Publicité

Son ex-concubin la blesse grièvement et tue son compagnon : Ashiana Mahadoo : «Rambo est mort en me portant secours»

1 février 2016

Gérard, le père de Vikash Dowansingh alias Rambo, indiquant le lieu où son fils est tombé après avoir été agressé au couteau.

Avec ses nombreux pansements au visage, Ashiana Mahadoo fait peine à voir. Sur son lit d’hôpital, cette jeune femme donne l’impression de faire beaucoup plus que ses 33 ans, tant son visage est marqué par ce qu’elle a vécu dernièrement. Elle retient son souffle avant de se lancer dans le récit de ces terribles événements. Difficile pour elle de revenir sur le drame qui s’est produit aux petites heures du matin la veille. Vers 2 heures, le mercredi 27 janvier, Ashiana et son compagnon Vikash Dowansingh, alias Rambo, 33 ans, ont été sauvagement agressés par l’ex-concubin de la jeune femme, Jean Marc Marcelin, alias L’opium, un récidiviste notoire de 30 ans.

 

«L’opium avait menacé de me tuer à plusieurs reprises, car j’avais porté plainte contre lui dernièrement pour séquestration et viol. Je pensais que c’était des paroles en l’air, mais ce n’était malheureusement pas le cas», confie la jeune femme, les larmes aux yeux. Cette soirée-là restera à jamais dans sa mémoire comme un véritable cauchemar. «On dormait profondément dans la modeste maison que Rambo occupait sur un terrain appartenant à sa mère, à Sainte-Croix. L’opium est entré en passant par une fenêtre restée ouverte à cause de la chaleur. Je me suis réveillée en sursaut lorsque j’ai entendu Rambo lui ordonner de partir. Je suis sortie du lit pour essayer d’aller chercher du secours chez les proches de Rambo qui habitent en face.»

 

Jean Marc Marcelin s’est alors jeté sur elle et l’a fait tomber avant de l’agresser au visage avec un tesson de bouteille. «Rambo s’est tout de suite interposé pour l’empêcher de continuer à m’agresser. Ils ont échangé plusieurs coups avant de tomber à terre tous les deux. Rambo baignait dans une mare de sang lorsque ses proches sont arrivés pour le secourir. L’opium a, pour sa part, été roué de coups par ceux présents avant d’être livré à la police», poursuit la jeune femme. 

 

Ashiana et son compagnon sont transportés à l’hôpital dans la même ambulance. Mais Rambo rendra l’âme quelques secondes après son arrivée dans l’établissement hospitalier. Selon le rapport d’autopsie, il a succombé à un violent coup de couteau à l’estomac. Il avait aussi plusieurs autres blessures causées par l’arme blanche. Ce n’est que le lendemain matin qu’Ashiana apprendra la terrible nouvelle. «C’est une de ses tantes qui m’a annoncé qu’il est décédé. Je suis très triste. Rambo est mort en me portant secours», pleure la jeune femme. Pour elle, il restera à jamais son héros, dit-elle. Mais elle aurait préféré que les choses ne se finissent pas ainsi.

 

Ashiana, complètement anéantie par le drame dont elle est le centre, ne sait pas de quoi demain sera fait pour elle. Elle se remet lentement de ses blessures au visage en refusant de connaître le nombre de points de suture qui lardent celui-ci afin ne pas se sentir encore plus mal. Elle raconte qu’elle a vécu pendant un an avec Jean Marc Marcelin avant de rompre avec lui il y a six mois. «Je l’ai quitté parce qu’il est très violent. Il me battait régulièrement», confie Ashiana. Quelque temps après, la jeune femme reprend contact avec Vikash Dowansingh, son ancien amant et camarade de beuverie. Le courant passe bien, une fois de plus, et ils décident d’emménager ensemble. En apprenant cela, Jean Marc Marcelin aurait pété les plombs.

 

«Il me harcelait. Il me menaçait. Il n’acceptait pas que je sois allée habiter avec Rambo. Il est déjà venu me voir au domicile de Rambo à plusieurs reprises. Les proches de ce dernier lui ont fait comprendre que sa présence n’était pas désirée. Une fois, un cousin de Rambo lui a même donné une petite correction. Ce qui l’a fait fuir. Il m’a alors tendu un piège. C’était le 27 décembre», raconte la jeune femme, les yeux dans le vague.

 

Vol et séquestration

 

Ce jour-là, raconte-t-elle, elle revenait d’une virée à Port-Louis lorsque Jean Marc Marcelin l’a kidnappée, séquestrée, puis violée à plusieurs reprises. «Je marchais à la route des Pamplemousses lorsqu’il est apparu devant moi. Il m’a forcée à le suivre et m’a séquestrée dans une maison abandonnée à l’arrière d’une usine», relate Ashiana.

 

L’homme, dit-elle, lui avait lié les mains avant de l’agresser sexuellement. Par la suite, il se serait endormi. Ashiana en aurait alors profité pour essayer de prendre la fuite, en vain. «Il y avait un bout de bois qui servait à fermer la porte de l’intérieur. Je n’arrivais pas à le faire tomber, car j’avais toujours les mains liées. Au bout de ma deuxième tentative, avec tout le bruit que je faisais, L’opium s’est réveillé. J’ai prétexté que je voulais sortir parce que j’avais une envie pressante. Il m’a aidée avant de me reconduire à l’intérieur.»

 

C’est finalement à sa troisième tentative, toujours alors que Jean Marc Marcelin dormait, qu’elle a pu ouvrir la porte et prendre la fuite. «J’étais nue. J’avais toujours les mains liées. J’ai couru vers l’usine où un vigile m’a recouverte d’une chemise. La police a ensuite été mandée sur place. L’opium a pris la fuite en voyant les policiers. J’ai par la suite consigné une déposition au poste de police d’Abercrombie pour le dénoncer. À partir de là, ma vie est devenue un véritable enfer.»

 

SelonAshiana, Jean Marc Marcelin ne ratait pas une occasion de la menacer. Il voulait qu’elle retire sa plainte. Il lui en voulait aussi toujours de s’être mis en ménage avec Vikash Dowansingh après leur rupture. Les deux hommes ont d’ailleurs eu de violentes altercations à plusieurs reprises. Et Rambo a toujours eu le dessus sur son rival, à en croire la jeune femme. Mais le mercredi 27 janvier, L’opium les a pris par surprise et ils n’ont pas pu se défendre correctement. Jean Marc Marcelin a fini par tuer celui que son ex-concubine avait choisi pour le remplacer et blesser grièvement cette dernière. Lui se retrouve aujourd’hui derrière les verrous, vraisemblablement pour un bon moment. C’est la triste histoire d’un triangle amoureux qui finit tragiquement…

 


 

L’opium, le bad boy

 

Il est fiché comme récidiviste notoire, car il a, à son actif, plusieurs délits. Jean Marc Marcelin (photo) habitait chez son père à Cité Briqueterie. Ses proches l’ont cependant fait partir, car il tabassait trop souvent le vieil homme. Dans sa région, le simple fait de prononcer son nom fait trembler plus d’un, car il est connu comme «une grande gueule qui a le sang chaud» et un bad boy. Son casier judiciaire très chargé en atteste. «Il n’a peur de rien depuis qu’il est enfant. Il n’a pas le physique d’un culturiste, mais il inspire la peur autour de lui. De plus, il aime les armes tranchantes.Li pa ezite pu pike ou koupe», explique quelqu’un qui le connaît très bien.

 


 

Vinay, le cousin de Rambo : «Mo ti dir li kit sa fam la»

 

Ashianan’était visiblement pas très appréciée des proches de Vikash Dowansingh. Du moins à en croire Vinay, le cousin du jeune homme. Ses proches et lui n’approuvaient pas cette liaison, car la jeune femme menait, selon eux, «une vie de débauche». «Elle à quitté époux et enfants pour se mettre avec L’opium à l’époque. On connaît très bien ses agissements, car elle est originaire de Plaine-Verte», explique Vinay. Ashiana, quant à elle, affirme que c’est son époux qui l’a quittée pour une autre, mais n’a pas voulu donner plus de détails concernant sa vie privée.

 

Vinay raconte que le vendredi 22 janvier, il a eu une violente prise de bec avec la jeune femme, durant laquelle il lui a demandé de partir. Il a, par la suite, expliqué son geste à son cousin. «Mo ti dir li kit sa fam la. Li pann ekout mwa get rezilta zordi», regrette Vinay. Rambo, reconnaît-il, n’était pas un enfant de cœur, mais, selon lui, il ne méritait pas de finir ainsi. Vikash Dowansingh était appelé Rambo parce qu’il passait beaucoup de temps dans les bois dans sa jeunesse et portait toujours un bandana sur la tête comme le faisait Sylvester Stallone dans le film culte Rambo.

 

Vikash Dowansingh est également fiché à la police. Il a, à son actif, plusieurs délits. Son père Gérard le décrit néanmoins comme un bon garçon, même s’il avait le sang chaud et une grande gueule : «Si Rambo pa ti pe dormi sa zour la, L’opium pa ti pu sorti la vivan. Mo konn mo garson byen li pa ti pu kit li. L’opium inn pran li par sirpriz.»

 

Vikash Dowansingh a été incinéré au crématoire de Vallée-des-Prêtres le vendredi 29 janvier. Ses proches ont dû repousser ses funérailles pour permettre à sa fille de 8 ans, qui vit à l’étranger, d’y assister. Sa femme l’avait quitté à cause de son penchant pour les drogues dures. Il s’était, par la suite, mis à la méthadone. «Bann premie dimun ki ti pran metadonn sa. Li ti resi aret la drog net apre sa me li ti bwar buku selma. Li ti kontan so la mwatye boutey. So gajak prefere ti salmi lezel poul», souligne Vinay.

Publicité