Publicité
20 janvier 2021 03:22
Mozaheed Calluchun a vécu la pire journée de sa vie le lundi 11 janvier. Son fils aîné Shehad, âgé de 15 ans, est décédé ce jour-là et il a dû organiser ses funérailles ; un moment terrible pour lui car cela va contre la logique qui veut qu’un parent meurt avant son enfant. Cet homme de 49 ans a espéré de toutes ses forces, jusqu’au dernier instant, que son fils s’en sorte. «On a tous cru qu’il allait guérir même si son état de santé inspirait de vives inquiétudes, car il était un fighter», confie cet habitant de L’Avenir, à St-Pierre, anéanti par la douleur.
L’adolescent était admis à l’ICU Burns Unit de l’hôpital de Candos après avoir été grièvement brûlé par un feu provoqué par une fuite de gaz. Il prenait une douche au domicile de sa grand-mère, à Providence, Quartier-Militaire, à ce moment-là. Mozaheed Calluchun précise qu’il a personnellement transporté son fils à l’hôpital de Candos le soir du drame en compagnie d’un beau-frère. «Mo garson ti marse ek koze normal. Akoz sa mem nou tou ti krwar ki li pou bien.» Hélas, Shehad est mort après six jours d’hospitalisation. «Mon fils était brûlé sur plus de 70% du corps. Tous les médecins ont fait de leur mieux pour lui. Hélas, le destin en a décidé autrement. C’est un choc terrible pour notre famille.»
Les funérailles de Shehad ont eu lieu dans la soirée, au cimetière de Circonstances, à St-Pierre. De nombreux proches, voisins et amis étaient présents ce jour-là au domicile des Calluchurn pour dire un dernier au revoir au jeune homme et soutenir la famille éplorée. «Zame monn trouv sa kantite dimoun-la dan enn lamor dan landrwa isi. Mo garson ti bien popiler. Li ti konn zis so lekol et moske. Li ti kontan fer la prier. Tou dimoun ti konn li. Zot tou dir mwa pran kouraz. Me mo aksepte sa desizion Bondie-la mem si li bien dir pou mwa ek mo fami», souligne Mozaheed Calluchun.
Shehad était en Grade 10 à la Ébène SSS où il était également très apprécié. Il voulait travailler dans la comptabilité plus tard. «Il aimait les chiffres et les belles voitures. Il voulait travailler dur pour en avoir une», confie son père.
Le décès de l’adolescent bouleverse complètement le quotidien des siens. Son frère de 14 ans et soeur de 11 ans tiennent tant bien que mal le coup, selon leur père. Le soutien des proches qui font le va-et-vient chez eux apporte un peu de baume à leur cœur brisé. Sadneez, la mère, est complètement effondrée ainsi que les parents de Mozaheed qui, de plus, ont des complications de santé. «Zot la sante pa tro bon. Mo mem mo abat net. Mo garson pa ti merit sa me nou aksepte sa swa ki Bondie inn fer pou li-la», confie Mozaheed Calluchurn, une immense tristesse dans le coeur.
Publicité