ne sera pas soumis au vote des parlementaires, du moins pas avant les élections générales. Des questions subsistent : et si le/la prochain/e parti/alliance au pouvoir n’obtient pas la majorité de 3/4, qu’adviendra-t-il de la réforme électorale ? Dans le même cas de figure, que se passera-t-il pour le BLS ? Car il faut rappeler que le mini-amendement ne sera valable que pour les prochaines élections. Il est clair que nos parlementaires existants (gouvernement et opposition confondus) n’ont pas voulu s’atteler à la tâche concernant la réforme électorale et ont renvoyé l’échéance aux prochaines législatures. On saura, après les prochaines élections, si ce ne sera pas un cadeau empoisonné pour nos futurs élus.

 

Qu’est-ce que WIP attend des partis politiques ?

 

WIP lance un appel aux partis politiques : n’attendez pas 2020 pour apporter des changements. Vous avez les moyens de le faire dès maintenant en alignant au moins une femme sur trois candidats lors des prochaines élections. Et vous avez tout intérêt à le faire car il y a un constat évident pour nous : le vote des jeunes et celui des femmes pèsera de plus en plus sur les résultats des élections… Il faudra être à l’écoute des aspirations de ces jeunes et de ces femmes. Ceux qui ne le feront pas deviendront vite obsolètes.

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